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Une nouvelle administratrice sur mesure pour la FBM

Sandrine Verest-Junod a pris ses fonctions début janvier à la Faculté de biologie et de médecine. Après un détour par la Direction générale de l’enseignement supérieur du canton de Vaud, c’est un retour au bercail pour l’ancienne vice-directrice de l’École de médecine.

Publié le 06 janv. 2025
Sandrine Verest-Junod, nouvelle administratrice de la Faculé de biologie et de médecine.
Sandrine Verest-Junod, nouvelle administratrice de la Faculé de biologie et de médecine. © Félix Imhof, UNIL

Discuter avec Sandrine Verest-Junod, c’est mettre au jour un petit paradoxe : la nouvelle administratrice de la Faculté de biologie et de médecine (FBM), alors qu’elle vient tout juste d’entrer en fonction, est déjà une véritable mémoire vivante de la FBM. De près ou de loin, cela fait quinze ans qu’elle s’occupe des destinées de la faculté. De près, entre 2016 et 2022, lorsqu’elle a rejoint l’École de médecine comme vice-directrice. De plus loin, en tant qu’adjointe du recteur Dominique Arlettaz, quand elle a travaillé sur le plan « 220 » pour la formation des médecins. Entre autres.

Son arrivée au décanat ressemble donc à l’aboutissement logique de vingt ans de carrière à l’Université de Lausanne (UNIL) : on pourrait dire que Sandrine Verest-Junod est enfin l’administratrice de la FBM. « Revenir ici, après quelques années à la Direction générale de l’enseignement supérieur (DGES), c’est un peu comme revenir à la maison », avance-t-elle.

Sandrine Verest-Junod est arrivée à l’UNIL en 2002, d’abord au Centre de formation continue, qu’elle a accompagné vers la fusion avec la formation continue de l’EPFL. Elle a ensuite assuré la direction opérationnelle de la nouvelle entité, devenue une fondation. En 2009, elle a rejoint le Triangle Azur, réseau de coopération entre les universités de Lausanne, Genève et Neuchâtel. Puis, entre 2011 et 2016, elle est devenue l’adjointe du recteur Dominique Arlettaz : « Cela a été mon premier contact avec la FBM ; outre le plan « 220 », visant à faire passer le nombre de médecins diplômés de 160 à 220, puis le plan « 220+ » dont le but était d’ augmenter encore ce seuil grâce à des moyens alloués par la Confédération, nous nous sommes occupés du contrat avec l’Institut Ludwig pour la recherche sur le cancer, du rapatriement des sciences du sport genevoises à Lausanne, de la négociation de la convention sur l'Institut universitaire de formation et de recherche en soins (IUFRS), du dossier Agora, sans oublier le projet avorté MEDUNIL, qui visait à mettre le CHUV et la FBM sous une même gouvernance… » 

En 2016, alors que Jean-Daniel Tissot, doyen de la FBM, veut professionnaliser et renforcer la direction de l’École de médecine, elle rejoint l’entité comme vice-directrice opérationnelle, et participe à la réorganisation de l’école, pour lui permettre notamment d’affronter la hausse des effectifs.

Un versant plus politique

Révolution en 2022, puisque Sandrine Verest-Junod quitte l’UNIL pour rejoindre la DGES, chapeautée par le Département de l'enseignement et de la formation professionnelle (DEF). Elle quitte l’UNIL, vraiment ? « J’ai tenté une sortie de l’UNIL… mais pour m’occuper de l’UNIL finalement ! »

Car au sein de la DGES, elle est notamment en charge des affaires universitaires : « En travaillant au sein de l’autorité de tutelle, j’ai découvert un versant plus politique, j’ai vu l’UNIL par le prisme du politique, de l’État. Et j’ai trouvé cela très instructif : voir ce fonctionnement de l’intérieur m’a permis de mieux comprendre l’importance pour l’UNIL d’établir un lien de confiance avec le politique. Questions et interpellations des députés se focalisaient sur le thème de la liberté académique, principal point de friction : il y avait donc un côté équilibriste dans ma fonction, entre d’un côté soigner ce lien de confiance et de l’autre garantir l’autonomie de l’UNIL. »

Et là encore, à la DGES, la FBM est très présente : le dispositif de sélection en médecine (concours), le développement de la pratique infirmière avancée à l’IUFRS et beaucoup d’enjeux d’infrastructures figurent au menu. Et il y a en plat de résistance le Rapport de la Cour des comptes paru en septembre 2023 : en substance, le texte dit qu’il faut revoir la gouvernance de la FBM, en restituant plus d’autonomie à la faculté, en particulier dans le pilotage de l’enveloppe académique, quelque 120 millions de francs, versée annuellement au CHUV (et près de 12 millions versés à Unisanté).

