Chloé Michoud [PHASE] partira à Keele University via Mobi.doc

Quelles sont les grandes implications de ce projet de recherche ?

Chloé Michoud : Environ 20 à 30 % des nourrissons rencontrent des problèmes de sommeil, qui peuvent durer des mois, voire des années. Ces problèmes affectent non seulement les bébés, mais aussi les parents souvent réveillés par les pleurs et les cris de leurs enfants. De plus, les décès liés au sommeil chez les nourrissons, tels que le syndrome de mort subite du nourrisson (SMSN), restent un problème majeur de santé publique. Les parents sont donc encouragés à suivre les recommandations de sommeil sûr pour réduire le risque de SMSN.
La recherche en psychologie se concentre sur les méthodes expérimentales pour mesurer les problèmes de sommeil et évaluer les interventions visant l’enfant. Elle souligne l'importance d'éduquer les parents sur des perceptions et des attentes réalistes concernant le sommeil du bébé, ainsi que sur les pratiques favorisant le sommeil. Cependant, le contexte socioculturel joue également un rôle important dans les habitudes de sommeil des nourrissons. Les outils numériques destinés au sommeil des nourrissons sont de plus en plus utilisés. Ces outils, tels que les dispositifs de surveillance des bébés (ceintures mesurant la respiration, caméras, matelas connectés), offrent des possibilités et se proposent d’améliorer le bien-être des parents. Par exemple, ils fournissant des informations numériques sur le sommeil des nourrissons ou surveillent leur sommeil et leur sécurité. Cependant, leur utilisation n'est pas recommandée par l'Association américaine de pédiatrie en raison d'un manque de preuves confirmant leur sécurité et leur efficacité. Ce projet vise à explorer les conseils que s’échangent les nouveaux parents entre eux sur des forums en ligne, concernant le sommeil et le rôle de la technologie dans la surveillance du sommeil de leurs nourrissons.

Qu’est-ce que ce projet apporte à la recherche existante ?

CM : Il permettra de mieux comprendre les idées et les expériences des parents concernant le sommeil de leur bébé. L'objectif final, est de prodiguer des conseils utiles aux médecins et aux parents, en écoutant ce que les parents ont à dire. Il permettra aussi comprendre comment les parents parlent du sommeil de leur bébé et comment ils s'adaptent à différents conseils. Enfin, il examinera de manière approfondie ce que signifie être un "bon parent" dans nos sociétés, en se demandant si ça peut parfois sembler compliqué ou contradictoire. Cela nous permettra de mieux comprendre les attentes et les contraintes qui pèsent sur les parents.

Que va vous apporter cette mobilité ?

CM : Au niveau scientifique, cette mobilité me permettra de collaborer, avec tous les apports qui en découlent, avec des spécialistes de la psychologie de la santé critique qui est un aspect central de ma thèse. À côté de cela, cette mobilité sera aussi pour moi l’occasion de faire de nouvelles connaissances, d’étendre mon réseau professionnel, mais aussi d’enrichir ma vision de mon domaine de recherche. Je travaillerai en effet avec des chercheuses et chercheurs dans le domaine de la parentalité, domaine qui n’est pas central dans ma thèse.

Pourquoi Keele University ?

CM : L’idée de collaborer avec la Prof. Abigail Locke qui supervisera mon travail à Keele, a émergé lors de l’appel à projet Mobi.doc en janvier 2023. Cette idée s’est concrétisée lors de discussions avec ma directrice de thèse la Prof. María del Río Carral, collaborant déjà avec la Prof. Abigail Locke. Suite à notre rencontre online, le projet s’est concrétisé. Au vu des connaissances et de l’expertise sur la question de la parentalité et de la santé de la Prof. Locke, nous avons directement vu l’intérêt de collaborer ensemble.

Un conseil pour les futur·es candidat·es à des projets de mobilité ?

CM : La création du dossier de candidature peut sembler intimidante, mais il est essentiel de ne pas se laisser décourager. Pour moi, la rédaction du projet s'est avérée très instructive. Elle m'a permis de clarifier certains aspects de mes connaissances. Bien sûr, la préparation de la candidature exige une maîtrise des aspects scientifiques, de la motivation, de l'anticipation, etc. Ma compétence dans ces domaines a également progressé grâce à l'élaboration du projet. Par conséquent, je pourrais donner deux conseils : il ne faut pas hésiter à se lancer, même en présence de points encore flous ! Deuxièmement, n’hésitez pas à vous adressez aux personnes ressources en cas de question (Madame Véronique Longchamp, Coordinatrice Commission d’expertise de la recherche (CxR) ainsi que les collègues ayant déjà obtenu cette bourse), j’ai toujours été très bien reçue lorsque j’ai eu besoin de plus d’informations. Je me tiendrai disponible pour partager mon expérience et conseiller les personnes intéressées.