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Chronique

Sexual Orientation and Gender Identity in the UK asylum system, 9 mars 2020

Compte-rendu de la conférence de Calogero Giametta, Université Aix-Marseille à l'UNIL le 9 mars 2020

Published on 21 Apr 2020

Chronique du CEG : Les événements du CEG sont régulièrement recensés par les étudiant·es en études genre de l’UNIL.

Calogero Giametta commence en nous expliquant que la question fondamentale de son travail est la protection des minorités en asile au Royaume-Uni. Pour lui, il est important non seulement d’élargir la protection des LGBT, mais également d’enlever le côté "suspect" attribué à cette population.

Pour contextualiser son étude, Giametta explicite le processus de demande d’asile, qui consiste en une interview préliminaire lors de laquelle la personne migrante doit donner les raisons pour lesquelles elle fait une telle demande. Pour ce faire, elle doit tout d’abord écrire son histoire puis la réexpliquer par oral. Pour cette deuxième étape, l’individu est appelé de manière sporadique, l’attente pouvant aller de quelques semaines à plusieurs mois. Au travers de cette procédure, deux problèmes principaux sont rencontrés : les questions d’authenticité et de crédibilité. En effet, tout·e requérant·e doit prouver que ses dires sont véridiques, notamment en ce qui concerne l’orientation sexuelle ou l’identité de genre. Giametta parle de « démocratie sexuelle », en démontrant qu’il est important pour tout·e citoyen·ne d’avoir le droit de réclamer des identités qui jusqu’alors n’étaient pas considérées, en particulier en terme de protection internationale. Le problème est que, selon l’origine de la personne, parler ouvertement de sexualité à des inconnu·es n’est pas toujours chose aisée, ce qui engendre des problèmes de crédibilité. En conséquence, plus de 70% ne parviennent pas à prouver tangiblement l’une ou l’autre de ces facettes. La préparation nécessaire à la formation d’une histoire crédible est ainsi non négligeable.

Pour poser le cadre légal, il faut rappeler que, dans le cas du Royaume-Uni, les migrant·es doivent avoir un·e représentant·e légal·e pour avoir des chances d’obtenir l’asile. Or, depuis 2014, des coupes budgétaires sévères empêchent les avocat·es de consacrer suffisamment de temps à tou·tes les demandeurs et demanderesses. À la suite de cela, le taux d’acceptation a chuté pour l’ensemble des demandes, et non uniquement pour la communauté LGBT. Giametta rappelle en effet que, bien que les activistes se battant pour améliorer la condition des requêtes d’asile mettent en avant les cas des personnes LGBT, l’asile sert à tou·tes les migrant·es. Il met en avant la diversité des critères déployés par les organismes d’aide qui se différencient par deux principes fondateurs opposés : la nécessité et le mérite. Ce fonctionnement n’est pas homogène, et chaque institut peut décider sur lequel de ces principes il souhaite se baser.

Le renvoi dans son pays d’origine est très compliqué pour les migrante·s car, ce refus étant considéré comme un échec, il peut causer des effets psychologiques importants. Parties pour s’offrir une vie meilleure, ces personnes n’osent parfois pas retourner auprès des communautés les ayant « sponsorisées », de peur de provoquer l’image d’un échec collectif. Il faut cependant ajouter que, même lorsque les requérant·es deviennent des réfugié·es officiel·les, d’autres problèmes surviennent. En effet, bien que régularisées, ces personnes ne se débarrassent pas de leur position intersectionnelle pour autant, ce qui complique leur accès à l’emploi. Cela est dû principalement au fait que les employeur·ses pensent que les réfugié·es n’ont pas le droit de travailler. Nous voyons ici un problème au niveau de la perception des migrant·es, dont la régularisation n’assure en réalité pas l’accès aux droits basiques de survie.

Sylvie Filliez, bachelor Unil

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