Cet axe de recherche concerne la sociologie des mouvements sociaux et du militantisme. En dialogue avec la littérature scientifique consacrée aux comportements politiques, une attention particulière est accordée à la sociologie du militantisme et aux formes d’engagement et de participation politiques. Mobilisant des approches longitudinales, des travaux portent ainsi sur l’analyse processuelle des carrières militantes, qui constitue en quelque sorte la marque de fabrique du CRAPUL. Dans cette perspective, des propositions générales, de nature théorique et méthodologique, sont développées sur les ressorts des engagements et désengagements militants, mais aussi sur les conséquences biographiques du militantisme. Soucieux de décloisonner des domaines de recherche trop souvent étanches, le CRAPUL étudie l’action collective portée tant par les organisations de mouvement social que par les syndicats, partis politiques, associations et groupes d’intérêts, quel que soit leur positionnement dans l’espace politique.
Dans le même esprit, des recherches s’inscrivent dans le mouvement de décloisonnement des area studies, promouvant un comparatisme ancré dans les débats disciplinaires et fondé sur une connaissance dense du terrain et de son historicité. Ils portent aussi bien sur les formes de participation politique que l’on peut observer au niveau national et régional dans les démocraties libérales (en Suisse, en France et en Italie plus particulièrement) que sur le militantisme partisan et associatif en contexte autoritaire, au Moyen-Orient et en Afrique du Nord.
D’une manière générale, les recherches menées au sein du CRAPUL consacrent une attention particulière à la façon dont les rapports sociaux de domination (de classe, de sexe, de race et d’âge) s’articulent et s’imbriquent dans l’action collective. Cette dimension transversale se réfère à la notion d’intersectionnalité et aux usages différenciés dont celle-ci fait l’objet dans les sciences sociales ; elle sous-tend plusieurs travaux sur la structuration genrée des modalités d’engagement politique dans les pratiques militantes. Dans le prolongement et par extension, des études proposent une réflexion sur les identités politiques, c’est-à-dire sur les dimensions identitaires à l’œuvre dans les processus de mobilisation et dans les revendications portées par les mouvements sociaux.
Enfin, au croisement de la sociologie du droit et de la sociologie des mouvements sociaux, cet axe de recherche donne lieu à des travaux sur les usages du répertoire juridique dans l’action collective ; ici, l’analyse se focalise sur le recours à l’« arme du droit » dans la défense de certains groupes sociaux (migrant·e·s, travailleurs et travailleuses, locataires, femmes, minorités, etc.) et sur la façon dont cette action sur le terrain du droit affecte la promotion de leur cause dans l’espace public.