La Section de langues et civilisations slaves et de l'Asie du Sud (SLAS, Lettres, UNIL) regroupe deux domaines d’enseignement et de recherche :
| Langues slaves
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La Section de langues et civilisations slaves et de l'Asie du Sud (SLAS, Lettres, UNIL) regroupe deux domaines d’enseignement et de recherche :
Les axes de recherche et d'enseignement :
La section de langues et civilisations slaves (russe) de l'Université de Lausanne est relativement jeune: elle fut fondée en 1971. L'encadrement est assuré par deux professeurs (Madame Anastasia Forquenot de la Fortelle et Madame Ekaterina Velmezova).
Le programme de la section est centré sur les études russes. En outre, un séminaire permanent propose un enseignement du slavon et du vieux russe, qui aborde les problèmes de grammaire comparée des langues slaves. D'autre part, les problèmes d'histoire, de civilisation et de linguistique concernant d'autres pays slaves sont régulièrement abordés.
Le programme de la section se divise en deux parties:
Les cours et les séminaires réservent une place importante à l'époque contemporaine et aux études soviétiques et post-soviétiques. Par ailleurs, la section organise de nombreuses activités (expositions, colloques, conférences) et dispose des moyens pour encourager des voyages d'études en Russie et pays de l'ex-Union Soviétique.
Pour les étudiants de la partie «slave» de la Section de langues et civilisations slaves et de l’Asie du Sud (SLAS), les cours de linguistique commencent dès la première année (propédeutique) avec deux cours obligatoires: «Introduction à la linguistique générale pour slavistes et orientalistes» et «Introduction à la linguistique du russe». Ce dernier cours se poursuit en deuxième année. Dans la suite du cursus, d’autres cours de linguistique sont proposés au choix des étudiants: au niveau Bachelor, les étudiants peuvent s’initier à l’histoire des idées linguistiques en général, ainsi qu’aux problèmes plus particuliers de l’histoire et de l’épistémologie des sciences du langage en Europe centrale et orientale. Au niveau Master, des cours de traductologie et de plusieurs autres langues slaves en comparaison avec le russe (« Grammaire contrastive ») sont proposés aux étudiants parallèlement à des cours d’histoire et d’épistémologie des idées linguistiques: cette dernière dimension constitue l’un des points forts de la partie linguistique de l’orientation «slave» de la Section SLAS. Cette orientation spécifique peut être poursuivie au niveau du Doctorat, à travers, entre autres, les écoles doctorales CUSO organisées chaque année par la Section.
Votre découverte de la littérature et de la civilisation russes commence dès l’année propédeutique avec les cours «Panorama de la littérature russe du XIX siècle» et «Littérature des XX-XXI siècles. Approches chronologiques et thématiques» (2ème année du BA) dont le but est de vous familiariser - dans une optique générale - avec la littérature et la culture russes des XIX-XXI siècles dans leur développement historique. Un parcours à travers les œuvres les plus importantes des écrivains russes célèbres (Lermontov, Gogol, Dostoïevski, Tolstoï, Nabokov, Pasternak, Soljénitsyne…) vous est proposé, ainsi qu’une réflexion sur les moments/problématiques-clefs de l’histoire sociale, politique et culturelle russe des périodes étudiées (controverse entre les slavophiles et les occidentalistes, les nihilistes et anti-nihilistes ; naissance du socialisme populiste russe ; construction de nouveaux mythes : engagement révolutionnaire, femme russe, homme nouveau, etc.). Un enseignement qui aborde, dans une perspective historique et théorique, des questions relatives au fonctionnement de la littérature comme institution, vous est offert en 2ème année du BA.
En parallèle, des séminaires sur l’histoire et la civilisation russes vous familiarisent, d’une part, avec l’histoire de la Russie, de l’Antiquité à l’époque postsoviétique en vous faisant découvrir, entre autres, différents aspects de la vie quotidienne en Russie actuelle. D’autre part, ces enseignements ont pour but de vous offrir un parcours à travers l’imaginaire collectif russe par l’analyse de différents objets/endroits symboliques et mémoriels (le marteau de Stakhanov, Borodino, le Mausolée de Lénine, les villages de Potemkine, le Cavalier de bronze, etc.).
A partir de la 3ème année du BA, vous avez la possibilité de choisir l’option «littérature russe» et de vousinitier, dans le cadre des séminaires, à différentes thématiques («Littérature postsoviétique : entre nouveauté et tradition» ; «Ecriture des camps : littérature russe des XIX-XXI siècles», «Satire, blasphème et censure» ; «La satire politique dans la littérature russe : de Fonvizine à Pélévine», p.ex.), à l'analyse textuelle et à l'application du savoir historique et des conceptions théoriques à l'étude d'œuvres littéraires.
L’option littéraire en Master vous permet de continuer à enrichir, et ceci dans une perspective comparatiste, votre bagage de connaissances en littérature russe. Une réflexion vous est proposée, dans le cadre du séminaire «Histoire, mémoire, oubli dans la littérature russe du XXème siècle. Perspectives croisées», sur la problématique qui est au centre de recherches littéraires de la Section : quels sont les mécanismes qui permettent à la littérature, dans le contexte (post-)totalitaire et (post-)colonial, d’entretenir la mémoire historique de différents événements tragiques et conflits nationaux et mondiaux du XXème siècle.
