Publications

Retrouvez sur cette page la présentation des ouvrages récemment publiés par des membres de l'IHAR. Pour connaître l'ensemble des publications de membres de l'Institut, rendez-vous sur la page "Publications IHAR".

Halawi H. W., Le droit ismaélien druze (XVe-XVIIe siècle). Édition critique et traduction annotée du Précis inédit du Shaykh al-Fāḍil, Editions de la Sorbonne, 2024.

Droit.jpgLes Druzes forment une communauté musulmane ésotérique dont la doctrine spirituelle a pris racine dans l'ismaélisme du Caire fatimide du Ve/XIe siècle. Leur pensée, en harmonie avec le shi'isme primitif, porte un regard nouveau sur la notion de divin, ainsi que sur le statut du Coran et du prophète Muhammad ; elle fut ainsi reléguée au rang d’hérésie étrangère à l’islam. La doctrine juridique des Druzes a ensuite été élaborée dans le contexte rural et clanique de la Syrie mamelouke du IXe/XVe siècle, lors de la formation d’une école doctrinale de droit (madhab) druze. Leurs traités juridiques, rédigés entre le IXe/XVe siècle et le XIe/XVIIe siècle, jettent les fondements de ce nouveau madhab en Islam.
Quelles relations les principes de la religion druze, au cœur de la doctrine juridique, entretiennent-ils avec l’ismaélisme ? Le Coran est-il une source de droit druze ? Et qu’en est-il de la Hikma (Sagesse), le livre saint des Druzes ? L’influence du fonctionnement des grandes familles rurales sur l’élaboration d’un droit religieux druze permet enfin d’interroger la place du droit coutumier dans l’organisation de la communauté. Les femmes druzes avaient-elles un statut particulier différent du droit sunnite et shi’ite ? Le droit matrimonial druze et l’interdiction des mariages mixtes présentaient-ils une particularité religieuse ou sociale ? Wissam Halawi étudie ces thèmes d’après un traité juridique inédit du XIe/XVIIe siècle, qu’il confronte au corpus juridique druze du IXe/XVe siècle.

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Escudier A., Gisel P. et Tétaz J.-M. (éd.), Le sacré en questions. Lectures et mises en perspective de Hans Joas, Labor et Fides, 2023.

Le sacré.pngCet ouvrage réunit des chercheurs de divers horizons autour du livre de Hans Joas Les Pouvoirs du sacré. Une alternative au récit du désenchantement (Seuil, 2020). Hans Joas, professeur de sociologie aux Universités de Berlin et de Chicago, travaille depuis une vingtaine d’années sur les questions touchant au sacré sous ses différentes facettes. Dans son livre, il replace la théorie du désenchantement brossée par Max Weber dans le cadre plus large des diverses approches de la religion avant d’en instruire la critique et d’esquisser une théorie des formes de sacralisation en rupture avec le grand récit de Weber. Joas souligne en particulier que l’idée de transcendance introduit une modification du sacré et lui confère une portée critique face aux sacralisations du pouvoir ou du collectif.

S’y expriment un politiste de Science-Po (Alexandre Escudier), un philosophe et théologien, grand connaisseur de l’œuvre de Joas (Jean-Marc Tétaz), un théoricien du religieux dans ses
rapports au social (Pierre Gisel), une spécialiste de Weber (Catherine Colliot-Thélène), un spécialiste du pragmatisme étasunien (Stéphane Madelrieux), un penseur du politique
(Bruno Karsenti), un philosophe de l’herméneutique et des sciences sociales (Johann Michel), un théologien spécialisé dans les rapports de la religion et des sciences (François Euvé) et un
systématicien catholique (Christoph Theobald). Hans Joas leur répond dans un texte final.
 

Bert, J.-F., Le corps qui pense. Une anthropologie historique des pratiques savantes, Schwabe Verlag, 2023.

Corps qui pense.jpgDerrière tout savoir, il y a des corps. Derrière toute pensée, il y a des individus faits de chair et d’os.

Modelé par son milieu, fabriqué par la nécessité de mener à bien certaines activités cognitives, parcouru par des tensions et des pulsions qu’il a dû apprendre à réfrener, le corps des savants a joué un rôle primordial dans la constitution de groupes et de communautés de savoir.

