Myrmécologue passionné et enseignant enthousiaste, Daniel Cherix a été nommé professeur honoraire de l’UNIL dès le 1er juillet 2011, après avoir enseigné l’entomologie à l’UNIL durant 29 ans.
Né à Lausanne en 1950, Daniel Cherix accomplit sa formation à l’Université de Lausanne et entreprend une thèse de doctorat sur l’écologie des fourmis des bois du Jura vaudois, qu’il défend en 1980. Après sa thèse, son intérêt pour les grandes sociétés de fourmis l’emmène sur l’île d’Hokkaido au Japon, puis à l’Université de Géorgie à Athens (USA), où il travaille sur les fourmis pestes, et notamment la fourmi de feu. De retour en Suisse en 1982, il devient conservateur au Musée cantonal de zoologie à Lausanne et professeur suppléant pour l’enseignement de l’entomologie à l’UNIL. Il accède au titre de professeur extraordinaire au Département d’écologie et évolution en 2000, puis de professeur associé en 2005.
Un pionnier à l’esprit ouvert et original
Dans ses recherches, Daniel Cherix a exploré de nombreuses facettes de l’entomologie, de l’organisation des supercolonies de fourmis au régime alimentaire du torcol fourmilier. Depuis 1993, en collaboration avec l’inspecteur Claude Wyss de la Sûreté vaudoise, il utilise des insectes pour déterminer l’intervalle post-mortem et développe ainsi l’entomologie forensique. Motivé par le travail de terrain, Daniel Cherix se rend régulièrement aux États-Unis, aux Galapagos et dans divers lieux d’Europe.
Toujours enthousiaste et créatif, il n’hésite pas à se lancer dans des entreprises parfois insolites, voire périlleuses. C’est ainsi qu’il marque un jour plus de 100 nids de fourmis des bois avec des ballons colorés, puis saute aux commandes d’un petit avion pour cartographier ces nids depuis les airs. Autre exemple où, pour étudier le développement de mouches nécrophages qui permettent de dater la mort d’un cadavre, il n’hésite pas à déposer un cochon mort dans une forêt, après lui avoir préalablement enfilé un pyjama, dans le but de s’approcher au plus près des conditions d’un cadavre humain.
Cette créativité a mené à la publication de plus de 130 articles dans des revues spécialisées, ainsi que six livres sur la nature et les insectes, dont un traité de référence d’entomologie forensique paru aux Presses polytechniques et universitaires romandes.
L’entomologie lausannoise doit beaucoup à Daniel Cherix, qui a supervisé huit doctorants et de très nombreux étudiants en master. Ses étudiants ont pu apprécier son esprit ouvert et son soutien sans faille, et la plupart d’entre eux ont poursuivi leurs carrières dans la recherche, l’enseignement ou la communication scientifique.
Sensible aux grands enjeux environnementaux, Daniel Cherix a depuis longtemps mis ses compétences scientifiques au service de la protection de la nature, et s’est particulièrement engagé dans la gestion scientifique du Parc national suisse. En 1998, il devient président de la Commission de recherche, et membre de la Commission fédérale du Parc national suisse dès 2002.
Un communicateur hors pair et un enseignant de grand talent
Plusieurs générations d’étudiants ont pu savourer les nombreux cours et travaux pratiques de Daniel Cherix, toujours mis à jour, variés et vivants, allant de l’entomologie générale à la faunistique des invertébrés, et de l’écologie des espèces rares ou invasives à l’entomologie forensique. Très présent dans les médias romands et suisses, il transmet avec succès sa passion pour le monde animal et la recherche scientifique par le biais de la télévision, la radio et la presse écrite. Il a notamment tenu pendant 14 ans une chronique hebdomadaire dans Le Matin-Dimanche consacrée au monde animal, et participe depuis de nombreuses années au Journal du dimanche sur la première chaîne de la Radio Suisse Romande.