APPARITIONS CHRISTIQUES DANS UN WESTERN HORRIFIQUE
Scénarisé par Roberto Recchioni , le fumetto Je tuerai encore Billy the Kid (Ucciderò ancora Billy the Kid, 2007) paru en français dans une édition petit format chez Clair de Lune en 2008 est un récit hybride en raison de son inscription dans deux genres qui peuvent sembler a priori étrangers à la présence d’une figure christique : le western et l’horreur (voir ci-contre la couverture de l’ouvrage, qui conjugue le revolver du western et la main hideuse des récits d’épouvante). |
On se souviendra toutefois qu’au cinéma, médium dont s’inspire fortement le "9ème art" (en particulier dans le genre du western, véhicule d’un imaginaire américain que les auteurs de BD européens se sont réapproprié), les motifs du sacrifice et de la rédemption ont souvent été associés à un parcours christique : ainsi en est-il des réalisations de Clint Eastwood (où ce référent est évident), mais aussi, par exemple, du récent 3:10 to Yuma (2007) réalisé par James Mangold. Quant au sous-genre du "film de morts-vivants" inauguré en 1968 par George A. Romero, il procède à une exploitation du versant horrifique du thème de la résurrection – ce dont ne se prive d’ailleurs pas Martin Scorsese dans son adaptation de La Dernière tentation du Christ, notamment dans l’épisode de Lazare. Dans Jésus-Christ Superstar (Norman Jewison, 1973), l’armée des lépreux qui assaille un Jésus désemparé convoque également le topos de la "horde sauvage" commun au western et au film d’épouvante.
Article inédit d'Alain Boillat
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