En partant de la célèbre conférence de l’anthropologue Marcel Mauss sur les techniques du corps (1934), ce livre propose de découper les activités savantes en gestes distincts, en postures, en habiletés et en adresses. Par l’observation des corps savants et de la manière dont ils sont diversement investis, il s’agit de comprendre comment ont évolué certaines postures mais aussi d’examiner certains maniements d’objets ou d’instruments érudits, comme les livres.

Téléchargement gratuit sur schwabeonline.ch

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Bert J.-F., Lamy J. (éd.), Les cartes à jouer du savoir. Détournements savants au XVIIIe siècle, Schwabe Verlag, 2023.

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À côté des feuilles volantes, des marges de livres, des cahiers et des carnets, les cartes à jouer ont occupé au XVIIIe siècle une place singulière, inédite peut-être, dans l’histoire des pratiques d’écriture des savants. Le nombre de ces cartes ne cesse d’augmenter dans toute l’Europe et leur dos vierge permet d’accueillir la masse d’écrits informels et préparatoires qui nourrissent la recherche savante.

Ce livre collectif, qui s’inscrit dans l’historiographie récente sur la matérialité des savoirs, fait surgir un ensemble de pratiques ordinaires, discrètes, invisibles, qui ordonne la vie savante, la scande et en constitue sa texture la plus élémentaire.

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Brunschwig F., Perrenoud M., Leitenbreg L., Ehrenfreund J. (éd.), Albert, Esther, Liebmann, Ruth et les autres. Présences juives en Suisse romande, Alphil, 2023.

albert-esther-liebmann-ruth-et-les-autres.jpg

Albert, Esther, Liebman, Ruth et les autres. Des prénoms choisis entre mille pour évoquer des personnalités juives de Suisse romande. L’écrivain Albert Cohen, le démographe et militant politique Liebman Hersch, sa fille, la philosophe Jeanne Hersch ou encore Ruth Dreifuss, la première femme présidente de la Confédération. Figures éminentes ou personnes ordinaires, les Juifs de Suisse romande forment une population au large rayonnement religieux, économique et culturel.
Sait-on que Montreux a abrité autrefois ce qui fut longtemps une des plus grandes yeshivot (centres d’études bibliques) d’Europe? L’Université de Fribourg, quant à elle, a accueilli dès les années 1970 l’enseignement du philosophe juif Emmanuel Levinas dont les cours se terminaient souvent autour d’une réunion informelle avec les pères dominicains. Quant à Chaim Weizmann, le premier président de l’État d’Israël, après avoir préparé et obtenu son doctorat en chimie à l’Université de Fribourg, c’est à Genève qu’il jeta les bases de l’Organisation sioniste mondiale.
L’histoire des diverses communautés et la vie juive ont fait l’objet de publications bien documentées. Mais les Juifs de la partie francophone de la Suisse n’ont à ce jour pas reçu l’attention qu’ils méritent du point de vue de la recherche historique. En réunissant vingt-six auteurs et en abordant plusieurs thèmes inédits, ce livre offre une approche plurielle pour appréhender le paysage juif suisse romand passé et actuel.

Édité avec la Fédération suisse des communautés israélites (FSCI)

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Meylan N., The Pagan Earl. Hákon Sigurðarson and the Medieval Construction of Old Norse Religion, University Press of Southern Denmark, 2022.

Capture d’écran 2022-09-20 à 14.33.18.pngThis monograph comprises a close investigation of the use of ‘pagan’ concepts by the authors and redactors of medieval Norwegian royal history, the vernacular and Latin works commonly called kings sagas. The work is structured as a biography of Hákon jarl Sigurðarson, who is portrayed as a staunch pagan, with the various chapters departing from some incident in Hákon’s biography to consider one of the major categories of pre-Christian religion posited by scholars. These range from divine and sacred kinship through ritual, sacrifice, and temples, to myth and fate, and by the end, effectively all the significant categories have been treated. The various chapters show how authors and redactors put the relevant religious concepts to ideological service, primarily relating to notions of the extent to which kingship should be centralized.

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Ehrenfreund J. et Butticaz S. (éd.), Regards de savant juifs et chrétiens sur le judaïsme du Second Temple. Récit d'une controverse allemande, Labor et Fides, 2022.

