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Le Conseil mondial de la biodiversité appelle à des changements urgents

Dans un nouveau rapport, l'IPBES, le "GIEC" de la biodiversité, appelle à des changements fondamentaux et urgents dans l'économie et la société. Près de 101 expert·es y ont contribué, parmi lesquels Iago Otero de la FGSE.

Publié le 19 déc. 2024
Chinwe Ifejika Speranza (autrice), Iago Otero (auteur) , Eva Spehn et Sebastian König (CH delegation)
Chinwe Ifejika Speranza (autrice), Iago Otero (auteur) , Eva Spehn et Sebastian König (CH delegation) © UNIL

Plus de 101 spécialistes provenant de 42 pays ont étudié les causes de la perte de la biodiversité ainsi que les leviers décisifs pour une transformation de l’ensemble du système. Iago Otero, du Centre interdisciplinaire de recherche sur la montagne (CIRM), Faculté des géosciences et de l'environnement de l'UNIL, est l'auteur principal du chapitre 2 de l’Évaluation sur les changements transformateurs de l’IPBES.

Un changement fondamental, d’une ampleur comparable à la révolution industrielle, est indispensable afin de mener à bien la préservation de la biodiversité et atteindre les objectifs de développement durable, souligne le Conseil mondial de la biodiversité (IPBES), réuni en session plénière à Windhoek, en Namibie.

Aujourd’hui, il y a un « manque d’imagination » concernant des visions positives de l’avenir, écrivent les chercheuses et chercheurs. A cet effet, un changement transformateur de l’ensemble du système doit modifier les points de vue, les structures et les pratiques, comme en témoigne le rapport fondé sur plus de 7’000 publications scientifiques et autres sources.

Des progrès sont possible en moins de 10 ans

Il s’agit là de l’unique possibilité d’utiliser une fenêtre temporelle qui se ferme rapidement et d’éviter ainsi des points de basculement irréversibles quant à la perte de la biodiversité. Quatre principes – l’équité, le pluralisme, les relations respectueuses entre les êtres humains et la nature et l’apprentissage adaptatif – soutiennent ces changements transformateurs. Par ailleurs, les paradigmes économiques et financiers doivent placer la nature et la justice sociale au-dessus des intérêts privés, écrivent les chercheuses et chercheurs. Après avoir analysé environ 400 initiatives transformatrices du monde entier, elles et ils estiment que des progrès sont possibles en moins de dix ans.

Plus de 54% des mouvements sociaux de la société civile ont engendré des réformes

Le changement transformateur requiert une approche globale de la part de la société et du gouvernement impliquant toutes les actrices et acteurs ainsi que tous les secteurs. Les gouvernements peuvent jouer un rôle crucial grâce à une politique cohérente, des réglementations renforcées et des instruments économiques innovants. Les organisations de la société civile ont également un rôle clé : les chercheuses et chercheurs ont étudié 2’802 mouvements sociaux depuis 1992 et ont constaté que plus de la moitié d’entre eux (54 %) ont engendré des réformes.19 % ont même mené à l’abandon d’activités responsables de dommages environnementaux. Des initiatives bien structurées émanant du secteur commercial et privé peuvent aussi créer des incitations économiques positives pour les changements transformateurs. Le rapport s'accompagne notamment d'un résumé déstiné aux décideurs·euses politiques.

"La plénière de l’IPBES, avec près de 150 gouvernements membres, a eu le courage d’aprouver un rapport unique. Il montre qu’une réorganisation systémique fondamentale pour un monde juste et durable n’est pas uniquement urgente mais aussi possible. Le rapport propose des stratégies et actions concrètes aux gouvernements, aux entreprises et aux mouvements sociaux pour contribuer à un changement transformateur", déclare Iago Otero.

Les expert·es basé·es en Suisse impliqué·es dans le rapport sont:

  • Chinwe Ifejika Speranza (Autrice principale), Université de Berne
  • Iago Otero (Auteur principal), Université de Lausanne
  • Mialy Rann Andriamahefazafy (Autrice principale), Université de Genève


Plus de citations:

« Nous disposons désormais de solides preuves montrant que la perte de nature et de biodiversité est causée par des problèmes structurels profonds, ancrés dans nos sociétés. Pour parvenir à un changement transformateur et façonner un meilleur avenir pour nous-mêmes et les générations futures, il est nécessaire de s’attaquer aux défis systémiques tels que des politiques inadéquates, les inégalités ou encore la consommation et la production non durables. » Mialy Rann Andriamahefazafy, Université de Genève

« Chacun a un rôle à jouer. Après trois années intenses dédiées à l’examen approfondi de données scientifiques du monde entier, nous avons identifié plusieurs actions pour stopper la perte de la biodiversité et pour progresser en matière de développement durable. Nous attendons désormais que ces pratiques soient mises en œuvre. Individus, groupes, écoles, entreprises, société civile, gouvernements – tout le monde peut piocher dans cet ensemble de pratiques transformatrices, en fonction de son contexte. » Chinwe Ifejika Speranza, Université de Berne

Le Conseil mondial de la biodiversité (IPBES), souvent appelé le GIEC de la biodiversité.
Le Conseil mondial de la biodiversité (IPBES), souvent appelé le GIEC de la biodiversité.

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