Le cursus littéraire en Master vous permet également d’acquérir une formation théorique plus solide et structurée dans le domaine de diverses approches des textes littéraires : sociologique, formaliste, structuraliste, sémiotique, etc. (séminaire «Théories et méthodologies»).
Un encadrement intellectuel et pédagogique est par ailleurs offert sous la forme d’un atelier aux doctorant(e)s et mémorant(e)s dont le travail de recherche porte sur les domaines littéraire et historique, ainsi qu’aux étudiants désireux de s’initier à ce type de recherche.
Et enfin, notre Section est le seul département des études slaves en Suisse à proposer un programme de spécialisation «Traduction littéraire : russe-français, français-russe» qui vient couronner le parcours en Master (Master à 120 crédits) en l’enrichissant d’une dimension professionnalisante, avec notamment la possibilité d’effectuer un stage dans une maison d’édition suisse ou russe.
Les axes de recherche et d'enseignement :
La filière Langues et civilisations d'Asie du Sud (anciennement "langues et civilisations orientales") date de 1971, année où la Faculté des Lettres s'organise en sections. La discipline est quant à elle représentée à la Faculté dès 1903, par un enseignement du sanskrit sous forme d'un cours donné par le linguiste allemand Hans SCHACHT (privat-docent en 1908), et ce jusqu'en 1933. Après une interruption, l'enseignement du sanscrit reprend en 1945 avec l'arrivée de Constantin REGAMEY, docteur en philologie indienne & grammaire comparée des langues indo-européennes de l'Université de Varsovie, qui devient titulaire d'une chaire de langues slaves et orientales en 1949. Son enseignement se partage entre le sanscrit et le russe à raison de 3 heures hebdomadaires par discipline. La réputation de l'Université de Lausanne en matière d'études orientalistes lui doit beaucoup.
En 1968, le Fonds National de la Recherche Scientifique crée une chaire ad personam de philologie bouddhique pour Jacques MAY, un ancien étudiant du prof. Regamey de retour d'un long séjour au Japon. L'enseignement du prof. May sera basé sur ses recherches portant notamment sur la philosophie du bouddhisme indien du Grand Véhicule.
Lorsque le prof. Regamey prend sa retraite en 1977, la partie orientale de son domaine est reprise sous forme d'une demi-chaire consacrée à l'étude du sanscrit et de l'indianisme. Elle est attribuée en 1977 à Heinz ZIMMERMANN (docteur ès Lettres, Université de Bâle), avant de devenir une chaire complète en 1981.
Le prof. Zimmermann décède prématurément en mars 1986. Lui succède en 1987 Johannes BRONKHORST, docteur ès Lettres des universités de Poona (Inde) et de Leyden (Pays-bas) et spécialiste, notamment, de la grammaire et des philosophies indiennes. Le tibétain, déjà présent de manière allusive dans les cours des profs. Regamey, May et Zimmermann, fait son entrée officielle en 1989 à l'Université avec le cours de Tom J. F. TILLEMANS, privat-docent. Le prof. May prend sa retraite en 1992. Est alors créée une chaire ordinaire d'études bouddhiques, dont Tom Tillemans, spécialiste d'épistémologie bouddhique indienne et tibétaine, devient le titulaire. L'aspect tibétain est renforcé avec un poste à temps partiel d'études tibétaines et bouddhiques, grâce à la professeure Cristina SCHERRER-SCHAUB (docteur ès lettres de l'Université de Lausanne). Par ailleurs, le bouddhisme d'Extrême Orient (principalement japonais) fait son entrée en 1993 avec la nomination de Jerôme DUCOR (docteur ès lettres de l'Université de Genève) au poste de privat-docent. Les langues bouddhiques indiennnes (sanskrit, pali) et iraniennes (khotanais) ont également été enseignées dans la section par M. Giotto CANEVASCINI (docteur ès lettres de l'Université de Hambourg), privat-docent jusqu'à sa retraite, en 2011.
De son côté, l'hindouisme moderne fait l'objet dès 1978 d'un cours de privat-docent donné par Mme Maria BÜRGI-KYRIADIS, repris en 1987 par Maya Burger, docteur en anthropologie indienne de l'Université de Lausanne – qui a complété sa formation en études indiennes et histoire des religions en Inde et aux Etats-Unis. La Prof. Maya BURGER occupe de 1995 à 2009 la chaire d'Histoire et de sciences des religions au Département interfacultaire d'histoire et de science des religions (DIHSR), avant de rejoindre la section en tant que professeure ordinaire en études indiennes, histoire comparée des religions et hindi. C'est elle qui introduit, d'abord à titre optionnel, le hindi à l'université de Lausanne, avant que celui-ci ne fasse partie intégrante de la formation en études indiennes en consitituant une des deux orientations, avec le sanskrit, de la discipline à Lausanne. Ses recherches portent principalement sur l'histoire du yoga (ou des yogas), la littérature et les langues pré-modernes, ainsi que sur l'histoire intellectuelle des relations entre l'Inde et l'Europe.