9782830917499.jpgL’héritage du judaïsme a été revendiqué dans l’histoire par les traditions juives et chrétiennes. Cette lutte d’héritage a généré une longue histoire conflictuelle. La modernité ne fait pas exception. Une page d’histoire, en particulier, en témoigne: l’approche du judaïsme ancien dans l’Allemagne des XIXe et XXe siècles. Cette période a vu s’affronter deux courants antagonistes, revendiquant chacun une étude historique du judaïsme: l’école de l’histoire des religions (la Religionsgeschichtliche Schule), un cercle de théologiens protestants diplômés de l’Université de Göttingen, et la Wissenschaft des Judentums emmenée par Leopold Zunz et Heinrich Graetz.

Offrant un récit croisé de cette controverse, le présent volume en présente les principaux acteurs ainsi que certains savoirs produits. En même temps, les enjeux soulevés par la science historique, dans l’étude du judaïsme notamment, sont posés et ses conditions d’exercice interrogées dans une perspective contemporaine.

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Gisel P., Gonzalez P. et Ullern I. (éd.), Former des acteurs religieux. Entre radicalisation et reconnaissance, Labor et Fides, 2022.

p9782830917734.jpgFormer des acteurs religieux, la question est au cœur de l’actualité sociale et mobilise le politique, sur fond d’interrogations brûlantes qui touchent à la présence des religions dans la vie sociale. Entre radicalisations, à bien cerner, et reconnaissance, dont penser les conditions et la visée.

L’ouvrage présente quatre expériences, françaises et suisses, de formation d’acteurs religieux à l’aune de la société civile. En question sous-jacente: former, ici, est-ce d’abord donner accès aux valeurs républicaines? Ou faut-il aussi entrer sur le terrain des religions et de leurs traditions? L’ouvrage valide la seconde option. C’est qu’il convient de ne pas laisser les religions intouchées ni de penser qu’elles se déploient à part du social. On ouvrirait, au mieux, sur de la juxtaposition communautariste.

L’ouvrage porte aussi un regard sur le terrain du travail social, donne la parole à un acteur à a fois imam et psychologue, présente et discute des dispositifs étatiques de prévention des radicalités, suit des procès de jihadistes et réfléchit à la métaphore comme opération de décalage à l’encontre du fanatisme.

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Bert, J.-F., Lire les "Techniques du corps", relire Marcel Mauss, Editions de la Sorbonne, 2022.

Capture d’écran 2022-02-04 à 10.15.18.pngC’est en 1934, devant un parterre de psychologues, que Marcel Mauss énonce sa célèbre conférence "Les techniques du corps". L’enjeu est de taille car il s’agit de démontrer 1−que les gestes techniques sont une coordination de différents mouvements du corps organisés en vue d’obtenir un résultat et une certaine efficacité, 2− que les actes techniques sont valorisés par le groupe dans son ensemble, car c’est lui qui les reconnaît comme efficaces physiquement, socialement et matériellement, et 3− que le social s’insère au plus profond de l’individu non pas uniquement pour le déterminer négativement, mais aussi pour l’adapter aux différents changements de la vie sociale. En proposant cette nouvelle hypothèse, Mauss fait du corps un objet central pour la réflexion anthropologique. Dans ce livre, Jean-François Bert, spécialiste de Mauss et de l’histoire de l’anthropologie française, propose une nouvelle édition commentée de la conférence de Mauss ; il retrace aussi l’histoire de sa réception et de sa diffusion en proposant un recueil des différents textes écrits à partir des années 1950 qui utilisent, discutent ou précisent les hypothèses originales de l’anthropologue.

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Les registres des consistoires des Eglises réformées de Suisse romande (XVIe-XVIIIe siècles), Droz, 2021.

Capture d’écran 2021-11-02 à 12.13.16.pngCet inventaire est pensé comme un outil pour la recherche sur la discipline ecclésiastique exercée sous l’Ancien Régime par les consistoires réformés. Il établit une description détaillée de près de 700 registres consistoriaux et plus d’une centaine de recueils de documents concernant l’activité de ces tribunaux ecclésiastiques. Organisé en section cantonale, chacune précédée par une introduction qui résume les connaissances historiques sur les consistoires, il identifie précisément les lieux de conservation de cette documentation, révélant au passage un certain nombre de sources conservées localement (communes, paroisses). Il met à jour ainsi un grand nombre de documents auxquels la recherche ne s’est pas encore intéressée et vise ainsi à diversifier les enquêtes face à une historiographie qui s’est longtemps intéressée presqu’exclusivement aux consistoires des capitales (Genève, Lausanne, Neuchâtel).
 

