Aimé Guex (Section de français) décroche un financement pour son doctorat
Après un master bidisciplinaire (français moderne et histoire) avec spécialisation en sciences historiques de la culture (UNIL) qui le familiarise avec le post-humanisme et la zoopoétique, Aimé Guex obtient une bourse Doc.CH du FNS pour son projet de doctorat intitulé De la bestialité à la zoophilie, représentations et discours d’une déviance (1860-1900).
Ce projet étudie les transformations du vocable « bestialité ». Au XIXe siècle, celui-ci ne désigne plus seulement, comme au Moyen Âge, l’union charnelle entre un humain et un animal, mais aussi l’état de bête, situé en-deçà de l’humanité, dans lequel l’humain peut chuter. Au XXe siècle, lorsque le terme de « zoophilie » s’impose pour désigner l’union charnelle, il devient un synonyme péjoratif d’animalité.
Le projet de thèse part de cette polysémie pour déterminer les manières dont la bestialité est représentée dans la littérature et les arts, ainsi que dans les discours à vocation scientifique. À travers ce corpus s’esquisse non seulement une conception normative de l’humanité (sur le plan déontologique de ses obligations et de ses interdits), mais aussi une interprétation innovante de la perspective des animaux, de leurs ressentis, de leur intimité et de leur subjectivité.