Lidia Pantin Monteiro, dyslexique et dysorthographique

Lidia Pantin, dyslexique et dysorthographique, est impliquée dans le soutien aux étudiants en situation de handicap et à leur écoute

Portrait

Lidia Pantin est étudiante dans la Faculté des Sciences sociales et Politiques, en Baccalauréat universitaire ès Sciences en Psychologie. Elle souhaite s'impliquer dans le soutien aux étudiants atteint de toutes formes d'handicaps, notamment la dyslexie. Elle est motivée à crée au sein de l'Association des Etudiants en SSP (AESSP), un lieu de soutien et d'écoute pour ces étudiants.

Comment avez-vous vécu votre arrivée à l'Université?

Mon entrée à l'Université de Lausanne a été un long combat. Venant de VSO (voie secondaire à options), j'ai dû faire divers maturité et passerelle pour pouvoir accéder à l'Université. Au départ, j'ai eu peur que l'Université ne soit pas compatible avec mes difficultés de lecture et d'écriture, liées à ma dyslexie et à ma dysorthographie. Je ne m'en sentais pas capable. Avant même mon entrée en Bachelor, j'ai pris contact avec l'UNIL pour leur demander les aménagements possibles et la façon de procéder pour y accéder. J'ai dû revoir une logopédiste et refaire tous les tests pour avoir une attestation plus récente. Cela m'a été profitable de la revoir en tant qu'adulte et m'a donné de nouvelles pistes à explorer. J'ai été très surprise, car l'UNIL a traité ma demande très rapidement. De plus en SSP, dès que la demande est acceptée, les étudiants souffrant d'un handicap n'ont plus besoin de faire de nouvelle demande pour le reste de leur cursus universitaire, ce qui me semble important à préciser. Les aménagements obtenus sont essentiels pour moi, car ils me permettent de faire mes études universitaires sur un pied d'égalité avec les autres étudiants. Le temps supplémentaire m'est extrêmement important car j'ai besoin de plus de temps pour lire les consignes et pour pouvoir relire ma copie.

J''ai de la chance d'être bien entourée au sein de l'UNIL. Je pense sincèrement que sans le soutien et l'aide de certains de mes collègues universitaires, j'aurais eu beaucoup plus de peine. Il est important de bien s'entourer lorsque nous avons des difficultés. Mes amis m'aident à corriger mes courriels importants, répondre à mes diverses interrogations et sont surtout d'un grand soutien psychologique.

A quels types de problèmes avez-vous été confronté?

Mon plus grand problème au sein de l'Université concerne les lectures. Ce que je regrette, c'est que certains enseignants mettent des lectures obligatoires conséquentes, qui souvent ne sont même pas incluses dans l'examen. Ces lectures sont source de stress important pour moi car j'ai de grosses difficultés à lire, tout particulièrement lorsqu'il s'agit de longs textes. J'aurais souhaité que les lectures dites obligatoires soient totalement matière à examen et que, s'il s'agit de lecture soutenant la compréhension du cours, elles soient considérées plutôt comme optionnelles. De cette manière, les étudiants ayant des difficultés pour les lectures pourraient se centrer uniquement sur celles ayant un poids dans leur examen. De plus, je trouve dommage de ne pas pouvoir trouver ces lectures sous format audio afin de permettre à chacun d'avoir accès de manière équitable à toutes la documentation mise à disposition.

De plus, j'ai été confrontée à des problèmes de compréhension d'autrui, que ça soit d'autres étudiants ou des professeurs. J';ai reçu quelques remarques de personnes qui ne comprenaient pas mes difficultés ou mes aménagements. Il est dur d'avoir un handicap ‘’invisible’’, car il peut ne pas être reconnu aux yeux des autres. Aujourd'hui, je réponds à ces remarques par la phrase suivante, qui me semble être très représentative de mon vécu en tant que personne ayant un trouble dys-: ’si tu veux mes aménagements, je te donne mon handicap’’

Comment améliorer la situation?

Avec l'Association des Etudiants en SSP (AESSP), nous sommes en train de monter un projet qui vise à l'amélioration de l'intégration des étudiants en situation d'handicap au sein de l'UNIL. Le but serait d'être un soutien supplémentaire pour ces étudiants, d'être à leur écoute et de trouver avec eux des améliorations futures possibles au sein de l';UNIL. Le besoin est croissant avec la pandémie de Covid 19. Il y aurait également l'idée de former des étudiants à soutenir d'autres étudiants ayant divers handicaps, notamment en les aidant pour certains cours ou des questions d'organisation ou de planification de ceux-ci. Ce projet pourrait prendre vie grâce à la collaboration de Nathalie Janz, responsable des étudiants en situation de handicap au sein de l'UNIL.

Quels conseils donneriez-vous à des étudiants dyslexiques?

Je conseillerais à tous les étudiants qui souffrent d'un handicap, qu'il s'agisse de dyslexie ou d'un autre, de se battre. Il ne faut pas hésiter à demander de l'aide et il ne faut pas se sentir illégitime à demander les aménagements dont vous avez besoin. Essayez de ne pas rester seul, de prendre contact avec d'autres étudiants pour pouvoir être entouré. De plus, n'oubliez pas que vous n'êtes pas seul. Les diverses associations sont là pour vous aider et l'UNIL est également à votre écoute. Peu importe le temps que vos études prendront, vous avez votre place à l'Université et vous en êtes capables.

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Lidia Pantin Monteiro, dyslexique et dysorthographique
© Felix Imhof

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