Bert J.-F. et Jacob C. (dir.), Spectres de l'érudition, actes de colloque. Savoirs.

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Mauss M., Essai sur le don, préface de Jean-François Bert, Flammarion, 2021.

Essai_don.jpgQu’est-ce qui pousse les individus, mais aussi les groupes, à faire des dons ? Pourquoi un présent reçu appelle-t-il une faveur en retour ? Quelle force y a-t-il dans la chose que l’on donne ? D’où vient la gêne que nous éprouvons parfois lorsque nous recevons un cadeau ?
Marcel Mauss répond à ces questions en analysant les différentes formes du don et de l’échange, des phénomènes certes économiques mais aussi politiques et religieux qui régissent nos relations en mettant en œuvre une triple obligation : donner, recevoir, rendre. Le père de l’anthropologie moderne montre surtout comment le don lie les individus entre eux, fonde l’alliance, construit la paix.
Par cet essai fondateur, Marcel Mauss livre l’un des plus célèbres textes de la littérature anthropologique, qualifié par Claude Lévi-Strauss de « révolutionnaire ».

Cette édition propose le texte intégral de l’Essai sur le don, suivi de quatre textes de Mauss qui en éclairent la lecture : « L’extension du potlatch en Mélanésie » (1920), « Une forme ancienne de contrat chez les Thraces » (1921), « Gift-gift » (1924), « Phénomènes économiques » (1947).

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Bert J.-F., Lamy J., Voir les savoirs. Lieux, objets et gestes de la science, éditions Anamosa, 2021.

Savoirs.jpgQue serait Michel Foucault sans ses bibliothèques, Galilée sans sa lunette, Jules Maciet sans ses ciseaux, James Prescott Joule sans sa science tactile des températures, Jean Antoine Nollet sans ses expériences mondaines, Pascal sans sa machine arithmétique, Jean Piaget sans son bureau-collection de coquillages, Umberto Eco sans ses déambulations ou encore Marcel Jousse sans ses basculements de chaise ?

Ces savants et scientifiques le montrent : manipuler, observer, ordonner, hiérarchiser, catégoriser, sélectionner, citer ne sont pas des actes uniquement mentaux, intellectuels, discursifs, ils sont aussi pleinement matériels. Ils se déploient dans des lieux dédiés (bibliothèques, laboratoires, observatoires). Ils impliquent des objets et des instruments qui ont été pensés, inventés, fabriqués pour être manipulés. Ils imposent des gestes, produisent des habitudes corporelles, convoquent des sensations.

Voir les savoirs de la sorte, en prenant en compte cette matérialité, c’est ouvrir la boîte noire de l’ordinaire des manières de faire science, hier et aujourd’hui.

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Bert J.-F., Le courage de comparer. L'anthropologie subversive de Marcel Mauss, Labor et Fides, 2021.

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La démarche comparative que l’anthropologue Marcel Mauss (1872 – 1950) élabore en grande partie avec son jumeau de travail, l’historien Henri Hubert, entre la fin du xixe siècle et le début du XXe siècle, relève de logiques multiples. Comme méthode, elle est une stricte et minutieuse approche philologique des sources. Comme état d’esprit, elle relève d’une manière d’apprivoiser l’inconnu. Comme perspective critique, elle constitue un formidable outil scientifique d’objectivisation de la recherche, en particulier en histoire des religions.

Cet ouvrage se propose de montrer quels ont été les principaux effets de ce comparatisme ni systématique, encore moins achevé, mais que l’on peut reconstituer en suivant la manière dont Marcel Mauss aborda certains phénomènes religieux, comme le sacrifice, la magie ou la prière.

Ceci n’est pas seulement un nouveau livre sur Mauss et sur sa manière d’observer les phénomènes sociaux. C’est un livre sur les effets d’un comparatisme radical et subversif qui ne laisse jamais en paix celui qui décide de le mettre en oeuvre pour explorer et comprendre la diversité humaine.

