Retrouvez sur cette page la présentation des ouvrages récemment publiés par des membres de l'IHAR. Pour connaître l'ensemble des publications de membres de l'Institut, rendez-vous sur la page "Publications IHAR".
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Halawi H. W., Le droit ismaélien druze (XVe-XVIIe siècle). Édition critique et traduction annotée du Précis inédit du Shaykh al-Fāḍil, Editions de la Sorbonne, 2024.
Les Druzes forment une communauté musulmane ésotérique dont la doctrine spirituelle a pris racine dans l'ismaélisme du Caire fatimide du Ve/XIe siècle. Leur pensée, en harmonie avec le shi'isme primitif, porte un regard nouveau sur la notion de divin, ainsi que sur le statut du Coran et du prophète Muhammad ; elle fut ainsi reléguée au rang d’hérésie étrangère à l’islam. La doctrine juridique des Druzes a ensuite été élaborée dans le contexte rural et clanique de la Syrie mamelouke du IXe/XVe siècle, lors de la formation d’une école doctrinale de droit (madhab) druze. Leurs traités juridiques, rédigés entre le IXe/XVe siècle et le XIe/XVIIe siècle, jettent les fondements de ce nouveau madhab en Islam.
Quelles relations les principes de la religion druze, au cœur de la doctrine juridique, entretiennent-ils avec l’ismaélisme ? Le Coran est-il une source de droit druze ? Et qu’en est-il de la Hikma (Sagesse), le livre saint des Druzes ? L’influence du fonctionnement des grandes familles rurales sur l’élaboration d’un droit religieux druze permet enfin d’interroger la place du droit coutumier dans l’organisation de la communauté. Les femmes druzes avaient-elles un statut particulier différent du droit sunnite et shi’ite ? Le droit matrimonial druze et l’interdiction des mariages mixtes présentaient-ils une particularité religieuse ou sociale ? Wissam Halawi étudie ces thèmes d’après un traité juridique inédit du XIe/XVIIe siècle, qu’il confronte au corpus juridique druze du IXe/XVe siècle.
Escudier A., Gisel P. et Tétaz J.-M. (éd.), Le sacré en questions. Lectures et mises en perspective de Hans Joas, Labor et Fides, 2023.
Cet ouvrage réunit des chercheurs de divers horizons autour du livre de Hans Joas Les Pouvoirs du sacré. Une alternative au récit du désenchantement (Seuil, 2020). Hans Joas, professeur de sociologie aux Universités de Berlin et de Chicago, travaille depuis une vingtaine d’années sur les questions touchant au sacré sous ses différentes facettes. Dans son livre, il replace la théorie du désenchantement brossée par Max Weber dans le cadre plus large des diverses approches de la religion avant d’en instruire la critique et d’esquisser une théorie des formes de sacralisation en rupture avec le grand récit de Weber. Joas souligne en particulier que l’idée de transcendance introduit une modification du sacré et lui confère une portée critique face aux sacralisations du pouvoir ou du collectif.
S’y expriment un politiste de Science-Po (Alexandre Escudier), un philosophe et théologien, grand connaisseur de l’œuvre de Joas (Jean-Marc Tétaz), un théoricien du religieux dans ses
rapports au social (Pierre Gisel), une spécialiste de Weber (Catherine Colliot-Thélène), un spécialiste du pragmatisme étasunien (Stéphane Madelrieux), un penseur du politique
(Bruno Karsenti), un philosophe de l’herméneutique et des sciences sociales (Johann Michel), un théologien spécialisé dans les rapports de la religion et des sciences (François Euvé) et un
systématicien catholique (Christoph Theobald). Hans Joas leur répond dans un texte final.
Bert, J.-F., Le corps qui pense. Une anthropologie historique des pratiques savantes, Schwabe Verlag, 2023.
Derrière tout savoir, il y a des corps. Derrière toute pensée, il y a des individus faits de chair et d’os.
Modelé par son milieu, fabriqué par la nécessité de mener à bien certaines activités cognitives, parcouru par des tensions et des pulsions qu’il a dû apprendre à réfrener, le corps des savants a joué un rôle primordial dans la constitution de groupes et de communautés de savoir.
En partant de la célèbre conférence de l’anthropologue Marcel Mauss sur les techniques du corps (1934), ce livre propose de découper les activités savantes en gestes distincts, en postures, en habiletés et en adresses. Par l’observation des corps savants et de la manière dont ils sont diversement investis, il s’agit de comprendre comment ont évolué certaines postures mais aussi d’examiner certains maniements d’objets ou d’instruments érudits, comme les livres.
Bert J.-F., Lamy J. (éd.), Les cartes à jouer du savoir. Détournements savants au XVIIIe siècle, Schwabe Verlag, 2023.
À côté des feuilles volantes, des marges de livres, des cahiers et des carnets, les cartes à jouer ont occupé au XVIIIe siècle une place singulière, inédite peut-être, dans l’histoire des pratiques d’écriture des savants. Le nombre de ces cartes ne cesse d’augmenter dans toute l’Europe et leur dos vierge permet d’accueillir la masse d’écrits informels et préparatoires qui nourrissent la recherche savante.
Ce livre collectif, qui s’inscrit dans l’historiographie récente sur la matérialité des savoirs, fait surgir un ensemble de pratiques ordinaires, discrètes, invisibles, qui ordonne la vie savante, la scande et en constitue sa texture la plus élémentaire.
Brunschwig F., Perrenoud M., Leitenbreg L., Ehrenfreund J. (éd.), Albert, Esther, Liebmann, Ruth et les autres. Présences juives en Suisse romande, Alphil, 2023.
Albert, Esther, Liebman, Ruth et les autres. Des prénoms choisis entre mille pour évoquer des personnalités juives de Suisse romande. L’écrivain Albert Cohen, le démographe et militant politique Liebman Hersch, sa fille, la philosophe Jeanne Hersch ou encore Ruth Dreifuss, la première femme présidente de la Confédération. Figures éminentes ou personnes ordinaires, les Juifs de Suisse romande forment une population au large rayonnement religieux, économique et culturel.
Sait-on que Montreux a abrité autrefois ce qui fut longtemps une des plus grandes yeshivot (centres d’études bibliques) d’Europe? L’Université de Fribourg, quant à elle, a accueilli dès les années 1970 l’enseignement du philosophe juif Emmanuel Levinas dont les cours se terminaient souvent autour d’une réunion informelle avec les pères dominicains. Quant à Chaim Weizmann, le premier président de l’État d’Israël, après avoir préparé et obtenu son doctorat en chimie à l’Université de Fribourg, c’est à Genève qu’il jeta les bases de l’Organisation sioniste mondiale.
L’histoire des diverses communautés et la vie juive ont fait l’objet de publications bien documentées. Mais les Juifs de la partie francophone de la Suisse n’ont à ce jour pas reçu l’attention qu’ils méritent du point de vue de la recherche historique. En réunissant vingt-six auteurs et en abordant plusieurs thèmes inédits, ce livre offre une approche plurielle pour appréhender le paysage juif suisse romand passé et actuel.
Édité avec la Fédération suisse des communautés israélites (FSCI)