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20 ans d’accompagnement des doctorantes et doctorants au sein de la Faculté des lettres

Entretien avec l’équipe directrice du Centre de Formation doctorale interdisciplinaire (FDi) pour évoquer son développement, ses missions fondamentales et son avenir.

Publié le 18 oct. 2024
L'équipe de la FDi: Jérôme Meizoz, Panayota Badinou Zisyadis, Patricia Saugeon Schmid, Marta Caraion, Alberto Roncaccia
L'équipe de la FDi: Jérôme Meizoz, Panayota Badinou Zisyadis, Patricia Saugeon Schmid, Marta Caraion, Alberto Roncaccia

 

À l'occasion du 20e anniversaire de la FDi,  pourriez-vous revenir sur les origines de cette initiative et rappeler ses principales missions à l’égard des doctorantes et doctorants ? 

Jérôme Meizoz, Professeur associé, directeur adjoint :
C’est le prof. Jean-Michel Adam qui a lancé l’École doctorale interdisciplinaire en mars 2004, et m’a demandé de la coordonner. Devenue Centre de formation doctorale interdisciplinaire (FDi) en 2007, elle est dirigée par un trio d’enseignantes et enseignants depuis 2010. Il s’agissait de proposer un encadrement aux doctorantes et doctorants en Lettres, qui se trouvaient alors très isolés. L’option interdisciplinaire consistait à réunir des chercheuses et chercheurs de disciplines différentes (plus de 20 dans notre Faculté) autour d’objets construits en commun, pour confronter les approches et concepts. Ceci dans le but de décloisonner les thèses et d’accroître la réflexivité scientifique. On a ainsi mis sur pied un séminaire sur les concepts transversaux en sciences humaines, puis un atelier « Formation au métier de chercheur » et des journées de présentation des thèses en cours. 

 

En rétrospective, quels moments clés ont marqué ces 20 années d’existence de la FDi ?  

Panayota Badinou Zisyadis, responsable de recherche :
De 2004 à 2007, le programme de la FDi était alimenté par des enseignements interdisciplinaires proposés par les deux pôles de recherches du Centre lémanique « Nature, Science, Sociétés » (projet IRIS 4, créé en 2002), dont la FDi faisait partie. En mai 2007, la Formation doctorale interdisciplinaire devient un « Centre » autonome de la Faculté des lettres. Il s’agit de la première étape importante de son histoire car, à partir de ce moment-là, la FDi consolide la structure de ses enseignements. C’est également à ce moment que la CUSO invite la FDi à transmettre son expérience et à la mutualiser en Suisse romande. En décembre 2008, la FDi noue un partenariat avec la CUSO pour un atelier « Formation au métier de chercheur » destiné aux doctorantes et doctorants en histoire de toute la Suisse romande. En 2009 et 2010, Marta Caraion et Alberto Roncaccia rejoignent l’équipe de la FDi (Jérôme Meizoz, directeur ; Panayota Badinou Zisyadis, responsable de recherche ; Patricia Saugeon Schmid, secrétariat). Avec ce Collège directorial de trois membres, la FDi devient plus dynamique, ce qui permet de multiplier les échanges interdisciplinaires dans et hors de la Faculté des lettres. Dès 2014, elle propose un atelier « Initiation aux bases des données numériques » animé par Davide Picca (MER au SLI). 

 

Quels événements ou réalisations vous semblent les plus significatives ? 

Panayota Badinou Zisyadis :
En premier lieu, les riches échanges avec les doctorantes et doctorants, ainsi qu’avec les chercheuses et chercheurs confirmés en vue de colloques, journées d’études et publications. De même, les collaborations avec le projet européen ESSE, la Collection de l’Art Brut ou le projet EUDIREM (Université de Tours) pour promouvoir les recherches interdisciplinaires. Sans oublier la corédaction de la « Charte du parcours doctoral en lettres » en 2007 et du « Référentiel de compétences acquises par les titulaires d’un Doctorat ès Lettres en Suisse » en 2013. Mentionnons aussi de nombreux colloques (39 jusqu’à présent) et publications (30) consultables sur notre site internet.

