Intervention de Olivier Glassey, dans l'émission "Le 12h30" de la Radio Télévision Suisse, le 30 décembre 2024.
C’est un phénomène nouveau sur les réseaux sociaux. Des influenceurs se filment dans des gestes de générosité devant leur caméra (par exemple offrir de l’argent, des chaussures à un sans-abri, des fleurs dans la rue). Derrière ces gestes touchants, une mise en scène commerciale est parfois dénoncée.
Selon Olivier Glassey, l’univers des réseaux sociaux est assez intransigeant, dans le sens où, c’est une lutte pour accéder à la visibilité et où il faut se démarquer en produisant quelque chose qui sort de l’ordinaire. Très souvent, cela peut conduire à des surenchères et faire dériver l’intention initiale vers des choses qui n’ont plus de rapport avec une quelconque expression d’une générosité.
Ces vidéos servent souvent à attirer l’attention, gagner des abonnés ou générer des revenus. Certains influenceurs ont en fait leur spécialité, avec des dons spectaculaires ils cumulent des centaines de millions de vues et de dollars.
Le sociologue explique qu’il faut décrypter de quoi il s’agit. Est-ce instrumentalisation des situations précaires de certaines personnes ? Est-ce qu’il y a une place qui est laissée à la parole des personnes qui sont aidées, est-ce qu’elles peuvent raconter leur histoire ou est-ce qu’elles sont juste bonnes à exprimer des émotions de gratitudes ou encore comment arrive-t-on à mesurer l’impact de ce qui est fait, donner des idées positives à d’autres personnes. C’est souvent tous ces enjeux qui sont mêlés dans ces vidéos en ligne.
Ses actes de bienveillance controversés ne cessent d’augmenter sur les réseaux sociaux en 2024. Le hashtag « charité » a été utilisé dans plus de 12 millions de publications sur Instagram.