Le rococo, en dépit de la méfiance ou de l’ironie qu’il suscite, occupe une place centrale dans l’historiographie. En tant que catégorie stylistique et critique, il structure notre appréhension de l’art du XVIIIe siècle et détermine le regard que l’on porte sur celui-ci. Ce colloque, conçu en écho aux stimulantes recherches de ces vingt dernières années sur le rococo, vise à développer une réflexion épistémologique sur une notion protéiforme.
La perspective privilégée pour ce colloque est celle, critique, de l’étude d’une notion devenue catégorie, le rococo, appelant à réfléchir sur son apparition, sa sédimentation, sa diffusion. Quelles sont les premières formulations de ce terme ? Sur quels présupposés se fonde-t-il ? Comment devient-il un canon formel et esthétique ? De quelles sources se nourrit-il ? En fonction de quels enjeux établit-on les frontières et les corpus du rococo ? Comment la situation d’énonciation des exégètes, aux XIXe, XXe et XXIe siècles, a-t-elle orienté la mise en récit de son histoire ? Comment les idées véhiculées dans leurs travaux agissent-elles sur la production tardive d’objets imitant le XVIIIe siècle ? Comment ces revivals agissent-ils en retour sur notre compréhension du rococo ?
Programme du colloque (653 Ko)