Le Büro für Mobilität (BFM), l’OUVEMA et l'Unité de médecine et psychologie du trafic ont analysé les compétences, la capacité et l’aptitude à conduire un vélo à assistance électrique
Cette recherche aborde les exigences nécessaires à la conduite de vélos à assistance électrique (VAE). En Suisse, il en existe deux types : les VAE25 avec une assistance jusqu’à 25 km/h et les VAE45 avec une assistance allant jusqu’à 45 km/h et nécessitant une plaque d’immatriculation. Les deux types de VAE présentent des différences au niveau législatif, notamment par rapport au permis (examen théorique catégorie M ou autre) qui est obligatoire pour les VAE25 entre 14 et 16 ans et dans tous les cas pour les VAE45.
Avec la pratique croissante du VAE en Suisse, qui s’accompagne d’une augmentation des accidents (chutes, collisions), des réflexions approfondies sont menées afin d’améliorer la sécurité en ce qui concerne l’utilisation des VAE dans la circulation. Même si cette recherche se focalise sur les compétences, la capacité et l’aptitude des individus à conduire un VAE, elle s’inscrit dans une approche systémique de la sécurité routière. Cela signifie que les compétences des cyclistes nécessaires à la conduite d’un VAE dépendent des comportements des autres usagers et usagères de la route, du territoire (des infrastructures cyclables et des règles de la circulation), ainsi que de l’équipement du VAE (p.ex. un système d’assistance au freinage) et de l’équipement personnel de protection comme le casque.
Lors de cette recherche, la littérature scientifique et grise ainsi que les bases légales et les débats politiques concernant les VAE en Suisse et dans d’autres pays européens ont été analysés. Il a ainsi été possible d’établir une première version d’un catalogue de compétences qui a servi de base à un approfondissement empirique. Des cyclistes à VAE – expérimenté·e·s et novices – ont été interrogé·e·s dans différents contextes territoriaux. De même, des entretiens ont été menés avec des expert·e·s de domaines tels que la psychologie et médecine du trafic, l’enseignement de cours VAE, la sécurité routière et la vente de VAE. Enfin, un atelier avec les différentes parties prenantes a permis de discuter les résultats ainsi que les avantages et inconvénients de l’introduction d’un permis de conduire spécifique ou d’une formation obligatoire aux VAE.
Les informations récoltées dans le cadre de cette étude ne permettent pas de conclure que les avantages de l’introduction d’un permis dépasseraient les désavantages. Cependant, le système actuel, basé sur des cours facultatifs et un examen théorique, présente un potentiel d’amélioration. Sur la base du catalogue des compétences, de la capacité et de l’aptitude à la conduite d’un VAE, nous proposons un concept de formation facultative mais recommandée. Il se base sur la création d’une plateforme en ligne qui réunit les offres et initiatives existantes et propose des contenus de qualité de manière attractive et dans une approche de promotion et d’empowerment.
Cette recherche a été financée par l’Office fédéral de route (Groupe de travail Êtres humains et véhicules MFZ).