Un poste de maître d'enseignement et de recherche en langue et littérature hindi est créé en 2005 pour étoffer la discipline, auquel est nommé Nicola POZZA, docteur ès Lettres de l'Université de Lausanne, dont les sujets de recherches portent sur l’Inde du 20e siècle dans ses développements littéraires, religieux et intellectuels, et traducteur du hindi. En 2003, Danielle FELLER (docteur ès Lettres de l'Université de Lausanne), spécialiste des épopées sanskrites et de la littérature kâvya, obtient une charge de cours pour l'enseignement de la grammaire et de la littérature sanskrite. Par ailleurs, un poste de maître d’enseignement et de recherche en études indiennes et histoire des religions voit le jour en 2011, auquel est nommé Philippe BORNET (docteur de l'Unil), spécialiste de l'histoire de l'orientalisme et des relations Inde-Europe, ainsi que des cultures et littératures du Sud de l'Inde.
En 2011, les Profs Bronkhorst et Tillemans prennent tous deux leur retraite – la Prof. Scherrer-Schaub deux ans plus tard. Pour l'année académique 2011-2012, Pascale HUGON (docteure ès Lettres de l'université de Lausanne), spécialiste de logique et d'épistémologie bouddhiques, occupe la charge de MER suppléante pour l'enseignement du sanscrit et du tibétain. Deux chaires sont créées en août 2012, donnant à la section une nouvelle direction et de nouvelles perspectives. Le Prof. Ingo STRAUCH (docteur de la Freie Universität Berlin), dirige dès lors la chaire de sanskrit et d'études bouddhiques. Ses principaux centres de compétence couvrent l'histoire des cultures d'Asie du Sud prémodernes, les langues et littératures du bouddhisme indien, l'épigraphie et la paléographie indiennes, ainsi que la manuscriptologie. Il est notamment rédacteur en chef du JIABS. De son côté, le Prof. Blain AUER (docteur de l'Université de Harvard), spécialiste de l'histoire du Sultanat de Delhi, dirige la toute nouvelle chaire d'études de l'islam dans le sous-continent.
The field of South Asian Studies (formerly "Department of Oriental Languages and Cultures") was created in 1971, when the Faculty of Arts at the University of Lausanne was divided according to departments. But Sanskrit was already being taught at Unil as far back as 1903 by the German linguist Hans Schacht. After an interruption between 1933 and 1945, the teaching of Sanskrit resumed with the arrival of Constantin REGAMEY, who held a doctorate in Indian Philology and Comparative Grammar of Indo-European Languages from the University of Warsaw. From 1949, C. Regamey held an “ad personam” chair of Oriental and Slavic languages. The University of Lausanne has therefore a considerable debt to Prof. Regamey as far as Oriental Studies are concerned.
In 1968, the Swiss National Science Foundation created a Chair in Buddhist Philology for Jacques MAY, who had been one of Prof. Regamey’s students and had returned from a long sojourn in Japan. His teaching will follow his important researches on Indian Buddhist philosophies. When Prof. Regamey retired in 1977, the Orientalist half of his position was converted into a part-time professorship dedicated to the study of Sanskrit and Indology. In 1977, this chair was attributed to Heinz ZIMMERMANN (who got his PhD from the University of Basel). A full professorship was created in 1981.
After Prof. Zimmermann’s untimely demise in 1986, Johannes BRONKHORST, PhD from the Universities of Poona (India) and Leiden (the Netherlands), took his chair over a year later. The Tibetan language, which had been periodically taught by Profs Regamey, May and Zimmermann, was officially introduced in 1989, when Tom Tillemans became privat-docent. Prof. May retired in 1992. A full professorship of Buddhist Studies was subsequently created, to which Tom TILLEMANS acceded, following in the footsteps of his teacher. Both Profs Johannes Bronkhorst and Tom Tillemans retired in 2011. Besides these main topics, Buddhism of Eastern Asia (mainly Japan) has also been taught from 1993 onwards when Jérôme DUCOR (PhD from the University of Geneva) was nominated privat docent. Tibetan studies received additional support from Cristina SCHERRER-SCHAUB (PhD from the University of Lausanne). Dr Scherrer-Schaub has since enjoyed several years as professor at EPHE in Paris and part-time professor of Tibetan and Buddhist Studies in Lausanne.
The Buddhist languages of India (Sanskrit and Pali) and Iran (Khotanese) have also been taught at the Department ever since Giotto CANEVASCINI (PhD from the University of Hamburg) was nominated privat docent, until 2011 when he retired.
Mrs Maria Bürgi-Kyriadis introduced the study of modern Hinduism in 1978. Her course, as a privat docent, was continued from 1987 onwards by Prof. Maya BURGER, Doctor of Indian Anthropology (Unil), with additional education in Indian Studies and History of religions in India and the US. Prof. Burger also introduced Hindi courses. From 1995 to 2009, she held the Chair of the History of Religions in the Interfaculty Department of the same name. Since 2009, she is Professor in Indian Studies, Hindi and History of Religions at the Department of South Asian Studies. Her specific interests concern the history of yoga, early modern literature and languages, and the intellectual history between India and Europe.
