Rongeur habituellement très discret, un castor a été observé et photographié à plusieurs reprises sur le campus le soir du 6 septembre.
Tout le monde le connaît mais peu ont eu la chance de l’apercevoir récemment dans son habitat naturel. Un castor a été observé et immortalisé sur le campus au soir du 6 septembre alors que des biologistes effectuaient une étude de terrain sur les chauves-souris.
Etonnamment peu farouche, le rongeur aquatique a effectué des allers-retours pendant plusieurs minutes dans une portion de la Chamberonne située en aval de l’Internef, à côté du chantier du Synathlon.
L’animal, un adulte, mesure environ 90 centimètres. Impossible cependant de déterminer avec certitude s’il s’agit d’un mâle ou d’une femelle. « Il est probable que le reste de la famille vive également sur le campus. C’est une espèce territoriale », affirme Philippe Christe, professeur associé au Département d’écologie et évolution. Un castor a également été aperçu à plusieurs reprises à proximité de la station de métro Sorge. Nul ne sait s’il s’agit du même individu ou si deux familles vivent sur le campus.
Drôlerie alimentaire
Philippe Christe confie avoir assez souvent observé le castor à Dorigny dans les années 90. Beaucoup moins ces dernières années. Il y a une décennie, des saules ont été plantés le long de la Chamberonne, créant un habitat favorable pour ce mammifère qui s’alimente presque exclusivement avec des écorces d’arbres. « Il a été intensivement chassé pour ses glandes qui sécrètent le fameux castoréum, une substance qui contient de l’acide salicylique (base de l’aspirine) et qui était utilisée contre les maux de tête. Or cet acide provient justement de l’écorce des saules que les animaux mangent. »
Pour l’anecdote, le biologiste explique que le pape avait autorisé ses fidèles à manger du castor durant le Carême. On estimait alors qu’avec son étrange queue recouverte par ce qui ressemblait à des écailles, ce rongeur s’apparentait davantage à du poisson qu’à de la viande, interdite durant la période de jeûne !