L'étude du Sarvadarśanasaṃgraha, texte-clé de la philosophie indienne, est sujet à de nombreux mystères que Johannes Bronkhorst (Section de langues et civilisations slaves et de l’Asie du Sud) cherche, dans cet ouvrage, à lever.
Le Sarvadarśanasaṃgraha, «compendium de toutes les philosophies», a été composé au XIVe siècle, dans l’empire de Vijayanagara, dans le sud de l’Inde. Il donne une brève présentation de seize écoles philosophiques indiennes. Pourtant, l’étude de ce texte clé a été négligée en raison de sa difficulté, si bien qu’il est source de nombreux malentendus.
Dans cet ouvrage, Johannes Bronkhorst (Section de langues et civilisations slaves et de l’Asie du Sud) cherche à lever les mystères qui entourent ce texte. Il s’intéresse notamment au dernier chapitre, consacré à l’Advaita Vedānta, dont il n’est pas certain qu’il fasse partie du texte original. Le nom de son auteur est tout aussi incertain. On a généralement supposé s’agissait de Sāyaṇa, un célèbre commentateur, frère du tout aussi célèbre Mādhava. Toutefois, une étude plus approfondie montre que cette affirmation est très probablement erronée.
La discussion sur ce que le texte entend par «philosophie» (darśana) nous en dit long sur la manière dont son auteur (et les auteurs indiens de cette époque en général) conceptualisait la pensée philosophique. La question de savoir si la philosophie doit être considérée comme éternelle ou si elle peut laisser une place à la pensée originale est traitée dans un chapitre séparé. Une analyse approfondie des citations du texte éclaire les moyens par lesquels son auteur a pu accéder à ses sources.
Johannes Bronkhorst, Studies in the Sarvadarśanasaṃgraha, Dehli, Motilal Banarsidass Publishing House, 2024.
Pour en savoir plus, retrouvez l'ouvrage sur unil.ch/labelettres