Optional until 2011, Hindi has now become a full part of the studies of the Department and can be chosen as a main field, like Sanskrit, among the programs of the Faculty. Hindi is also taught by Dr Nicola POZZA, senior lecturer at the Department since 2009, whose main fields of research are related to the history of modern Hindi literature and modern Indian intellectual history. Nicola Pozza is also a translator from Hindi. Since 2003, Dr Danielle FELLER (PhD from the Univ. of Lausanne), whose main fields of research are Sanskrit Epics and Kavya literatures, holds a course load for the teaching of grammar and Sanskrit literature. Moreover, a position of Senior Lecturer in Indian studies and history of religions was created in 2011, held by Dr Philippe BORNET (PhD from the Univ. of UNIL), who is a specialist in the history of Orientalism and India-Europe relations, and of the cultures and literatures of South India.
After the retirement of Profs Bronkhorst and Tillemans, two new Professorships have been created in August 2012, giving to the Department a new direction. Prof. Ingo STRAUCH (PhD from the Freie Universität Berlin) holds the Chair of Sanskrit and Buddhist Studies; his researches cover the history of premodern South Asian cultures, the study of Indian Buddhist languages and literatures, Indian epigraphy and paleography, as well as manuscriptology. He is also the chied editor of the JIABS. Prof. Blain AUER (PhD from Harvard University), whose main field of research deals with the Delhi Sultanate, holds the brand new Chair of Urdu and Islam in South Asia.
La filière Asie du Sud introduit les étudiants aux principaux mondes linguistiques et culturels du sous-continent indien, des débuts du brahmanisme à l'époque contemporaine. La formation se construit autour de trois axes de réflexions : linguistique, historico-culturel et comparatif.
L’axe linguistique vise l’acquisition de compétences grammaticales, littéraires et orales de langues du sous-continent, notamment le hindi et le sanskrit mais aussi, à choix selon l’orientation choisie par l’étudiant, l’ourdou et le pali. L'enseignement se base en priorité sur l'étude des textes originaux, qui présuppose la connaissance des langues dans lesquelles ils sont écrits. L’axe historico-culturel vise à étudier dans une perspective historique et thématique les différentes cultures de l’Asie du Sud. Sont notamment abordés les courants littéraires, intellectuels et politiques, avec un accent particulier sur l’histoire des religions du sous-continent, dans leurs expressions "savantes" et "populaires". L’axe comparatif permet aux étudiants de situer le sous-continent dans ses diverses interactions avec les cultures qui l’ont formé au cours du temps. Les étudiants sont amenés à réfléchir sur des thématiques transculturelles et à identifier la construction de la différence culturelle, dans des contextes passés et présents. L’étude comparative des civilisations du sous-continent permet aussi un retour critique sur l’appareil conceptuel des sciences humaines. Elle implique ainsi une dimension réflexive sur les processus et lieux de production du savoir. De plus, la collaboration étroite avec la filière de langues et civilisations slaves — par la présence de cours en commun notamment — favorise ce regard comparatif, différencié et critique.
La formation de la filière Asie du Sud dote l’étudiant de qualifications qui le prépare à des activités dans les domaines de la recherche, de la culture et de la communication interculturelle, et de l’enseignement. Le décentrement exigé par cette formation prépare les étudiants à relever les défis d’un monde globalisé dans lequel l’Asie tient une place de plus en plus prépondérante.
La section est aussi un centre actif de recherche, tant par les publications de ses membres et les projets auxquels ils participent, que par les doctorats, les collaborations internationales et les séjours de recherche que différents spécialistes des études asiatiques font à Lausanne. La section favorise l'apprentissage et la pratique de l'interdisciplinarité, notamment par la collaboration avec le Département interfacultaire d'histoire et de sciences des religions (DIHSR).
D'importantes ressources documentaires sont à disposition dans les riches collections de la section d'orientalisme de la Bibliothèque Cantonale et Universitaire (BCU).
The Department of South Asian Studies in the Faculty of Arts at the University of Lausanne introduces students to some of the main languages and cultures of the Indian subcontinent. The training it offers is built upon three epistemological axes: language and literature, culture and history, and comparison.
The LINGUISTIC AXIS involves the acquisition of the grammar of two Indian languages together with their respective bodies of literature. By learning a language (Hindi or Sanskrit to begin with, followed by Urdu or Pali), students acquire competency in writing, speaking (for modern languages), translation, and analysis of mainly textual sources, but also of oral and visual supports. Students who choose Hindi as their major topic specialise in the history of pre-modern and modern South Asia; those opting for Sanskrit become familiar mainly with early Buddhism and its interactions with Brahmanism (and Jainism) in ancient India.
The CULTURAL AND HISTORICAL AXIS focuses on the study of South Asian cultures in a diachronic perspective and in relation to their various components. Particular emphasis is placed on the history of religions, not only in their scholarly and popular aspects, but also to that pertaining to their literary, philosophical and political dimensions. Indeed, the latter aspects constitute an important part of these studies. It is the view of the department that any serious study of South Asia requires the inclusion of the many different cultures that have shaped its history.
