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De nouvelles perspectives médicales inspirées des vers parasites

L’équipe de recherche de la professeure Julia Esser-von Bieren du Helmholtz Munich/Université technique de Munich et de l’Université de Lausanne a découvert une stratégie moléculaire utilisée par des vers parasites pour échapper aux défenses immunitaires de leurs hôtes. Publiée dans «Science Immunology», cette avancée ouvre la voie au développement de traitements innovants.

Publié le 09 déc. 2024
La protéine heGDH (en jaune) exprimée par un ver parasite interagit avec les macrophages des tissus environnants.
La protéine heGDH (en jaune) exprimée par un ver parasite interagit avec les macrophages des tissus environnants. © Image générée par Sina Bohnacker (UNIL) avec Midjourney AI.

Décoder l’évasion immunitaire des vers parasites

Les vers parasites, ou helminthes, sont réputés pour leur remarquable capacité à réguler les réponses immunitaires de leurs hôtes, un phénomène fascinant pour les scientifiques en raison de son potentiel thérapeutique. Cependant, les mécanismes sous-jacents demeuraient jusqu’à présent mal compris. Dans leur étude, publiée le 6 décembre 2024 dans la revue Science Immunology, les scientifiques ont identifié comment une protéine parasitaire spécifique, appelée «glutamate déshydrogénase des helminthes» (heGDH), module l’immunité de l’hôte pour protéger le parasite tout en limitant l’inflammation et les dommages tissulaires.

L’étude révèle que la heGDH agit comme un «interrupteur moléculaire» au sein des macrophages, des cellules immunitaires innées essentielles. Une fois le parasite absorbé par ces macrophages, la protéine supprime des fonctions clés nécessaires pour capturer et éliminer le ver. À la place, elle active des mécanismes régulateurs qui atténuent les réponses immunitaires, empêchant ainsi une inflammation excessive. Fait remarquable, la protéine heGDH accomplit cela en utilisant un mécanisme épigénétique, ce qui suggère des effets durables sur la régulation immunitaire. En analysant et modifiant la structure de cette protéine, les biologistes ont identifié des caractéristiques essentielles à son activité unique, la distinguant de son équivalent chez les mammifères.

Implications pour les vaccins et les thérapies

Ces découvertes ouvrent de nouvelles perspectives médicales. Les protéines de la famille des glutamate déshydrogénases (GDH), présentes chez de nombreux vers parasites, se révèlent être des cibles prometteuses pour le développement de vaccins. Parallèlement, l’équipe de recherche s’attelle à créer des variantes optimisées de la protéine, capables d’échapper à la détection par le système immunitaire humain.

«Cette étude représente une avancée majeure pour exploiter les stratégies sophistiquées d’évasion immunitaire des parasites à des fins cliniques», déclare Sina Bohnacker, première autrice de l’étude. Julia Esser-von Bieren ajoute: «Nos résultats pourraient aboutir à des traitements révolutionnaires pour les maladies infectieuses et les affections inflammatoires comme l’asthme.»

Vers une nouvelle génération de biothérapies à large spectre

Cette découverte ouvre des perspectives inédites pour relever les défis sanitaires mondiaux. Des vaccins antiparasitaires pourraient réduire le fardeau des infections par helminthes, qui touchent environ 24 % de la population mondiale, selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Par ailleurs, des variantes thérapeutiques de la protéine heGDH pourraient offrir une approche novatrice pour gérer les maladies inflammatoires chroniques, apportant un nouvel espoir pour des affections telles que l’asthme, les allergies et d’autres troubles immunitaires.

>> Lire le communiqué de presse du Helmholtz Munich (en anglais & allemand)

>> Lire l'article scientifique dans Science Immunology

 

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