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Cycle "Notre santé de plastique" - séminaire 2

Comment étudie-t-on les effets des microplastiques sur la santé humaine, et quelles sont les difficultés méthodologiques ?

Publié le 15 oct. 2024

Le 10 octobre 2024, pour la 2ème rencontre du cycle de séminaires sur les plastiques et la santé, nous accueillions pour une présentation conjointe la Dre Myriam Borgatta, toxicologue et responsable de recherche en Sciences de l'exposition au Département de santé, travail et environnement (Unisanté) et le Dr Florian Breider, chercheur chimiste et chef d’unité du Central Environmental Laboratory (EPFL). 

Ces deux chercheur·euse·s travaillent ensemble à caractériser l’exposition humaine aux microplastiques par voies respiratoires. Ils montrent notamment la complémentarité de leurs approches pour avoir une vision globale des différentes échelles - du moléculaire au cellulaire / physiologique - tout en soulignant la difficulté de faire encore un lien avec le volet clinique.  

Beaucoup de recherche reste à faire, mais les résultats présentés ne sont pas rassurants, quand on réalise l’omniprésence des plastiques et microplastiques partout autour de nous.  

Nous avons notamment appris que: 

  • Les principales voies d’exposition pour le microplastique sont les voies digestives et respiratoires. A Unisanté, des études de toxicocinétique sont faites sur des volontaires humains sains en utilisant des molécules marquées (dans les valeurs limites légales d’exposition), permettant par exemple de savoir si, et comment des particules inhalées se retrouvent dans le sang puis sont évacuées dans les urines. Les implications cliniques sont mal comprises en revanche, et à ce jour aucune étude de causalité entre une exposition définie et une pathologie n’est disponible (sauf exposition professionnelle). 
  • Pour explorer ces questions, il faut faire appel à d’autres types d’études. Des études sur des organismes aquatiques ou des cellules de différents tissus permet d’obtenir des courbes doses-réponses.  
  • Il est important de prendre en considération les produits de dégradations des additifs ajoutés au plastique. Ceux-ci qui peuvent parfois s’avérer plus problématiques que les molécules initiales. C’est le cas par exemple de la 6PPD-Quinone, qui résulte de l’oxidation de la 6PPD, un additif ajouté aux pneus pour en ralentir le vieillissement (l’usure des pneus étant une source majeure de microplastique dans l’environnement).  La 6PPD-Quinone, neurotoxique probable, est suspectée d’être responsable du déclin d’une espèce de saumon sur la côte ouest des Etats-Unis.  
  • Les méthodes analytiques qui permettent de caractériser les plastiques et leurs effets font néanmoins aussi face à quelques défis. La recherche étant à ces débuts il manque encore une standardisation des métriques utilisées. Florian Breider relève ainsi que deux méthodes, complémentaires mais pas interchangeables se distinguent : celles qui se basent sur des expositions caractérisées par une concentration en nombre de particules ou par une concentration massique (par unité de volume, surface, poids). Autre problème: le plastique est omniprésent dans les équipements d’analyse, d’où la question de possibles contaminations des échantillons lors des procédés expérimentaux.  

Retrouvez les slides des intervenant·e·s sur le site de la plateforme

Et rejoignez-nous le 14 novembre pour la troisième rencontre sur la réduction du plastique dans les soins: 

«Measuring and reducing plastics in the healthcare sector» – Akif Görgülü and Clara Schlösser – Healthcare Without Harm


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