The COMPARATIVE AXIS precisely allows students to locate the Indian subcontinent in its interactions with other cultures, especially European. Students are encouraged to reflect on specific themes and to identify cross-cultural constructions of cultural differences, in contexts both past and present. The comparative study of South Asian cultures also involves a reflexive and evaluative approach to the process and place given to knowledge produced in the Humanities. In addition, our close collaboration with the Slavic Studies section (with whom we share the Department) nurtures a comparative, differentiated and critical perspective.
Training in South Asian Studies prepares students for activities in the areas of research, culture and intercultural communication, and the education sector. The shift in perspective required by this training prepares students for a globalized and challenging world in which Asia is playing a more and more prominent role.
The Department represents a dynamic centre of research, being so in regards to its members’ publications and research projects or to its PhD students and the many international relationships it shares with South Asian institutions. Interdisciplinary research and teaching is at the core of its curriculum, for instance, through the collaboration with the Département interfacultaire d’histoire et de sciences des religions (DIHSR).
Important and considerable documentary sources are available from the collections facility of the Department at the Bibliothèque Cantonale et Universitaire (BCU).
लौजान विश्वविद्यालय के कला संकाय का दक्षिण एशियाई अध्ययन विभाग भारतीय उपमहाद्वीप की मुख्य भाषाओं और संस्कृति से विद्यार्थियों का परिचय कराता है। यह ज्ञान दर्शन त्रिआयामी है:- भाषा और साहित्य] संस्कृति और साहित्य तथा तुलनात्मक अध्ययन।
भाषाई अध्ययन में दो भाषाओं के साहित्य के साथ उन भारतीय भाषाओं के व्याकरण का अधिगम शामिल हैं। भाषा के अधिगम से (पहले हिन्दी या संस्कृत, उत्तरोत्तर उर्दू या पाली) छात्र न केवल लेखन वाचन अनुवाद का मूलपाठ अपितु दृश्य और श्रव्य सामाग्री के विश्लेषण का कौशल भी विकसित कर लेते हैं। जो छात्र हिन्दी को मुख्य विषय चुनते हैं उन्हें दक्षिण एशिया के आधुनिक तथा पुरा आधुनिक इतिहास का जानकार होना चाहिए। जो संस्कृत का चयन करते हैं वह पुरा बुद्धवाद तथा ब्रह्मवाद (और जैन दर्शन) से उसके सम्बन्धों से परिचित हो जाते हैं।
सांस्कृतिक और ऐतिहासिक अध्ययन में अध्ययन का केन्द्र है दक्षिण एशियाई संस्कृति का व्यापक स्वरूप तथा विभिन्न तत्वों के साथ उसका सम्बन्ध। इसके अन्र्तगत दार्शनिक और स्थापित दृष्टिकोणों के आलोक में धर्मांे के इतिहास पर विशेष बल दिया गया है] परन्तु अध्ययन में साहित्यिक दार्शनिक और राजनैतिक परिस्थतियों का भी अपना विशेष महत्व है। दक्षिण एशिया के किसी भी गंभीर अध्ययन के लिए यह आवश्यक है कि उन संस्कृतियों को भी समाहित किया जाए जो इतिहास के निर्माण में सहायक रहीं।
तुलनात्मक अध्ययन के अन्तर्गत विद्यार्थी दक्षिण एशिया की संस्कृति का अन्य संस्कृतियों विशेष कर यूरोपीय संस्कृति से संबंध स्थापित करते हैं। विशिष्ट विषयों को उद्घाटित करने तथा अतीत और वर्तमान के सन्दर्भों में सांस्कृतिक मतभेदों से परे अन्तर-सांस्कृतिक निर्माण की पहचान के लिए छात्रों को प्रोत्साहित किया जाता है। दक्षिण एशियाई संस्कृतियों के तुलनात्मक अध्ययन में मानविकी में विकसित ज्ञान के स्थान और पद्धति की आत्मनिरीक्षक और मूल्यांकन परक शैली शामिल है।
साथ ही साथ स्लेविक अध्ययन के सहयोग से (जो हमारे विभाग में सहभागीदार हैं) तथा धार्मिक अध्ययन का अन्तरअनुशासनिक विभाग के साथ तुलनात्मक] विशिष्ठीकृत तथा आलोचनात्मक दृष्टिकोण पल्लवित किया जाता है।
दक्षिण एशियाई अध्ययन प्रशिक्षण विद्यार्थियों को शोध क्रियाओं संस्कृति तथा अन्तरसांस्कृतिक संवाद साथ-साथ शिक्षा में गतिशील बनाता है। इस प्रशिक्षण के लिए आवश्यक है दृष्टिकोण में परिवर्तन जो छात्रों को भूमण्डलीकृत और चुनौतीपूर्ण दुनिया के लिए तैयार करता है जिसमें एशिया की भूमिका उत्तरोत्तर अधिक महत्वपूर्ण हो रही है।
विभाग का इतिहास
