Avec Tinatin Bolkvadze (Université d’État de Tbilissi), Elena Simonato (Faculté des lettres, Section de langues et civilisations slaves et de l'Asie du Sud) obtient un financement pour son projet « Swiss cheesemakers in Georgia: The Black Sea as a 19th century road of technological innovations », consacré à la culture et à la vie économique de la diaspora suisse de Géorgie au XIXe et XXe siècles.
Après des études de Lettres à l’UNIL et un doctorat en linguistique russe, Elena Simonato, maître d’enseignement et de recherche, enseigne la linguistique, la langue et la civilisation russes à la Section de langues et civilisations slaves et de l'Asie du Sud. Ses recherches portent sur les émigrations suisses vers l’Empire russe, d’Odessa à Batoumi. Elle a co-dirigé le projet CROSS « Les architectes tessinois à Saint-Pétersbourg. Transferts de technologies et changement culturel » et dirigé le projet « Histoire des communautés suisses de la mer Noire. Langues et identités » (FNS, programme bilatéral Suisse-Russie), consacré aux pratiques langagières de la diaspora suisse sur cinq générations. Elle est l’auteure de plusieurs monographies dont Une cinquième Suisse au bord de la mer Noire. Nouvelle histoire documentée de la colonie de Chabag, 1822-1944 (Schwabe, 2021).
Le projet « Swiss cheesemakers in Georgia: The Black Sea as a 19th century road of technological innovations », réalisé en partenariat avec l’Université d’État de Tbilissi, prévoit une recherche dans les archives en Géorgie et en Suisse afin de compléter le corpus de documents officiels et d’ego-documents illustrant les pratiques productives, commerciales et sociales développées par les colons suisses de Géorgie. Ces documents illustrent le transfert technologique que les fromagers suisses ont réalisé dans la production fromagère de l’ère préindustrielle, en apportant dans le Caucase leurs outils et leurs techniques d’exploitation du sol et d’élevage du bétail. Les ego-documents permettent de saisir les épisodes saillants de la vie de ces colons en communauté, leurs contacts avec les populations voisines, ainsi que leurs efforts pour faire perdurer les traditions suisses et leurs dialectes maternels. Le projet débouchera sur une exposition itinérante qui sera présentée dans les institutions publiques et scientifiques en Suisse et en Géorgie.