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« J’aime profondément mon métier »

Lisa Arlandi est gardienne d’animaux à la Faculté de biologie et de médecine de l’UNIL. Lauréate du Prix 3R animalier·ères FBM 2024, elle s’engage pour promouvoir la manipulation douce des animaux.

Publié le 19 déc. 2024
Lisa Arlandi
Lisa Arlandi © Daniel Casella

** English version attached (PDF) **

Œuvrant souvent en coulisse, les gardiennes et gardiens d’animaux constituent la véritable moelle épinière des animaleries. Leurs activités quotidiennes dépassent largement le nettoyage des litières et l’approvisionnement en nourriture. L’engagement de Lisa Arlandi en témoigne: animalière au sein de l’animalerie FBM (site Epalinges), elle a remporté le Prix 3R animalier·ères 2024 de la FBM pour son projet «Promouvoir le handling pour les souris et les rats dans nos animaleries». Interview.

Quel est l’objectif de votre projet?

Le but principal est de promouvoir la maîtrise de la manipulation douce, ou dans notre jargon du «gentle handling», dans les hébergements d’animaux de la faculté. En proposant des accompagnements réguliers directement dans nos animaleries, en complément des formations dispensées dans des centres externes, l’idée est de répondre aux besoins spécifiques de formation théorique et pratique des personnes travaillant avec les animaux, que ce soient des scientifiques ou des animalier·ères.

Qu’est-ce qui vous a motivée à le proposer pour le prix 3R?

L’idée m’est venue en discutant avec les chercheur·euses. Je m’intéresse beaucoup aux projets menés par nos scientifiques et nous collaborons étroitement dans les expériences impliquant des animaux. Au fil de nos échanges, j’ai remarqué qu’ils et elles expriment souvent le besoin de perfectionner certaines techniques ou de se mettre à jour sur les nouvelles méthodes de handling. Cependant, les formations proposées par le Réseau des animaleries lémaniques (ResAL), par exemple, sont souvent difficiles d’accès en raison de contraintes logistiques liées aux horaires ou aux lieux des cours.

Étant monitrice ResAL depuis 2023, je me suis dit: pourquoi ne pas organiser aussi des accompagnements directement sur place, dans nos propres animaleries? Cette initiative a été bien accueillie par la coordinatrice 3R ainsi que les directions de l’expérimentation animale et des animaleries de la faculté.

Quels sont les avantages du handling doux, au-delà de l’amélioration du bien-être animal?

Le concept clé est le respect des animaux, qui reste au cœur de mon activité. Dans mon expérience personnelle, interagir avec les animaux de manière plus naturelle et moins stressante ne se limite pas à des changements positifs observés dans le comportement des souris et des rats. Cela a également un impact sur la personne qui les manipule: on ressent moins de stress et d’anxiété, ce qui améliore la maîtrise des techniques, comme les injections, et augmente à la fois la sécurité et l’efficacité.

Ces bénéfices se reflètent directement dans les résultats des expériences: réduire le stress, tant pour les animaux que pour les scientifiques, permet de limiter les biais et de produire des données plus fiables. Le handling doux contribue ainsi non seulement au principe de raffinement des 3R, mais aussi à la réduction du nombre d’animaux nécessaires pour les expériences.

Cela dit, un certain investissement est nécessaire de la part des personnes travaillant avec les animaux. Il faut habituer progressivement les rongeurs à la présence des mains humaines dans leur cage. Ce processus prend un peu de temps, environ un mois selon l’environnement et l’espèce, et implique quelques morsures au passage! (rires) Mais le retour sur investissement en vaut largement la peine.

Pour finir: les tâches quotidiennes des gardien·nes d’animaux restent peu connues. Comment se déroule votre journée type?

Il n’y a pas vraiment deux journées identiques! En général, nous commençons à 6h45. En arrivant, nous faisons un contrôle des locaux: des hébergements, des salles de laverie et du matériel. Ensuite nous traitons les courriels et les demandes des chercheur·euses via PyRAT, un logiciel de gestion qui nous permet de suivre chaque animal et de communiquer directement avec les responsables des expériences. Après une pause, nous poursuivons le contrôle des animaux: état des cages, nourriture, eau, branchement des moniteurs et état de santé général. Si nécessaire, nous contactons les scientifiques pour discuter des éventuelles interventions.

L’après-midi varie beaucoup: nettoyage des locaux, changement des cages, soins spécifiques ou manipulations techniques pour des expériences. Finalement, en fin de journée nous effectuons toujours un dernier check des locaux avant de partir. C’est cette diversité d’activités qui me passionne. J’aime profondément mon métier et je considère notre travail comme partie intégrante d’une mission commune avec les scientifiques.

>> Read the interview in English here.

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Pour aller plus loin:

Vous vous demandez ce que font les Déléguées à la protection des animaux à la FBM? À découvrir dans un prochain article début 2025.

 

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