पूर्वी भाषाओं के विभाग की स्थापना 1971 ई0 में हुई जब लौजान विश्वविद्यालय का कला संकाय अनेक विभागों में विभाजित हुआ परन्तु संस्कृत का शिक्षण यूनिल में 1903 ई0 से जर्मन भाषा विद् हंस शासे द्वारा हो रहा था। 1933 से 1945 तक अवरूद्ध संस्कृत का अध्यापन पुनः कोनस्टेनटिन रिगेमे के आगमन से आरम्भ हुआ] जिन्होंने भारतीय भाषा शास्त्र तथा भारतीय भाषाओं के तुलनात्मक व्याकरण में वारसा विश्वविद्यालय से डाॅक्ट्रेट की थी। रिगेमे ने 1949 से पूर्वी तथा स्लेविक भाषाओं के लिए नया पद एड पर्सोनम’ बनाया। जहाँ तक पूर्वी भाषाओं की बात है लौजान विश्वविद्यालय प्रो0 रिगेमे का ऋणी है।
1968 में स्विस नेशनल साइंस फाउन्डेशन ने बौद्ध भाषा विज्ञान में नए पद का निर्माण किया। जिस पर प्रो0 रिगेमे के विद्यार्थी रहे और लम्बे प्रवास के बाद जापान से लौटे जैक्यूस मे आसीन हुए। 1977 में जब प्रो0 रिगेमे सेवानिवृत हुए तब पूर्वी अध्येता की स्थिति अंशकालिक प्रोफेसर में परिवर्तित हो गई थी जो संस्कृत और भारतीय अध्ययन को समर्पित था। 1977 में यह पद हिन्ज जिम्मरमैन (जो बेसैल विश्वविद्यालय से पीएच0 डी0 हैं) को समर्पित किया। 1981 में पूर्ण कालिक प्रोफेसर (6 घंटे) का पद बनाया गया। 1986 में प्रोफेसर जिम्मरमैन की असामयिक मृत्यु के एक वर्ष के अन्तराल के बाद जाहेन्स ब्रग्ेन्क्र्रोस्ट, पुणे विश्वविद्यालय (भारत) से पीएच0 डी0 और लीडैन (नीदरलैण्ड) ने इनका कार्यभार संभाला। तिब्बती भाषा जो कभी-कभी प्रो0 रिगेमे] मे तथा जिम्मरमैन द्वारा पढ़ाई जाती थी] को 1989 में अधिकारिक रूप में शुरू किया गया। तब टाॅम टाईलमैन इसके अशंकालिक प्रवक्ता बने। 1992 में प्रो0 मे सेवानिवृत हुए। तदुपरान्त बौद्ध अध्ययन के लिए स्थाई प्रवक्ता पद बना जिसका कार्यभार अपने गुरू के उत्तराधिकारी के रूप में टाॅम टाईलमैन ने संभाला। दोनों प्रोफेसर जाहेन्स ब्रोन्क्र्रोस्ट’ और टाॅम टाईलमैन’ 2011 में सेवा निवृत हुए।
इसके बाद दो नये प्रोफेसर पद बनाए गए जिनसे विभाग को एक नई दिशा मिली। अगस्त 2012 से प्रो0 इंगोस्र्टोच (फेरी विश्वविद्यालय बर्लिन से पीएच0 डी0) ने संस्कृत और बौद्ध अध्ययन का कार्यभार संभाला जबकी प्रो0 ब्लेन एयूर (हार्वड विश्वविद्यालय से पीएच0 डी0) ने उर्दू और भारतीय इस्लाम का पदभार संभाला।
श्रीमति बूर्गी किर्यादिस ने आधुनिक हिन्दू धर्म का अध्ययन आरम्भ किया। उनका यह पाठ्यक्रम वर्ष 1987 में अंशकालिक प्रवक्ता के रूप में माया बर्गर] भारतीय नृविज्ञान में डाक्ट्रेट (यूनिल)] ने इसे संभाला तथा इसी के साथ हिन्दी पाठ्यक्रम भी शुरू किया।
सन् 2001 से वो दक्षिण एशियाई अध्ययन विभाग में भारतीय अध्ययन] धर्मांे का इतिहास तथा हिन्दी की प्रोफेसर हैं। 2011 तक वैकल्पिक रही हिन्दी अब विभागीय अध्ययन में आवश्यक है तथा संकाय के अन्य पाठ्यक्रमों की तरह संस्कृत के जैसे ही मुख्य अध्ययन विषय के रूप में चुनी जा सकती है। इसी विभाग के छात्र रहे प्रो0 माया बर्गर और डाॅ0 निकोला पोज़ा वर्ष 2001 से हिन्दी पढ़ा रहे हैं।
इन मुख्य विषयों के अलावा पूर्वी एशिया के बौद्ध धर्म (विशेषकर जापान) के विषय में भी अध्ययन के लिए जेरोम डुकोर (जिनेवा विश्वविद्यालय से पीएच0डी0) को वर्ष 1993 में नामांकित किया गया।
क्रिस्टीना सैचरर शाॅब (लौजान विश्वविद्यालय से पीएच0 डी0) द्वारा तिब्बती छात्रों को अतिरिक्त सहायता प्राप्त है। डाॅ0 सैचटर शाॅब कई वर्षों तक ई.पी.एच.ई.] पेरिस में प्रोफेसर रहे तथा लौजान में भी तिब्बती और बौद्ध अध्ययन के अंशकालिक प्रोफेसर रहे। गियोतो कानेवसिनी (हैमबर्ग विश्वविद्यालय से पीएच0डी0) के अंशकालिक प्रवक्ता के रूप में नामांकित होन पर भारतीय बौद्ध भाषाएं (संस्कृत और पाली) तथा ईरान ( ताईज) का अध्यापन भी होता रहा है।
SlavicumPress, un laboratoire des études slaves de l'Université de Zurich, a publié un compte-rendu sur le colloque international "Traduction et traductologie dans l’espace soviétique et post-soviétique: histoire(s), épistémologie(s), langage(s)" qui a eu lieu le 8 octobre 2019 à l'Université de Lausanne. Organisatrice – Prof. Ekaterina Velmezova
