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Le collectif de recherche « Cultures et natures du tourisme » étudie les multiples manifestations du tourisme dans les sociétés humaines, à la fois comme objet de recherche en tant que tel et comme porte d’entrée pour l’observation de différents phénomènes sociaux. En effet, le tourisme ne constitue pas seulement un objet de connaissance que l'on peut isoler afin d'en faire l'analyse. Il est aussi un révélateur de multiples phénomènes sociétaux tels que l'identité individuelle et collective, l'urbain, l'imaginaire, les ressources bio-physiques, le politique, l’économique, les mobilités, etc. En effet, les regards touristiques sur ces différentes réalités sociales et la manière dont les touristes les mobilisent dans leurs pratiques sont essentiels pour comprendre la place changeante des cultures et natures du tourisme au cours du temps.
L’objectif stratégique de notre recherche est de produire des travaux interdisciplinaires de grande qualité sur la diversité des formes contemporaines du tourisme et de ses espaces. Nos travaux concernent à la fois des aspects épistémologiques, théoriques, méthodologiques, empiriques et sociétaux du tourisme. Nous voyons le tourisme autant comme un objet d’étude en soi qu’une perspective et un cadre conceptuel pour penser par et avec le tourisme, et d’appréhender d’autres phénomènes sociaux.
Notre approche est également critique et constructive – ce qui inclut aussi la critique de la critique du tourisme – et vise à proposer des solutions pour des situations problématiques. Nous voulons que nos travaux soient pertinents par rapport aux grandes questions relatives aux changements sociaux, environnementaux, politiques et technologiques qui se posent à l’humanité contemporaine.
L’objectif de cet axe est d’explorer l’articulation et la transformation de la notion de « nature » dans les diverses pratiques et stratégies des acteurs.trices touristiques. Notion issue de la philosophie et de la religion, elle est devenue une catégorie vernaculaire extrêmement puissante dans la construction des discours, notamment dans le domaine touristique. Nous cherchons donc à identifier les différents rapports de significations « éco-symboliques » aux éléments du monde biophysique qui caractérisent les différentes formes de tourisme, notamment celles qui sont principalement fondées sur ces imaginaires de la nature : le tourisme dit « de nature » en général, l’écotourisme ou encore le géotourisme. Nous interrogeons également les appropriations concrètes de ces conceptions par les acteurs·trices, touristes comme professionnels : la perception, la conception, l'appréciation et le vécu du paysage et des patrimoines naturels ; le milieu « naturel » comme cadre d'une expérience physique « authentique », voire « spirituelle » ; les formations et lectures du terroir ; la production et la circulation d’essences dites « naturelles » (produits gastronomiques, alcooliques, etc.). Comment ces éléments, souvent mobilisés comme des « ressources », conjuguent-ils des fonctions à la fois économiques, métaphoriques et écologiques ? Comment circulent-ils dans un monde global, et avec quelles répercussions ?
Mots clés : Imaginaires géographiques du tourisme, écotourisme, durabilité, géotourisme
Cet axe appréhende la caractérisation et la catégorisation des lieux géographiques comme étant des espaces touristiques et leur analyse sur le temps long. Primo, l’espace touristique comme « espace mythique », mais aussi comme « lieu commun » est au centre de l’analyse. La focalisation est sur l’émergence de l’urbanité et des centralités symboliques des lieux touristiques. Elle permet le croisement entre « urban studies » et « tourism studies ». Secundo, l'analyse systématique des dynamiques permet d'identifier les différents ressorts du développement des lieux touristiques. A travers la notion de « capital touristique », nous explorons les arrangements institutionnels, économiques, culturels, spatiaux, symboliques, politiques qui régissent le développement des lieux touristiques, et leur insertion dans un champ touristique mondial. Notamment, dans le contexte actuel de la controverse du « overtourism» dans les villes européennes, Nous étudions l’avènement de nouvelles formes de gouvernance touristique des villes lié au développement des big data ainsi que la mobilisation de l’argument statistique à la fois par les acteurs qui résistent au tourisme, et par ceux pour qui le tourisme est positif, voire nécessaire pour l’économie.
Mots clés : centralité, capital touristique, urbanité, urbanisation, touristification, quantification du tourisme
Cet axe étudie les relations entre les différents acteurs·trices publics et privés participant à l'action publique dans le secteur du tourisme. Les travaux développés au sein de cet axe s’intéressent aux relations formelles et informelles, coopératives ou conflictuelles, entre les décideurs et décideuses politiques et administratifs, les prestataires touristiques (hôtels, restaurants, commerces, transports, voyagistes, tour operateurs, etc.), leurs représentant·e·s (associations professionnelles), les offices du tourisme, les acteurs·trices de la société civile dans le domaine environnemental ou social, la population locale, voire les touristes eux-mêmes. Cette analyse s'inscrit dans une perspective de gouvernance « multi-niveaux » dans laquelle il s’agit d’étudier aussi bien les stratégies et les jeux de pouvoir des acteurs·trices touristiques que les dispositifs de régulation du tourisme aux niveaux mondial, national, régional et local. Une attention particulière est portée aux politiques publiques mises en place pour favoriser le développement du tourisme ou maîtriser les effets environnementaux et sociaux problématiques de l'activité touristique (politiques à incidence touristique). En particulier, l'analyse des modes de gestion des ressources naturelles, infrastructurelles ou symboliques ainsi que la question de l'adaptation au changement climatique sont au centre de l'attention.
Mots clés : structures de pouvoir, analyse des politiques publiques touristiques, adaptation au changement climatique
L’objectif de cet axe est d’interroger le sens des transformations et changements culturels et sociaux produits par l’activité touristique. L’économie du tourisme qui relève à la fois des fonctions logistiques et expérientielles transforme les régimes de valeurs et les rapports d’échange entre acteurs·trices sociaux, surtout dans les destinations. Le regard touristique (dans un sens large) a le pouvoir de mettre à l’épreuve des dynamiques de l’altérité et de l’identité dans les mondes contemporains, d’induire des processus de patrimonialisation de la nature, de la culture matérielle et du vécu social, de transformer les rapports de genre et de faire émerger de nouvelles mobilités de travail, de loisirs et d’habitat. Les travaux de cet axe non seulement scrutent les conflits et controverses émanant de ces changements et ruptures induits par le tourisme à différentes échelles (États, régions, villages, groupes, individus), mais aussi questionnent la pensée commune sur le tourisme comme fait de société.
Mots clés : pratiques touristiques, inégalités, identité/altérité, genre
Les pratiques de mobilité touristique dans un espace géographique sont au centre de cet axe. Nous appréhendons la mobilité comme un déplacement du corps, suivant des itinéraires s’inscrivant dans des logiques symboliques, des géographies imaginaires, des topographies rituelles, supportées par des infrastructures technologiques, hospitalières, policières et institutionnelles. En insérant le tourisme dans le champ des « mobility studies », nous analysons les articulations avec d’autres formes de mobilité (migration forcée, migration économique, mobilité professionnelle, résidences secondaires, diasporas, ancestralité, pèlerinage, communautés mobiles) ainsi que les systèmes de mobilité qui les rendent possibles, notamment les technologies numériques. Plus particulièrement, il s'agit de s'interroger sur la place du tourisme dans différents « styles d'habiter », ainsi que sur les cultures de mobilité et de tourisme dans différentes configurations sociales - notamment à travers le rapport à l'autre et la fabrique de l'authenticité ou encore le découplage entre travail et tourisme.
Mots clés : patrimoine, habiter poly-topique, mobilités, spatialité des pratiques touristiques, capital spatial