Le groupe PARSA

Le Pôle Alpin de Recherches sur les Sociétés Anciennes (PARSA) réunit des professeurs, des chercheurs et des doctorants attachés aux différents départements de philosophie et des sciences de l'Antiquité des Universités de Grenoble, Turin, Pavie, Trieste, Milan, Neuchâtel, Lausanne, Genève et Barcelone. Créé à l'issue des Journées Henri Joly organisées par Marie-Laurence Desclos en mars 1993 à l'Université Pierre Mendès-France (Grenoble II), le PARSA répond au besoin, ressenti de part et d'autre, de créer un dialogue entre philosophes, philologues et historiens de l'Antiquité. Le progrès des différentes recherches aboutissant souvent à une fermeture des disciplines sur elles-mêmes, il apparaît fondamental, aujourd'hui, d'éviter un risque de divorce définitif entre des disciplines qui restent, par leur objet, indissociables les unes des autres. Le PARSA réunit ainsi philosophes, philologues et historiens autour d'un thème de travail commun pour réfléchir aux convergences et aux divergences des différentes recherches et méthodes de travail. Par ailleurs, le PARSA s'est imposé une priorité didactique: les différentes recherches sont conçues dans le cadre d'un enseignement de 3e cycle. Le PARSA compte plusieurs doctorants parmi ses membres qui participent activement à l'entreprise.

Chaque année, les membres du PARSA se retrouvent durant deux journées pour présenter et discuter leurs travaux réciproques dans le cadre d'une table ronde; la rencontre est introduite par deux conférences plus lourdes (données par deux membres du PARSA) qui permettent de préciser l'enjeu du débat et d'en définir les limites. Par ailleurs, pour éviter un repliement sur lui-même, le PARSA organise, tous les trois ans, sur un thème choisi collectivement, un colloque plus large, auquel sont conviés des chercheurs étrangers au PARSA. Enfin, les différentes Universités représentées par le PARSA poursuivent, dans le cadre du programme ERASMUS/Socrates et des PICs, une politique d'échanges qui permet aux étudiants avancés de bénéficier de bourses pour poursuivre et mener à bien leurs recherches.

Perspectives générales de la recherche et de l'enseignement envisagés

Y a-t-il une place pour un débat qui soit commun à la philosophie, à la philologie et à l'histoire du monde antique? A l'heure où le savoir ne cesse de s'enrichir et où les recherches deviennent toujours plus spécialisées, il apparaît important de s'interroger sur les liens qui peuvent exister entre les différentes approches du monde antique. L'histoire des études classiques est marquée par une série de divorces qui ont vu historiens, philosophes et littéraires se diviser le terrain de la pensée et de la littérature grecques au nom de consensus tacites. Que l'on prenne l'exemple de Platon ou d'Aristote, il apparaît aussitôt que l'ensemble de leur oeuvre se trouve morcelée en autant de parcelles qu'il existe de disciplines susceptibles de les annexer: le résultat est alors qu'il existe un Platon pour littéraires, un autre pour philosophes et un autre encore pour les historiens. Il en va de même pour Aristote. Et l'on pourrait pousser la constatation plus loin en observant comment la même oeuvre inspire aux uns et aux autres des réflexions radicalement diverses. Tout se passe comme s'il existait des délimitations naturelles permettant de distinguer entre récits historiques, littéraires ou philosophiques; on laisse ainsi les chercheurs se diviser l'héritage antique au détriment de ce qui pouvait être sa spécificité. Si tout le monde, par exemple, continue de parler du mythe, les définitions de ce concept sont aussi nombreuses qu'il y a d'écoles.

Le constat de ce partage du savoir est d'autant plus important qu'il découle d'une tradition remontant à l'Antiquité elle-même. Dans la Grèce antique, les relations entre philosophes, grammairiens et historiens sont rares; entre eux, le dialogue est quasiment inexistant. En regard de l'importance attachée aux questions politiques, les philosophes antiques se sont, par exemple, fort peu intéressés à l'élaboration d'une philosophie de l'histoire. De leur côté, les historiens antiques n'ont guère été attentifs aux éventuels témoignages des philosophes. Le partage du savoir remonte ainsi aux Grecs eux-mêmes. Nous dépendons encore largement de ce partage. Mais quelle est sa justification, où faut-il chercher son origine, par quels facteurs est-il expliqué? Il y a là un problème d'épistémologie qui concerne chaque discipline et qui nourrit les interrogations posées par le PARSA.

Colloques internationaux

A partir de 1996, une fois par an par roulement dans chaque université membre. Il est à noter que les enseignants-chercheurs italiens ont participé de façon significative à chacun des colloques qu'ils n'organisaient pas eux-mêmes.

Année Lieu Sujet
1993 Grenoble "Journées Henri Joly. Réflexions contemporaines sur l'Antiquité classique"
1996 Turin "L'imaginaire mythologique"
1997 Lausanne "L'histoire et la philosophie face aux mythes"
1998 Grenoble "Le rire chez les Anciens"
1999 Pavie "L'image de l'antique chez les Anciens"
2000 Neuchâtel "Polémique, critique, allusion, intertexte dans la philosophie, l'histoire et la littérature grecque du VIe siècle avant notre ère"
2001 Turin "Formes de communication en Grèce : métamorphoses du mythe. Du théâtre au roman"
2002 Lyon "La citation dans l'Antiquité"
2003 Toulouse "Les autorités. Antiquité : construction des savoirs et identité"
2004 Barcelone "Classicisme et anticlassicisme comme nécessités intellectuelles"
2005 Genève "La religion dans la cité"
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