NashaGazeta.ch a publié un article-compte-rendu du colloque international "ИСТОРИЯ, ПАМЯТЬ, ПРОСТРАНСТВО в (пост)советской культуре / HISTOIRE, MÉMOIRE, ESPACE dans la culture (post-)soviétique" organisé les 12-13 décembre 2019 par prof. Anastasia de La Fortelle de au sein de la SLAS. Les participants ont été invités à s'interroger sur les modalités de description élaborées au sein des memory studies en Europe et à évaluer dans quelles proportions ces dernières sont applicables à la situation mémorielle en Russie. En prenant pour cadre tant la littérature récente que la culture russe contemporaine, les réflexions se sont notamment portées sur les formes et paradigmes au travers desquels se réalise la mémoire historique.
Lien vers l'article sur le site de NashaGazeta.ch (en russe)
"Que l'histoire de la linguistique reste dans la linguistique même..."
La professeure ordinaire de la section de langues et civilisations slaves de la SLAS parle de l'histoire de la sous-section linguistique de la SLAS et de la linguistique russe en tant que telle.
La présidente de la section de langues et civilisations slaves de la SLAS parle de l'enseignement du russe à l'Université de Lausanne.
À l'occasion de l'anniversaire de la naissance du poète indien (1861-1941), une cérémonie était organisée le 7 mai par la Section de langues et civilisations slaves et de l'Asie du Sud de la Faculté des lettres en présence de l'Ambassadeur d'Inde.
Mme Roshni Thomson (2e secrétaire à l'Ambassade), Mme Dr Rachna Singh (titulaire actuelle de la chaire Tagore), M. Sibi George (Ambassadeur d'Inde en Suisse), M. Denis Dafflon (Directeur du Service des relations internationales de l'UNIL), M. Blain Auer (Professeur et Président de la Section de langues et civilisations slaves et de l'Asie du Sud), Mme Ekaterina Velmezova (Vice doyenne de la Faculté des lettres) et Mme Maya Burger (Professeure à la Section de langues et civilisations slaves et de l'Asie du Sud).
Premier non-européen à recevoir le Prix Nobel de littérature (1913), Rabindranath Tagore fut l'une des figures les plus créatives du XXe siècle. Compositeur, écrivain, dramaturge et poète indien, Tagore œuvra au long de sa vie pour approfondir les échanges culturels entre l'Inde et l'Occident.
À l'occasion de l'anniversaire de la naissance de Tagore (7 mai 1861), une cérémonie était organisée le 7 mai dernier par la Section de langues et civilisations slaves et de l'Asie du Sud en présence de M. Sibi George, Ambassadeur d'Inde en Suisse, et de Mme Rachna Singh, titulaire actuelle de la chaire Tagore.
De forts liens avec l'Inde
Lors d'une visite de la Présidente de l'Inde à l'UNIL en 2011, l'Inde a offert à l'Université une chaire d'études indiennes intitulée « chaire Tagore ». Financée par le gouvernement indien, elle permet d'accueillir chaque semestre de printemps un·e enseignant·e indien·ne au sein de la Section de langues et civilisations slaves et de l'Asie du Sud de la Faculté des lettres pour donner un cours sur l'Inde (langue et/ou histoire). Depuis 2012, 7 semestres de cours ont été donnés à l'UNIL dans ce cadre.
Lors de l'inauguration de la chaire, la Présidente de l'Inde a fait don d'un buste de Tagore, actuellement exposé au 4e étage de l'Anthropole, devant les locaux de la Section de langues et civilisations slaves et de l'Asie du Sud.
Un apport important pour les études indiennes à l'UNIL
Cette contribution permet aux étudiantes et étudiants en langues et civilisations d’Asie du Sud de découvrir les méthodes et approches indiennes et de parler la langue avec un·e enseignant·e de langue maternelle hindi. Les chercheur·euse·s et enseignant·e·s de la Section bénéficient également de cet apport pour leurs recherches, notamment sur les questions de compréhension de textes, d’expressions idiomatiques ou d’histoires culturelles.
Enfin, la Chaire Tagore permet le développement des activités culturelles au sein de la Section, notamment avec la création et la mise en scène de plusieurs pièces de théâtres (dont certaines ont été montrées à la Grange de Dorigny) par les étudiantes et étudiants en langues et civilisations d’Asie du Sud.