À la suite de la publication du rapport, Sandrine Verest-Junod se démène pour faire avancer le dossier, pour sensibiliser les politiciens aux enjeux. Cela aboutit, en décembre 2023, à un mandat conjoint du Département de la santé et de l’action sociale (DSAS) et du DEF pour implémenter les recommandations de la Cour des comptes, et rééquilibrer les relations entre l’UNIL et le CHUV (et Unisanté), gagner en transparence et en efficience. Sandrine Verest-Junod y travaille notamment avec le doyen Manuel Pascual et le recteur Frédéric Herman. La Loi sur l’Université de Lausanne (LUL) est en cours de révision et le Règlement du Conseil d’État sur la gestion du domaine de l’enseignement et de la recherche en biologie et médecine par l’UNIL, le CHUV et Unisanté (actuel RGDER) est en cours de refonte complète, dans le but de nettoyer les dernières scories de feu-MEDUNIL et fixer les principes d’une nouvelle gouvernance pour la faculté.

Retrouver le terrain

Dès lors, rejoindre la FBM s’inscrit pour elle dans une forme de continuité : « Je vais pouvoir poursuivre, implémenter à la FBM ce sur quoi j’ai travaillé à la DGES dans le sillage du rapport de la Cour des comptes. Les choses bougent, c’est une conjoncture très favorable pour la FBM qui a dans son rapport d’auto-évaluation abouti à des constats convergents avec ceux de la Cour des comptes. Et tout cela, cette dynamique de changement, à l'externe avec le mandat politique du DSAS et du DEF, à l'interne avec les positions alignées du doyen et du recteur, ont sans doute pesé dans ma décision de rejoindre la FBM. »

Sandrine Verest-Junod a quitté la DGES « contente d’avoir découvert une autre face du métier », mais heureuse de remettre les mains dans le cambouis : « Je suis une femme de terrain. Or à la DGES, j’avais plutôt un rôle d’analyse et de conseil. Tandis qu’à la FBM je retrouve une mission plus opérationnelle, avec toutefois un important volet stratégique. Cela me convient bien. Je suis aussi très attachée à l’UNIL, dont je partage les valeurs. Et je partage surtout les ambitions de l’actuel décanat de la FBM. »

Sandrine Verest-Junod connaît bien la FBM, elle connaît donc aussi sa complexité. Mais si elle est très au fait des enjeux académiques concernant la médecine ou les sciences infirmières, il est un domaine où elle marche encore sur des œufs, les sciences fondamentales : « J’ai déjà abordé la biologie sous l’angle des infrastructures quand j’étais au rectorat, et aussi dans la mise en place du programme Passerelle pour les étudiantes et étudiants de biologie lors de mes années à l’École de médecine ; mais cela reste un domaine que je connais moins, et que je me réjouis de découvrir. Je suis consciente aussi que médecine et biologie, à la FBM, vivent dans deux espaces-temps différents, avec des rythmes et des besoins différents. Je vais y rester attentive, sans perdre de vue l’importance de les fédérer autour d’enjeux communs ».

Comptant sur son vaste réseau et une connaissance fine de l’UNIL, Sandrine Verest-Junod se réjouit de « mettre en mouvement l’institution, d’accompagner le changement » : « Mais attention, il faut aussi capitaliser sur ce qui se fait déjà, et bien ! Je vois le rôle d’une administratrice comme une courroie de transmission, de l’huile dans les rouages, à la fois fédératrice et facilitatrice. S’assurer de la fluidité de la communication, s’assurer de la cohérence dans les principes de gestion. S’assurer enfin que les bonnes personnes sont à la bonne place, avec des bonnes conditions de travail. »

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