|
Valentine Robert, Laurent Le Forestier et François Albera avec la collaboration de Kornelia Imesch et Mario Lüscher Le Film sur l'art, Rennes, Presses Universitaires de Rennes, 2015.
Cet ouvrage dresse un état international des recherches menées sur ce « genre » cinématographique jusqu'ici peu étudié, hybride mais prolifique, au croisement de l'histoire de l'art et du cinéma documentaire : le film sur l’art.
Montrer l’artiste au travail, présenter la biographie d’un artiste disparu, sa vie intérieure, son œuvre, entrer dans la logique de celle-ci pour en déplier la thématique ou les narrations qu’elle contient, analyser sa construction formelle, aborder une période ou suivre des évolutions stylistiques : ce sont autant de démarches qui peuvent unir, selon des modalités diverses, un cinéaste et un artiste ou un cinéaste et un historien de l’art (Diehl, Schmidt, Cassou, Huyghe, Sweeney...) – quand l’historien de l’art ne se fait pas tout simplement cinéaste (Haesaerts, Ragghianti). C’est que, de Warburg à Panofsky, de Focillon à Elie Faure et à Malraux, de Longhi à Francastel et Damisch, nombreux sont les historiens de l’art qui se sont préoccupés de ce que le cinéma pouvait apporter à leur discipline, tant au plan de la simple documentation que du modèle de perception qu’il engage par le découpage – les détails, les changements d’échelles –, le montage, la mise en mouvement et la projection par transparence.
Quel bilan tirer de cette riche histoire du film sur l’art devenue quelque peu opaque (où sont ces films ? comment les voir ?) et que comprendre de l'histoire de ces productions qui, d'abord rattachées au documentaire, voire au cinéma pédagogique, ont ensuite trouvé une autonomie au sein du genre "film sur l'art"? Quels liens furent noués entre historiens de l'art, critiques d'art et réalisateurs ? Quel apport à l'histoire de l'art cette production représente-t-elle ? Comment l'histoire de l'art et ses applications dans différents médias circulent-elles dans ces films, et quel effet cet intérêt pour l'art a-t-il pu produire en retour sur le cinéma "comme art plastique" ? Enfin, quelle est la situation présente de ce type d'approche ? Ces questions sont ici collectivement posées, débattues, développées.
Site de l'éditeur
|