« Programme Passerelle » : le Pr Blaise Genton passe le témoin au Pr Patric Hagmann

La Passerelle « Biologie — Ingénierie des sciences du vivant — Médecine », c’est un programme de mise à niveau réservée aux titulaires d’un Bachelor en biologie ou en ingénierie des sciences du vivant. D’une durée d’une année, elle vise, au terme du Master de trois ans en médecine, à former un petit nombre de médecins au profil particulier : des spécialistes qui répondent plus spécifiquement à des besoins avérés en biologie fondamentale et en ingénierie biomédicale.

Loin d’être un raccourci vers les études de médecine, le programme Passerelle se veut très sélectif. Lors de ces trois premières éditions, seule une quinzaine d’étudiant·e·s ont franchi l’écueil de l’examen d’entrée, soit environ un·e candidat·e sur deux. Cette première étape passée, le programme exige un investissement important de la part des étudiant·e·s. Débutant par une mise à niveau intensive de 4 semaines avant la rentrée académique, le programme comprend une grande partie des enseignements de 3e année de Bachelor en médecine auxquels s’ajoutent des enseignements complémentaires ad hoc notamment dans des disciplines telles que la morphologie, la physiologie, la physiopathologie et les compétences cliniques (skills).

La Passerelle est une spécificité lausannoise qui s’inscrit dans le cadre d’un programme de la Confédération, lancé en 2016, visant à augmenter le nombre de diplômé·e·s en médecine en Suisse. « À cette époque, Lausanne avait déjà l’expérience d’un premier programme Passerelle qui avait pour objectif de former des cliniciens chercheurs et qui s’adressait à des candidat·e·s en biologie ou en sciences de la vie, titulaires d’un Bachelor, d’un Master ou même d’un PhD. La sélection, extrêmement sévère, se faisait alors sur dossier » explique le Pr Blaise Genton qui a accompagné les deux programmes Passerelle lausannois.

Pour le Pr Pierre-Alexandre Bart, directeur de l’École de médecine, il est important de continuer à faire évoluer cette Passerelle avec son temps. « Une réflexion sur ce que peut apporter le programme Passerelle en termes de diversité de profils est importante. Les besoins de la médecine sont de toutes natures, pas seulement technologiques, mais aussi sociaux, communautaires, ou économiques notamment », ajoute-t-il.

Ces propos résonnent avec ceux du Pr Patric Hagmann : « Si l’on veut donner une chance à l’innovation dans tous les domaines de la médecine — que ce soit dans les domaines de l’économie, des sciences sociales, de la biotechnologie ou des soins — il faut amener de la diversité. Le programme Passerelle offre déjà une certaine forme de diversité, avec une ouverture vers des profils d’ingénieur·e en sciences de la vie ou de biologiste ». Et de conclure : « La Passerelle de demain ? Elle pourrait peut-être s’ouvrir à d’autres formations pour d’autres profils de candidat·e·s, extrêmement motivé·e·s et capables de combler rapidement leurs lacunes en vue d’obtenir in fine le diplôme de médecin ». La réflexion est lancée.