Le Fonds national suisse a approuvé 13 projets dans le cadre du Programme national de recherche « Culture du bâti » (PNR 81). Parmi eux figure le projet Passage-paysage mené par le laboratoire ALICE (EPFL) et l’OUVEMA (IGD/UNIL)
Le Programme national de recherche « Culture du bâti » (PNR 81) est lancé! Le PNR 81 a pour but d’améliorer la compréhension des processus à l’œuvre dans l’environnement construit. Concrètement, le programme entend opérer un lien entre la culture du bâti et la transition sociale et écologique, et instaurer de nouvelles collaborations avec les institutions et la société civile.
Les 13 projets sélectionnés présentent une multitude d’approches autour de la « Culture du bâti ». Les équipes de recherche étudient les processus et les évolutions à l’œuvre dans une diversité de territoires incluant les villes, les agglomérations ainsi que les zones rurales. L’implication de partenaires de la pratique dans les projets de recherche est une particularité du PNR 81. La procédure de sélection s’est déroulée en deux étapes. En été 2024, 81 esquisses de projet ont été évaluées. 26 équipes ont ensuite été invitées à soumettre une requête de recherche détaillée. Pour chaque propositions, plusieurs avis scientifiques écrits ont été sollicités, y compris des expertises de la pratique.
Le projet Passage-paysage est mené par le laboratoire ALICE de l’EPFL et l’OUVEMA & IGD de l’UNIL. Il prolonge une collaboration entamée il y a plusieurs années et qui s’est notamment concrétisé par la publication du livre Passage-paysage (en libre-accès).
En voici le résumé:
Les infrastructures et les rues sont les piliers de la Culture du bâti, car elles façonnent l'espace public où se croisent les personnes, les marchandises et les idées. Pourtant, dans de nombreuses villes européennes, plus de la moitié de cet espace est principalement dédié aux voitures, ce qui limite son potentiel à servir de lieux publics prospères. Que se passerait-il si nous redéfinissions les routes non seulement comme des itinéraires, mais aussi comme des lieux de cohésion sociale et de résilience écologique? Ce projet développera une série de visions et de scénarios pour redéfinir les routes cantonales suisses en passages-paysages: des infrastructures vertes et multimodales qui donnent la priorité aux mobilités actives, à la connectivité territoriale, à la durabilité et aux expériences socioculturelles des habitant-es. En repensant ces routes, nous pouvons promouvoir une mobilité durable, des modes de vie plus sains et des espaces publics dynamiques qui reconnectent les habitant-es avec leur environnement local.
Pour que ce type de transformation soit couronné de succès, un effort interdisciplinaire est indispensable, associant des domaines tels que l'architecture, l'urbanisme et la géographie à l'histoire, l'anthropologie, l'ingénierie environnementale et l'élaboration des politiques, afin de travailler avec les technicien-nes locaux, la société civile et les autres parties prenantes. La co-conception réunira ces acteurs et actrices et assurera la cohérence spatiale et socioculturelle. La co-conception engage activement les participants à l'aide d'outils d'exploration, de génération et de prototypage afin de favoriser le dialogue, de traduire les préoccupations, d'intégrer les savoir-faire interdisciplinaires, d'encourager l'inclusion et de construire des visions partagées des futurs espaces urbains. En outre, la co-conception peut rendre les transformations complexes plus acceptables sur le plan social et environnemental et, par conséquent, plus durables à long terme. En outre, des entretiens et des enquêtes nous aideront à évaluer et à intégrer les expériences des utilisateurs de Baukultur dans les nouvelles conceptions.
Afin de produire une série de scénarios pour la transformation des routes cantonales urbaines de Genève, de l'Ouest lausannois et de Fribourg en passages-paysages, nous travaillerons une année dans chaque territoire, en développant pour chacun d'eux une série d'ateliers où les praticien-nes, les citoyen-nes et les parties prenantes collaborent pour cartographier le territoire, ensuite, pour esquisser les vecteurs de base de la transformation, troisièmement, pour concevoir des scénarios innovants, et enfin, pour prototyper des solutions qui seront testées dans des contextes réels.