• Welcome by Dr Denis Dafflon, Director of International Relations
• Welcome address by Prof. Ekaterina Velmezova, Vice Dean of the Faculty of Arts
• Address by Ambassador Sibi George, Embassy of India to Switzerland, The Holy See & Lichtenstein
• Presentation of Rabindranath Tagore by Prof. Maya Burger, Department of Slavic and South Asian Studies, Faculty of Arts
• Poem reading by Dr Rachna Singh, 2019 Tagore Chair to UNIL
• Poem reading by students of the Department of Slavic and South Asian Studies, Faculty of Arts
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Affiche (207 Ko)
Jeudi 28 mai 2015, 18h30, Grange de Dorigny: Fête de la section, avec une pièce de théâtre hindi, quelques présentations et poèmes hindi et un film sur Al-Biruni; sans oublier d'excellents mets (préparés par vos soins)!
Le 4 octobre 2011, la Présidente de la République de l'Inde, Madame Pratibha Devisingh Patil, a inauguré aux côtés de la Présidente de la Confédération, Madame Micheline Calmy-Rey, une «Chaire Tagore» dédiée aux études indiennes à la Faculté des lettres. L'Inde a offert à l'UNIL un buste du célèbre penseur et écrivain, Prix Nobel de littérature en 1913.
Accueil
Programme
Le colloque international « Orientalisme des marges », organisé à l'occasion de la réunion des Sections des langues orientales et slaves de l'Université de Lausanne, s’est déroulé du 14 au 17 mai 2013 à l’Université de Lausanne. Le programme complet de la manifestation peut être librement téléchargé ici.
Conférences publiques dans le cadre du colloque
• Mardi 14 mai 2013, 17h15, conférence de A. VIGASIN (Moscou), Bâtiment Anthropole, salle 3068, « German Indology in the Russian Empire »
• Mercredi 15 mai 2013, 17h15, conférence inaugurale de V. TOLZ (Manchester), Bâtiment Anthropole, salle 2013, « Post-Colonial Scholarship as a ‘Descendant’ of Russian Oriental Studies of the Early 20th Century »
• Jeudi 16 mai 2013, 17h15, conférence de B. CHUKHOVICH (Montréal), Bâtiment Amphimax, salle 414, « Le modernisme architectural vis-à-vis de l’orientalisme: Tachkent – Chandigarh, Achkhabad – Dhaka »
Argumentaire
Projeté à l’occasion de la réunion des Sections des langues orientales et slaves de l’Université de Lausanne, ce colloque vise à explorer la notion des « marges » de l’orientalisme dénoncé par E. Saïd en plaçant au centre des réflexions quelques cas de figures qui sont demeurés hors de la critique post-coloniale.
Mettant en parallèle le cas anglo-indien, souvent présenté comme emblématique de l’« orientalisme classique », et le cas russo-soviétique, à la fois objet de l’orientalisme européen – et pour cette raison stigmatisé comme « euro-asiatique » – et producteur d’un discours « orientaliste », cette rencontre vise à décentrer le regard des espaces impériaux franco-britanniques pour le rediriger vers des comparaisons moins traditionnelles, tant à l’égard des histoires respectives des études orientalisantes, que par rapport aux mécanismes de l’orientalisation et des exotisations.
Cette configuration inhabituelle permettra analyser la notion des marges à plusieurs égards, aussi bien géographiques qu’épistémologiques. Sans quitter l’optique des influences réciproques entre les centres et les périphéries, le colloque s’intéressera à des espaces géographiquement marginaux par rapport à l’Europe et à ses colonies, souvent méconnus, et conçus comme essentiellement « passifs » et guidés par des métropoles éloignées. Il visera à comprendre, premièrement, le mécanisme de la création des zones marginales des études post-coloniales et les raisons pour lesquelles ces théories ont été rejetées, omises ou acceptées dans les traditions scientifiques des différents pays.
Il essayera ensuite d’esquisser des mécanismes de récupération des savoirs orientalistes par les acteurs locaux, auparavant considérés comme en marge du processus de constitution des savoirs. Le développement d’un orientalisme indien, ainsi que la réappropriation, voire la subversion, de conceptions « orientalistes » européennes par des acteurs locaux constitue un exemple typique d’« orientalisme des marges » (par exemple dans le cadre de la « renaissance bengalie » du dix-neuvième siècle ou de la « Greater India Society » au vingtième siècle). Un cas similaire nous est présenté par les processus d’impositions culturelles, mais aussi de réappropriations créatives en Asie centrale, dans ses relations souvent contraintes avec la métropole russe.
Cet angle d’approche invite à dépasser le modèle binaire « colonisateur – colonisé », et à se pencher sur le mécanisme de constitution des savoirs en situation coloniale, sur la circulation des idées dans le triangle constitué par l’Inde, la Russie et l’Europe, sur les appropriations locales des savoirs importés et sur les (ré-)inventions de traditions hybrides. Ces processus de configuration et de reconfiguration des savoirs (religions, arts, langues, littératures, etc.) occuperont ici une place de choix, car le jeu des regards croisés permet de traduire toute l’ambiguïté des situations qui se sont succédé pendant et après les périodes de domination coloniale.