Le recherche de notre équipe s’oriente vers le développement et l’implantation des mesures rapportées par les patient.e.s (patient reported outcome measures, PROMs) et les experiences rapportées par les patient.e.s (patient reported experience measures, PREMs) en oncologie. Une infrastructure importante pour la réalisation de tous nos projets est le Laboratoire des Patients en Oncologie, une platforme pour stimuler le partenariat entre patients, public et chercheurs en oncologie.
1. Expériences des patients / besoins en soins
Étude observationnelle sur l’expérience et les besoins des patients souffrant de maladie cancéreuse recevant des immunothérapies.
PaSION : Patients’ Symptoms in Immuno-ONcology
De plus en plus présente dans la pratique clinique, l’immunothérapie devient un pilier thérapeutique supplémentaire en oncologie. Les inhibiteurs de points de contrôle immunitaire, ont récemment montré un bénéfice en termes de survie globale dans un nombre croissant de cancers. L'objectif global de ce projet est d'acquérir une compréhension globale sur les expériences et les besoins spécifiques des patients atteints de cancer (poumon et mélanome) traités avec ces médicaments afin de développer des soins et un accompagnement plus ciblé et personnalisé. Plus spécifiquement, nous visons à étudier l’expérience, l’évolution des principaux symptômes et la qualité de vie des patients pendant les six premiers mois de traitement. Pour ce faire, des entretiens qualitatifs, ainsi que des questionnaires validés sont utilisés. Finalement, nous souhaitons également analyser la présence de certains sous-types cellulaires et de protéines liés à des processus inflammatoires qui pourraient expliquer l’apparition de ces symptômes.
L’étude est en partie financée par l’Union Européenne (bourse individuelle Marie-Sklodowska Curie attribuée à la Dre Sara Colomer-Lahiguera) à travers le programme Horizon 2020 pour la recherche et l’innovation.
Investigatrice principale: Dre Sara Colomer-Lahiguera
Financement: https://cordis.europa.eu/project/id/793592; Ligue vaudoise contre le cancer, Roche, Bristol-Myers Squibb
Effects of a nurse-led consultation on symptom burden in patients with head and neck cancer during radiotherapy: a comparative analysis of routinely collected patient-reported outcomes
Evidence on effectiveness of nurse consultations for head and neck cancer patients is limited. In this retrospective analysis of routinely collected data, we compared reported outcomes of patients who received routine care (n=72) and patients who received nurse consultations (n=62) in addition to routine care at the Radiation Oncology Division, Lausanne University Hospital (CHUV) between 2017-2019. M.D.-Anderson Symptom Inventory Head and Neck Scores were measured three times during therapy treatment: T1 (1st week), T2 (week 3-4) and T3 (week 5-6). Descriptive statistics and linear mixed models were used to compare the outcomes between two groups. Results suggest better scores for pain fatigue appetite and food tasting in the intervention group at treatment completion. No significant differences between two groups in other MDASI domains were observed. Nurse consultations may reduce symptom burden during radiotherapy treatment in patients with head and neck cancer.
Investigatrice principale : Prof. Manuela Eicher
Le point de vue et le vécu des patient·e·s sont centraux pour évaluer et améliorer la qualité des soins et services de santé. Malgré l’intérêt grandissant pour la qualité des soins oncologiques, il n’existe pas de mesure à grande échelle du vécu des patient·e·s avec cancer en Suisse. Cette étude vise à explorer le vécu des patient·e·s traité·e·s pour un cancer du sein, de la prostate, du poumon, du colon, de la peau, ou du sang, dans quatre hôpitaux de Suisse romande et à examiner si le vécu varie selon le type de cancer et le type d’hôpital. L’étude est menée conjointement par le Département épidémiologie et systèmes de santé (DESS) à Unisanté et l’Institut universitaire de formation et de recherche en soins (IUFRS).
Investigatrices principales: Prof. Isabelle Peytremann-Bridevaux (1), Chantal Arditi (2)
Co-investigatrice: Prof Manuela Eicher (1 et 2), Prof. Isabelle Peytremann-Bridevaux (2)
Patiente partenaires: Christine Bienvenu (francophone), Ursula Ganz-Blättler (germanophone)
Financement par la Recherche suisse contre le cancer.
Les besoins en soins de support non satisfaits et la qualité de vie liée à la santé perçue des patient·e·s atteint·e·s d’une tumeur neuroendocrine gastro entéro pancréatique, dans le Centre des tumeurs neuroendocrines d’un hôpital universitaire : étude PRO-NET.
Le projet PRO-NET découle de l’ouverture du Centre des tumeurs neuroendocrines du Centre hospitalier universitaire vaudois en 2019.PRO-NET est une étude descriptive, transversale et exploratoire. Elle s’intéresse aux besoins en soins de support non satisfaits et à la qualité de vie liée à la santé des patient·e·s atteint·e·s d’une tumeur neuroendocrine gastro entéro pancréatique. Les concepts de besoins en soins de support et de la qualité de vie liée à la santé de cette population ne sont que très peu décrits dans la littérature scientifique. Les objectifs de cette étude sont de décrire les besoins en soins de supports non satisfaits et la qualité de vie liée à la santé perçue des patient·e·s atteint·e·s d’une tumeur neuroendocrine gastro entéro pancréatique pris·e·s en charge dans le Centre des tumeurs neuroendocrines du Centre hospitalier universitaire vaudois et de déterminer les caractéristiques sociodémographiques et cliniques associées.
Investigatrice principale : Prof. Manuela Eicher
Description du niveau de détresse et de résilience de patient·e·s atteint·e·s d’une maladie oncologique débutant une consultation infirmière ambulatoire et exploration de l’association entre ces deux concepts : étude descriptive rétrospective
Chez les patient·e·s oncologiques adultes, la résilience est décrite comme un processus dynamique permettant de faire face à l’adversité liée au cancer. Les patient·e·s présentant une haute résilience verraient une diminution de l’impact négatif de la maladie et une amélioration de leur qualité de vie.
L’objectif principal était de décrire les niveaux de détresse et de résilience de patient·e·s oncologiques débutant une consultation infirmière et d’explorer les associations potentielles entre des variables socio-démographiques et médicales ainsi que les associations entre ces deux concepts.
Cette étude descriptive et rétrospective s’est basée sur des données de routines récoltées dans un centre oncologique ambulatoire d’un hôpital cantonal suisse entre 2016 et 2019. Le Thermomètre de détresse et la Connor-Davidson Resilience Scale ont été remplis par les patient·e·s lors de la première consultation.
L’échantillon était composé de 119 patient·e·s. Le score moyen de détresse était de 3,7 (ET=2,4) et le score moyen de résilience était de 29 (ET=6). Une corrélation négative (r=-0.33, p=0.0002) a été observée. La détresse était associée au « type de traitement » pour la catégorie « chimiothérapie + radiothérapie » (p=0.000). