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Découverte d’un senseur qui contre l’inflammation chez les femelles

Nous ne sommes pas toujours à égalité face à la maladie. Une publication dans «Frontiers in immunology» par le groupe de Nicolas Fasel, au Département d’immunobiologie (anciennement Département de biochimie) de l’UNIL, montre que le contrôle de la réponse immunitaire diffère selon le sexe.

Published on 17 May 2022
Des souris sans récepteurs NLRX1 sont étudiées. À gauche, une femelle présente une hyperinflammation due à l’infection par le parasite «Leishmania guyanensis» qui porte le «Leishmania RNA Virus 1». © Irina Kozhemyakina | Dreamstime.com
Des souris sans récepteurs NLRX1 sont étudiées. À gauche, une femelle présente une hyperinflammation due à l’infection par le parasite «Leishmania guyanensis» qui porte le «Leishmania RNA Virus 1». © Irina Kozhemyakina | Dreamstime.com

Lorsque l’organisme subit une agression, notamment une infection par des pathogènes, le système immunitaire s’active et déclenche une réponse inflammatoire. Celle-ci peut être différente selon le sexe de l’individu. En effet, dans de nombreuses maladies, les processus de l’immunité, de l’inflammation et du métabolisme énergétique ne sont pas identiques entre les femmes et les hommes. Cette thématique est au cœur du travail de thèse de Tiia Snäkä, doctorante dans le laboratoire du professeur Nicolas Fasel et première auteure de l’étude parue le 16 mai 2022 dans le journal Frontiers in immunology.

La chercheuse a découvert qu’un détecteur de l’immunité innée, appelé NLRX1 (Nod-like receptor X1), permet de maîtriser l’inflammation exacerbée chez les sujets de sexe féminin. Ce senseur est localisé dans les mitochondries qui, en plus d’être les centrales énergétiques des cellules, régulent la production d’hormones sexuelles. En retour, ces dernières orchestrent certaines fonctions mitochondriales telles que le maintien de l’équilibre cellulaire et le contrôle de l’inflammation.

Pour une recherche biomédicale inclusive

L’équipe de Nicolas Fasel, au Département d’immunobiologie (DIB) de la Faculté de biologie et de médecine de l’UNIL, effectue ses recherches sur la leishmaniose dont la forme la plus fréquente se manifeste par des lésions de la peau et touche entre 600'000 et 1 million de nouvelles personnes chaque année dans le monde. Cette maladie est due au parasite humain Leishmania guyanensis, qui peut transporter un virus appelé Leishmania RNA Virus 1 (LRV1), cas dans lequel la pathologie est aggravée. Le groupe étudie ces deux partenaires microscopiques chez la souris de laboratoire. C’est dans ce contexte d’hyperinflammation que Tiia Snäkä a questionné le rôle d'un récepteur immunitaire.

En collaboration avec des scientifiques du Centre intégratif de génomique (CIG) de l’UNIL, la biologiste a démontré qu’en l’absence de NLRX1, les souris femelles présentent de plus grandes lésions cutanées et des niveaux d’inflammation augmentés. Alors que chez les mâles, elle n’observe pas de différences. «Pour la première fois, nous avons mis en évidence le lien entre NLRX1 et le contrôle de l’inflammation spécifiquement chez les femelles, faisant de la voie impliquant ce senseur mitochondrial une cible thérapeutique prometteuse», se réjouit le directeur de thèse, Nicolas Fasel.

Les taux de NLRX1 sont aussi altérés chez les personnes atteintes d’autres maladies telles que le sida ou certains cancers. «Seules les études considérant les deux sexes permettront une compréhension complète des mécanismes de régulation de l’inflammation et du métabolisme et fourniront de nouvelles pistes pour le développement de médicaments adaptés aux patient·e·s», conclut la future docteure ès sciences.


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