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Hommage à Andreas Ladner

Notre faculté est endeuillée par le décès d’Andreas Ladner, professeur ordinaire à l’IDHEAP, survenu le 7 février 2023.

Publié le 14 févr. 2023

C'est avec une profonde tristesse que nous faisons part du décès d'Andreas Ladner, professeur de sciences administratives et politiques respecté et admiré. Enseignant de grand talent, érudit, notre collègue vouait une véritable passion pour les institutions politiques et leurs relations avec l’administration publique. Des générations d’étudiantes et d’étudiants ont pu apprécier sa disponibilité et son dévouement.

Andreas Ladner a mené une carrière académique exemplaire dès l’obtention de son doctorat en sociologie à l'Université de Zurich avec une thèse consacrée –déjà– aux communes suisses. Pour sa thèse d'habilitation intitulée « Stabilität und Wandel von Parteiensystemen - Eine vergleichende Analyse von Konfliktlinien, Parteien und Parteiensystemen in den Schweizer Kantonen », il a obtenu en 2002 la Venia Docendi en sciences politiques à l'Université de Berne.

De 2003 à 2006, il a été professeur assistant au Centre de compétence en gestion publique de l'Université de Berne. En 2006, il rejoint l’Institut de hautes études en administration publique (IDHEAP), alors encore institut indépendant, comme professeur ordinaire d’administration suisse et de politique institutionnelle responsable de l’unité d’enseignement et de recherche en administrations et institutions. Dès 2014, il fut un des artisans de l’intégration réussie de l’IDHEAP dans l’Université de Lausanne, notamment en assumant entre 2016 à 2020 la fonction de Directeur de l’Institut et de Vice-Doyen de la Faculté de droit, des sciences criminelles et d’administration publique. Dans cette fonction, mais également en tant que chercheur et enseignant, Andreas Ladner a énormément contribué au rayonnement national et international de l’IDHEAP, de notre Faculté et plus généralement de l’Université de Lausanne.

En effet, Andreas Ladner était un chercheur et un auteur prolifique, publiant de nombreux articles et livres sur un large éventail de sujets de sciences politiques et d’administration publique. Il a d’ailleurs mené à bien, avec quelques collègues, la publication de deux sommes : le Manuel d’administration publique suisse et l’ouvrage Swiss Public Administration : Making the State Work Successfully. Cela montre à quel point il était un expert reconnu en matière de réformes politiques et administratives, de fédéralisme, de relation entre cantons et communes. Les institutions politiques, les partis et les outils en ligne d’aide au vote étaient également des domaines de recherche qu’il affectionnait.

Andreas Ladner a dirigé pendant de nombreuses années le monitoring global des municipalités suisses, mené grâce à plusieurs vagues d'enquête auprès des secrétaires municipaux et des exécutifs municipaux. Il venait d’ailleurs à peine de lancer une nouvelle vague d’enquête. Il a également mis sur pied, avec de nombreux collègues étrangers, un indice d'autonomie des collectivités locales au sein de l’Union européenne. Cet indice est en passe de devenir une référence. La Commission européenne ne s’y est pas trompée puisqu’elle a décidé de financer ces travaux. Andreas Ladner a dirigé moult projets de recherche financés par le Fonds national suisse ou l’Union européenne. Ces projets portaient sur les partis politiques, les transformations institutionnelles, la participation à la vie politique locale et la démocratie électronique. Dernièrement, il travaillait sur un projet consacré à l'organisation des partis politiques suisses au niveau national, cantonal et local.

A travers les années, Andreas a inspiré d'innombrables doctorant·e·s et étudiant·e·s grâce à ses analyses perspicaces de la politique locale. Il les a poussés à développer une réflexion critique concernant les institutions politiques, leur développement, leur fonctionnement et leurs relations avec l'administration publique.

Nous garderons le souvenir d’un collègue, d’un ami qui nous a apporté beaucoup par son extrême gentillesse, sa facilité de contact, son imagination. Le perdre nous plonge dans une tristesse que la perspective de cultiver son héritage académique ne parvient pas à atténuer. L’ensemble des membres de notre Faculté se joint au Décanat et à la Direction de l’IDHEAP pour adresser nos pensées et nos condoléances les plus sincères à son épouse, à ses enfants et à ses proches.


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