Bettina Hummer, professeure ordinaire à l'Université de Lausanne, partage son expérience enrichissante au sein du BIP "Europe and the Rule of Law". Après avoir participé à l'édition de Rome, elle évoque la dynamique collaborative entre huit universités européennes et l'importance des échanges académiques pour l'avenir du droit européen.
Bettina Hummer, Professeure ordinaire au Centre de droit privé de la FDCA de l’Université de Lausanne, a récemment participé à la quatrième édition du Blended Intensive Programme (BIP) "Europe and the Rule of Law". La partie en présentiel de ce programme s'est tenue à Rome du 3 au 7 juin 2024.
Ce programme, inscrit dans le cadre du HUB2 : Société, culture, patrimoine, regroupe huit universités de l’Alliance CIVIS, dont l'UNIL. L'objectif est de comparer les systèmes juridiques des États membres de l'UE sur des questions clés telles que la citoyenneté européenne, le marché intérieur, les litiges et la numérisation.
Bettina Hummer avait déjà participé à la troisième édition du programme à Madrid en 2023. Elle a ensuite organisé une rencontre à Lausanne pour faire le point et préparer l'édition suivante à Rome. Un nouveau financement a été demandé cette année pour organiser une rencontre à Lausanne en octobre dernier afin de débriefer et préparer la prochaine édition.
Ce programme permet d’explorer l’évolution de plusieurs domaines du droit, notamment le droit des affaires, le droit civil, le droit pénal, le droit international, le droit financier et les droits de l'homme, selon différents points de vue, afin de trouver une perspective commune.
Quelle a été votre motivation pour participer à ce BIP ?
Quand l’Université de Lausanne a rejoint le programme, j'étais membre de la Direction de l’Ecole de droit, chargée des échanges internationaux. Avec mes collègues, nous avons été très enthousiastes à l’idée de participer à ce programme, particulièrement avec le cycle de cours mis en place par des universités européennes partenaires. En tant que spécialiste du droit européen, je crois fermement que le processus d’intégration passe en grande partie par les jeunes et les formations transfrontalières.
Que vous a apporté cette expérience d'un point de vue personnel ? Et d'un point de vue professionnel ?
J'ai rencontré des personnes formidables avec de grandes qualités académiques et humaines, des experts en droit européen et comparé qui ont enrichi les discussions. CIVIS offre une nouvelle dimension aux échanges académiques, ravivant ainsi une facette essentielle de la vie universitaire.
Quelle(s) recommandation(s) donneriez-vous à des collègues professeurs souhaitant participer au développement d’un BIP ?
Je recommande vivement de participer à un BIP. Les activités d’enseignement et d’organisation sont extrêmement enrichissantes. Il est idéal de rejoindre un groupe existant, mais il est aussi possible de créer un nouveau programme si l’on a une idée solide et un groupe intéressé. Il est important de bien comprendre le cadre légal du système CIVIS et de s’entourer des bonnes personnes pour la mise en œuvre pratique.
Comment conciliez-vous votre charge de travail de professeure avec celle liée à votre implication dans ce BIP ?
J’avoue ne pas avoir vraiment pensé à cette question. L’idée CIVIS est tellement enthousiasmante qu’on s’y prend sans penser aux heures qu’on y passe ; comme toujours, on gère le facteur temps comme on peut.
Comment s’est déroulée cette semaine en présentiel à Rome, quel est votre ressenti ?
La semaine à Rome a été extrêmement motivante, avec une forte implication des étudiant·e·s et une organisation impeccable par nos collègues romains. Cette expérience a été aussi enrichissante que celle de Madrid, et nous avons hâte de la renouveler. Nos collègues de Rome, notamment les Professeurs Marco Cosentino et Francesco Zarrilli, nous ont vraiment gâtés avec leur façon à la fois chaleureuse et professionnelle d’organiser notre séjour à Rome. Une expérience à renouveler à tout prix.
Quelle est votre vision quant à la pérennisation de ce programme ?
Je suis convaincue de l’utilité de ce programme et je soutiens son maintien pour les futures générations d’étudiant·e·s. Nous planifions déjà un nouveau BIP pour l’année académique 2024/25 et envisageons également un programme doctoral.
Que représente pour vous CIVIS ?
CIVIS est un atout majeur pour les échanges universitaires à l’échelle internationale et européenne. Il renforce les relations entre les pays et entre les jeunes juristes, tout en offrant des opportunités précieuses pour la coopération académique.