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Bastian J.-P., Grosse C., Scholl S. (éd.), Les fractures protestantes en Suisse romande au XIXe siècle, Labor Et Fides, 2021

Fracturesprotestantes_flyer.jpgCet ouvrage renouvelle nos connaissances historiques sur les causes et les effets de la formation des églises libres ou indépendantes de Genève (1817, 1831, 1849), Vaud (1847-1966) et Neuchâtel (1874-1943), en portant sur ce processus un regard interdisciplinaire. L’objectif est de fournir les bases d’une histoire à la fois religieuse, sociale et politique des protestantismes romands au XIXe siècle, en traitant conjointement les questions institutionnelles et les dimensions culturelles, artistiques et théologiques. Se saisir de cette manière des fractures religieuses du protestantisme romand dans le prolongement du mouvement du Réveil permet de comprendre, à partir d’un contexte encore mal étudié, ce que la modernité fait à la religion, avec l’introduction des libertés individuelles et de la démocratie par exemple, et, à l’inverse, ce que la religion fait la à modernité.

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Solfaroli Camillocci D., Fornerod N., Crousaz K., Grosse C. (eds.), La Construction internationale de la Réforme et l’espace romand à l’époque de Martin Luther, Paris, Classiques Garnier, 2021.

 

NfdMS01b_couv.jpgDans les premières années de diffusion de la Réforme, l’espace romand a représenté un laboratoire d’expériences originales et cruciales pour l’histoire religieuse européenne. À partir des marges géographiques et zones de passages, ce collectif interroge les dynamiques complexes des confrontations religieuses.

 

In the first years of the spread of the Reformation, the French-speaking part of Switzerland was a laboratory for original experiments crucial to European religious history. From the geographical margins and zones of passage, this collective work questions the complex dynamics of religious confrontations.

 

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Halawi, W. H., Les Druzes aux marges de l’Islam. Ésotérisme et normativité en milieu rural, XIVe-XVIe siècles.

Druzes.jpgMinorité religieuse du Moyen-Orient actuel, les Druzes de Syrie, du Liban et d’Israël forment des communautés dont les chefs spirituels se caractérisent par une pensée ésotérique originale. Leur livre saint, la Sagesse, développe une interprétation nouvelle du Coran et jette les fondements d’un ésotérisme dogmatique qui tranche avec le shi’isme ismaélien dont il est issu. Sur le socle de leurs doctrines secrètes, les savants druzes du xve siècle établirent une doctrine juridique singulière en islam et des institutions propres à gérer les affaires privées des croyants. Le droit druze en dit long sur cette normativité, à l’instar de l’interdiction de la polygamie, de la répudiation ou du mariage mixte. Quels sont les fondements historiques de ce particularisme communautaire ? D’aucuns l’attribuent à un personnage mythique, l’émir al-Sayyid (m. 1479), quand d’autres y voient la preuve d’une singularité religieuse. Wissam H. Halawi examine cette période de transition en confrontant sources narratives et juridiques inédites.

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Meylan N. and Rösli L (eds.), Old Norse Myths as Political Ideologies. Critical Studies in the Appropriation of Medieval Narratives, Brepols, 2020.

Old_North.jpgThe mythology of the Norse world has long been a source of fascination, from the first written texts of thirteenth-century Iceland up to the modern period. Most studies, however, have focused on the content of the narratives themselves, rather than the broader political contexts in which these myths have been explored. This volume offers a timely corrective to this broader trend by offering one of the first in-depth examinations of the political uses of Norse mythology within specific historical contexts. Tracing the changing interests and usages of Norse myths from the medieval period, via the nineteenth century and the importance of ancient Norse beliefs to both the Romantic and völkisch movements, up to the co-option of mythology and symbolism by political groups across the twentieth and early twenty-first centuries, the papers gathered here offer new and critical insights into the changing nature of historiography and the political agendas that Old Norse myths are made to serve, as well as shedding new light on the way in which ‘myths’ are conceptualized.

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Francis E. et Rousseleau R. (éds.), Rāja-mandala. Le modèle royal en Inde, éditions EHESS, collection Purushartha, 2020.

Puru37-RajaMandala.jpgAu regard de l’Occident, les Rajas indiens évoquent souvent un luxe fané, cependant que la société indienne continue d’être /principalement/avant tout/plutôt/ appréhendée par le biais des castes ou de la tradition textuelle hindoue.
Ce recueil d’études sur la royauté en Inde n’entend pas relancer le débat sur la nature de celle-ci, mais aborder la société de cour, au-delà du roi, comme
une matrice de relations et de pratiques, autrement dit considérer la royauté comme un modèle de « civilisation ».
Comme l’ont montré Norbert Elias et, pour l’Inde, Daud Ali, les relations de cour constituent non seulement un cadre d’actions politiques, mais aussi « une arène d’activités et de savoirs » artistiques et cérémoniels, ainsi qu’un centre de diffusion de normes éthiques et comportementales.
En croisant les perspectives d’anthropologues, d’historiens de l’art, d’archéologues et d’historiens, l’ouvrage montre de quelle manière la culture de cour
permet d’expliquer des pratiques observées sur le temps long dans la société sud-asiatique, au-delà des cadres royaux qui les ont produites.
En un tour d’horizon de différentes régions d’Asie du Sud, avec une dominante concernant l’Inde méridionale et des éclairages complémentaires venant de l’est (Odisha) et du nord (Népal), ainsi qu’une incursion dans le Cambodge indianisé, le volume fait apparaître la pérennité des symboles royaux du pouvoir et détaille continuités et ruptures dans leurs usages, notamment dans le contexte de l’État démocratique contemporain.

