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L’escargot terrestre géant, ce gros envahisseur

L’équipe de Cleo Bertelsmeier au Département d’écologie et évolution de l’UNIL publie dans la revue «Parasites & Vectors» une étude sur l’escargot terrestre géant, une espèce invasive originaire d’Afrique de l’Est et populaire comme nouvel animal de compagnie en Suisse.

Publié le 18 oct. 2023
© Natalia Sharomova | Dreamstime.com
© Natalia Sharomova | Dreamstime.com

Un vecteur de maladies

Pouvant atteindre plus de 20 cm de long, l’escargot terrestre géant (Lissachatina fulica) est loin d’être inoffensif sous ses airs de «sympathique» gastéropode. Il constitue même une menace pour la santé humaine, étant donné qu’il peut véhiculer différents parasites. «Alors qu’il est vendu comme animal de compagnie exotique, cet escargot représente un réel risque sanitaire, puisqu’il peut transmettre des zoonoses dangereuses pour les humains. Les réseaux sociaux regorgent de photos de gens qui mettent l’animal en contact avec leur peau, voire leur bouche. La bave de ce mollusque est censée être bénéfique pour l’épiderme, alors qu’elle est précisément un vecteur de maladies comme le ver rond pulmonaire du rat (Angiostrongylus cantonensis) qui peut provoquer une forme de méningite chez les humains», met en garde Cleo Bertelsmeier, professeure associée au Département d’écologie et évolution de la Faculté de biologie et de médecine de l’UNIL et directrice de l’étude publiée le 17 octobre 2023 dans la revue Parasites & Vectors. La consommation de ces invertébrés est en outre fortement déconseillée.

Quantifier les risques

Considéré comme une espèce invasive particulièrement problématique, l’escargot terrestre géant est vorace et se reproduit très rapidement; il constitue une menace pour les espaces agricoles et pour la biodiversité.

Le groupe de recherche lausannois a réalisé la première étude à l’échelle mondiale quantifiant simultanément les risques d’invasion et de transmission de maladies associés au commerce de cette espèce comme animal de compagnie. Pour ce faire, les biologistes ont utilisé des données issues des réseaux sociaux pour établir une cartographie mondiale des zones où l’animal se trouve en captivité, et pour évaluer les comportements à risque des individus. «En visitant les réseaux sociaux, on se rend vite compte que les propriétaires d’escargots géants de compagnie sont nombreux (et sont principalement européens) et que beaucoup n’ont pas l’air d’avoir conscience des risques sanitaires auxquels ils s’exposent, ou exposent leurs enfants, lorsqu’ils manipulent ces escargots, par exemple en les mettant sur leur visage», commente Jérôme Gippet, postdoctorant au sein de l’équipe de Cleo Bertelsmeier et premier auteur de l’article.

Découvrir l’article paru dans la revue Parasites & Vectors

 


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