 

La FDi propose une diversité d’activités allant de la relecture de travaux aux colloques de relève en passant par des journées d’études et des conférences. Parmi ces initiatives, lesquelles rencontrent le plus grand succès auprès des doctorantes et doctorants ? 

Marta Caraion, Professeure associée, directrice adjointe :
Chacune des activités proposées a son public, et s’adresse aux différents « âges de la thèse ». La « formation au métier de chercheur » est destinée prioritairement aux doctorantes et doctorants débutants et propose une discussion des étapes du doctorat (projet, calendrier, rédaction, colloque de thèse, soutenance), des réflexions autour des sociabilités académiques (participation à des colloques, publications), ainsi qu’un exercice très efficace et stimulant, intitulé « Ma thèse en dix points » à présenter en une page, soumis au débat. 

Les journées d’études ont connu, au fil des années, plusieurs formules. Celle que l’on pratique actuellement offre aux doctorantes et doctorants la possibilité non seulement de participer à un événement académique en y présentant leurs recherches, mais de prendre en charge l’entière organisation scientifique et pratique d’une rencontre (conception du sujet, appel à communication, mise en forme du programme, coordination éventuelle de la publication des actes) qui constitue un véritable savoir-faire. Les sujets de ces journées interdisciplinaires sont proposés par des groupes de doctorantes et doctorants issus – c’est la contrainte de l’exercice – d’au moins deux sections différentes. 

Les colloques que nous organisons, souvent en partenariat avec des collègues hors FDi, portent sur des sujets interdisciplinaires et sont l’occasion de faire se rencontrer et débattre des spécialistes internationaux, chercheuses et chercheurs confirmés, ainsi que des doctorantes et doctorants qui font leurs premières armes dans un cadre d’échange bienveillant. La plupart des colloques débouchent sur une publication en volume ou en revue (en collaboration régulière avec A contrario, Fabula et Études de Lettres qui ont souvent accueilli nos actes), ce qui leur offre une visibilité dans le monde scientifique, au-delà de l’UNIL. 

 

Quels sont, selon vous, les principaux défis auxquels sont confrontés aujourd’hui les doctorantes et doctorants en sciences humaines ? De quelle manière la FDi les soutient-elle dans la gestion de ces enjeux académiques et professionnels ? 

Alberto Roncaccia, maître d'enseignement et de recherche, directeur :
Cette question met surtout en évidence la spécificité de la FDi, en tant qu’unité de la Faculté des lettres. En sciences humaines et sociales, la construction d’un objet de recherche est une étape essentielle du processus de thèse et aussi une hypo-thèse qui évolue en cours de route. Pour cette question décisive, qui détermine l’originalité et la faisabilité d’un projet de recherche, notre Centre propose une première orientation et un soutien sur la base d'un dialogue avec d'autres chercheuses et chercheurs. Dans notre offre, la dimension sociale de la recherche revêt une importance stratégique par rapport à la communauté scientifique et aux défis professionnels non académiques. En effet, un objectif important de nos programmes de formation est de consolider les compétences transférables et de développer la capacité à les appliquer. À côté des cours spécialisés proposés par les écoles disciplinaires, la FDi offre des opportunités concrètes d'interaction et d'échange, qui contribuent à étoffer le profil académique et professionnel des doctorantes et doctorants. 

 

Envisageant l’avenir, quelles sont les perspectives de développement pour la FDi ? Pouvez-vous évoquer les projets en cours et les nouvelles directions que vous souhaitez emprunter pour accompagner les générations futures de doctorantes et doctorants ? 

Jérôme Meizoz  :
La FDi dispose désormais d’une solide expérience, de publications variées, scientifiques et pédagogiques (notamment un Guide pratique de la thèse en Lettres) et d’un site internet très complet. Le bateau a donc trouvé son rythme de croisière. Il faut poursuivre le pari de l’interdisciplinarité et, en ce sens, l’offre de la FDi peut être rénovée ou repensée selon les nouveaux besoins en outils de savoir et de transmission.  Ceci dit, l’avenir d’un Centre comme la FDi dépend aussi de la politique interdisciplinaire de la Direction et du Décanat, très active depuis 2004. Que sera-t-elle à l’avenir ? On ne peut qu’espérer que les doctorantes et doctorants bénéficient de cet accompagnement sur le long terme. 


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