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Meylan N., Religion, mythe et politique en Islande médiévale, Presses Universitaires de Liège, 2020.

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La religion des Vikings fascine depuis longtemps. Toutefois, si l’on connaît les aventures de Thor ou d’Odin, les conditions dans lesquelles leurs mythes furent transmis n’ont pas fait l’objet d’un même type d’attention. Or, un constat s’impose : dans leur très grande majorité, les sources qui nous renseignent sur cette religion sont le fait d’auteurs chrétiens, qui les mirent par écrit des siècles après la conversion dans des contextes sociopolitiques précis. C’est dire que ces textes — mythes, sagas, poèmes, lois — posent problème pour la reconstruction de l’histoire de la religion de la Scandinavie préchrétienne. Adoptant un point de vue critique, ce volume problématise l’ancrage chrétien, et donc tardif, des sources et propose une analyse articulant les représentations religieuses « païennes » d’avant la conversion au contexte de leur production. Il s’agit ainsi de se demander comment et pourquoi des Islandais médiévaux mobilisèrent les esprits de la terre, le sacrifice humain, la magie, le destin, ainsi que Thor ou sa mère la Terre.

Fondé sur une étude détaillée de sources provenant de l’Islande des xiie et xiiie siècles, attentive aux désaccords entre celles-ci, ce volume propose également une réflexion sur les méthodes, les objets et les visées d’une histoire des religions critique. Prenant le contrepied de travaux synthétiques sur la religion préchrétienne, il accorde une place centrale aux conflits qui traversent les sociétés scandinaves et montre comment les discours religieux, « païens » aussi bien que chrétiens, sont instrumentalisés pour maintenir ou, au contraire, bouleverser les configurations sociopolitiques, à une époque où la royauté norvégienne opère violemment sa centralisation et manifeste ses visées impérialistes sur une Islande secouée elle aussi par les ambitions de ses chefs.

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Nizard C., Du souffle au corps. Apprentissage du yoga en France, en Suisse et en Inde, L'Harmattan, 2019.

souffle_corps.pngCe livre plonge au coeur des pratiques du yoga moderne, à travers une analyse ethnographique fine menée en France et en Suisse romande et complétée par des coups de projecteurs sur des terrains indiens.
Alors que le yoga connaît un engouement planétaire, la question du corps reste aujourd’hui peu explorée parmi les ouvrages scientifiques. L’auteure s’appuie sur un principe fondateur : le sujet a un corps et est un corps et propose une méthode intégrée d’étude du corps, c’est-à-dire inscrivant les discours sur les ressentis sensibles, dans ses dimensions sociales, culturelles et biologiques. À l’issue de l’analyse des discours et de descriptions attentives des pratiques, l’auteure montre comment, grâce à l’apprentissage du yoga, les pratiquants changent leur rapport à leur corps et leur vision du monde.
En suivant les itinéraires de pratiquants, l’ouvrage offre une perspective d’ensemble et interroge aussi d’autres comportements
en termes de santé, de sport, de religion, d’alimentation et d’environnement. Enfin, parce que l’auteure complète ponctuellement l’approche anthropologique par des références et des emprunts pluridisciplinaires, ce livre est vraiment novateur.

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Gisel P., Sortir le religieux de sa boîte soire, Labor et Fides, 2019.

