Xavier Dupla nous décrit ci-dessous son activité professionnelle, ses motivations dans le choix de ses études et de son métier, ainsi que son parcours post-études
En quoi consiste votre travail actuel ?
J’effectue une thèse de doctorat dans le groupe de recherche “Sols et végétation“ de l’institut des dynamiques des surfaces terrestres (IDYST) sous la direction de Stéphanie Grand. Mes recherches portent sur l’étude de la capacité des sols à capturer le CO2 atmosphérique, grâce à l’ajout de poudre volcanique. J’étudie les mécanismes de cette captation, ainsi que les effets secondaires engendrés : apport de nutriments, modification de la rétention d’eau, contamination potentielle par des métaux lourds. Comme dans la plupart des recherches, je vais sur le terrain, au laboratoire, et rédige des analyses de synthèse et des articles. En tant qu’assistant, j’ai l’opportunité d’encadre des étudiantes et étudiants lors des cours et de sorties sur le terrain.
Quelles ont été vos motivations dans le choix de votre formation ?
Mon intérêt pour les sols provient de…ma grand-mère ! Et de son potager qui, dans ma mémoire d’enfant, paraissait infini en taille et en abondance. En grandissant, j’ai découvert les enjeux d’auto-suffisance alimentaire et de l’importance de maintenir la fertilité de nos sols. A une échelle plus large encore, j’ai découvert entre autre grâce à l’excellent ouvrage « Dirt : the erosion of civilizations » de Montgomery, que la grandeur des civilisations tient notamment à la façon dont celles-ci « traitent » leurs sols. Le master en biogéosciences représentait pour moi la formation idéale pour développer mes connaissances en sciences du sol. Ce cursus offre en effet une gamme complète d’enseignements autour du sol : cours théoriques sur les mécanismes fondamentaux du sol, travaux pratiques de description et d’analyse de sol, exercices au laboratoire, cours de statistiques environnements, camps de terrain d’étude des sols et de cartographie. Pour un passionné des sols, ce master est tout simplement le rêve ! Après ma grand-mère, les personnes rencontrées au fil de mon parcours ont façonné et renforcé ma passion. Des enseignants en agronomie et en pédologie mais aussi beaucoup d’agriculteurs, de techniciens, de responsables de laboratoires. Toutes ces personnes m’apprennent et me motivent chaque jour. C’est pour elles que j’ai envie de faire de la recherche et de contribuer à enrichir les connaissances en sciences du sol.
Quel a été votre parcours après le master ?
A la fin de mon master, j’étais déterminé à poursuivre un doctorat en pédologie (étude des sols). J’ai donc contacté les responsables de tous les groupes de recherche du domaine en Suisse romande, pour les informer de mon intérêt. Trouver une place de doctorat n’est pas forcément évident, car l’ouverture d’un poste dépend souvent de l’obtention de fonds, et la concurrence est rude. Pour le poste que j’occupe actuellement, plus de vingt postulations provenant de plusieurs pays ont été soumises. La sélection s’est déroulée sous la forme d’une série d’entretiens, testant à la fois les connaissances thématiques et les compétences de terrain. Je suis très heureux d’avoir été retenu parmi des candidates et candidats de haut niveau.
Quelles compétences acquises durant vos études vous sont utiles actuellement ?
Selon moi, une compétence clé acquise durant le master est la maîtrise de la géochimie du sol, essentielle pour expliquer les mécanismes qui régissent leur composition et leur évolution. J’ai constaté que mes interlocuteurs sont souvent curieux de comprendre pourquoi et comment les pratiques d’entretien des sols fonctionnent, et c’est un réel “plus“ de pouvoir leur fournir des explications. Les nombreuses présentations orales réalisées dans le cadre du master me permettent d’être à l’aise dans cet exercice et dans la communication en général. Par ailleurs, je dispose d’une bonne vision globale des interactions entre substrat, sol et végétation, grâce aux sorties de terrain dans des milieux très variés qui représentent un véritable point fort du master BGS.
Quels aspects de votre travail vous plaisent le plus ?
Je trouve fascinant de me dire qu’en tant que chercheur, nous contribuons à l’avancement des connaissances scientifiques. La recherche m’offre l’opportunité de travailler aux frontières du savoir, ce qui est très motivant. Faire une thèse offre également une grande flexibilité tant dans l’organisation de mon temps que dans le choix des axes de recherche à explorer. C’est une chance de pouvoir approfondir différents aspects d’une problématique, puis d’orienter ses recherches selon les résultats obtenus. J’apprécie aussi mon rôle d’assistant, grâce auquel je peux échanger avec les étudiants et étudiantes au sujet de processus complexes, et de pouvoir ainsi renforcer et enrichir mes propres connaissances.
Quels conseils donneriez-vous aux futur.e.s diplômé.e.s de master ?
Soyez proactifs et impliquez-vous tout au long du master dans les activités annexes qui vous plaisent ! Au final, ces activités ainsi que votre travail de master vous aideront énormément à aller dans la direction qui vous motive le plus.
Quels sont vos objectifs pour la suite de votre activité professionnelle ?
Continuer à prendre du plaisir dans ce que je fais et transmettre ma passion pour les sols.