Une étude lausannoise révèle comment une chimiothérapie appliquée directement dans le thorax avec chaleur pourrait renforcer l’immunothérapie et ouvrir la voie à de nouveaux traitements d’un cancer particulièrement agressif.
Le mésothéliome malin pleural est une forme rare et agressive de cancer qui se développe dans la membrane entourant les poumons, appelée plèvre. Ces dernières années, des traitements d’immunothérapie, comme les inhibiteurs des protéines PD-1 et CTLA-4, ont permis d’améliorer le pronostic de cette maladie. Néanmoins, seule une faible fraction des patient·es répondent à ces traitements, ce qui souligne la nécessité de développer des approches plus efficaces.
Dans le passé, des traitements combinant chirurgie et administration de chimiothérapie directement dans la cavité pleurale avaient montré des résultats prometteurs. Cependant, leur impact précis sur la tumeur n’avait jamais été clairement expliqué. Une étude publiée dans la revue Cancer Immunology Research le 25 novembre 2024 apporte un nouvel éclairage sur ce mécanisme. Elle a été menée par l’équipe de Jean Yannis Perentes, professeur ordinaire à la Faculté de biologie et de médecine de l’UNIL, responsable du Laboratoire de biologie tumorale au Service de chirurgie thoracique et répondant médical du Centre des tumeurs thoraciques au Département d’oncologie du CHUV.
Dans un modèle animal de mésothéliome, les scientifiques ont découvert qu’une chimiothérapie appliquée directement dans l’espace pleural à une température élevée (40°C) provoque une réorganisation profonde de l’environnement immunitaire entourant la tumeur. Ce processus favorise l’action des cellules immunitaires tueuses, les lymphocytes T cytotoxiques, et améliore ainsi l’efficacité des traitements d’immunothérapie. Fait important, ces résultats ont également été validé chez des patient·es atteint·es de la maladie.
Ces résultats ouvrent de nouvelles perspectives thérapeutiques: associer la chimiothérapie chauffée de l’espace pleural à l’immunothérapie, notamment dans le cadre d’études cliniques, pourrait améliorer le pronostic des patient·es atteint·es de mésothéliome.
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