LF_SotirReligieux_Gisel_191007.jpgLa question religieuse occupe beaucoup l’espace de la discussion civile et politique. Mais c’est le plus souvent pour décliner les formes, réussies ou en échec, de l’intégration sociale. Ou pour en appeler à des programmes de déradicalisation. On y recourt aux sciences sociales, ou psychologiques, mais en se gardant d’entrer sur le terrain du religieux et des croyances. Or c’est là un appauvrissement et un aveuglement, du coup une voie sans issue. C’est que le religieux est porté par des pulsions humaines dont le déni se paie. Que ce soit dans ses visées, refoulées, ou dans certaines de ses inflexions, dangereuses. Le présent essai entend ouvrir la « boîte noire » du religieux pour faire voir ce qui y est en travail et comment. Il est notamment attentif à en circonscrire la forme de
« religion totale », dont il suit les avatars, tout en en montrant des correctifs possibles sur le terrain même des croyances. En forme de sagesse, de spiritualité, de réflexion sur la condition humaine. Et à l’encontre d’un messianisme unilatéral, articulé à une vérité de Dieu seul.

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Mancini S., Historia de las religiones. Un recorrido critico entre genealogía de las ideas y constructivismo, Querétaro, Rialta Ediciones, 2019.

cubierta.jpgEl conjunto de ensayos de la profesora Silvia Mancini que aquí presentamos constituye una rigurosa puesta en escena de los principales retos a los que la historia de las religiones, en particular, y las ciencias de las religiones, en general, deberán enfrentarse. Partiendo de un análisis de los usos históricos del concepto de «religión» y pasando, entre otros tópicos, por una revisión exhaustiva de los desafíos teóricos del comparatismo cultural, por el debate en torno al historicismo, y por una caracterización de los temas presentes en la escuela morfológica alemana, este libro ofrece además un novedoso abordaje a nivel conceptual. Abordaje que, debido a su carácter vinculante y orgánicamente interdisciplinar, permitirá a la autora someter a crítica, desde la epistemología y la historiografía comparadas, las teorías, métodos y prácticas de las ciencias de las religiones en Alemania, Francia e Italia.
Silvia Mancini (Roma, 1956). Obtuvo su doctorado en Historia de las Religiones en la Universidad de La Sapienza e impartió, durante varios años, Antropología Social y Cultural en la Universidad de Bordeaux II. Es catedrática de Historia Comparada de las Religiones en la Universidad de Lausana, donde enseña Epistemología e Historiografía de las Ciencias de las Religiones y Tradiciones Religiosas Marginalizadas y Transversales. Es investigadora asociada al CEMCA.
 

Meylan N., Qu'est-ce que la religion ?, Labor et Fides, 2019.

meylan.jpgQu’est-ce que la religion ? présente onze définitions de la religion formulées par autant d’anthropologues, sociologues et historiens des religions, du xixe siècle à nos jours. Que ce soit l’animisme d’Edward Burnett Tylor, l’idée d’une opposition entre sacré et profane d'Emile Durkheim ou la conception politico-religieuse de Bruce Lincoln, on découvre un passionnant parcours historique et critique sur la notion de religion.

Ces onze définitions originales sont à chaque fois précédées d’une introduction générale présentant les enjeux théoriques et pratiques qu’implique l’acte de définir, ainsi que de brèves notices situant l’auteur et son œuvre. Dans ces temps troublés, où la religion est sans cesse invoquée – sans que l’on sache réellement de quoi il en retourne –, ce livre de vulgarisation de l’historien des religions Nicolas Meylan se révèle aussi précieux qu’indispensable.

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Erard Y., Mobio F., Reitz M., A contrario: L'éducation du regard. Philosophie du langage ordinaire, anthropologie visuelle et cinéma, BSN Press, 2018.

A contrario.jpgS'étonner de ce que nous avons sous les yeux;
Apprendre à reconnaître: de l'éducation des adultes à l'éducation du regard;
Travail de deuil, philosophie et expérience cinématographique;
Catastrophe, silences et voix dans quelques films post-Fukushima: de l'aveuglement à l'éducation de notre regard;
La cinéphilie comme éducation de soi;
Le secret comme ordinaire: Le Bureau des légendes et la modification du regard;
Panser et repenser une expérience ethnographique;
Mettre en scène les langues.

Sommes-nous insensibles à notre vie quotidienne, comme anesthésiés ? Voyons-nous encore l’importance de nos vies ou vivons-nous sans trop y penser, comme à côté de nos pratiques de tous les jours et des mots ordinaires qui nous permettent de les dire aussi bien que de les mener ? Sommes-nous capables de trouver aujourd’hui un sens à nos vies ordinaires sans le remettre à demain, avec l’irruption de...

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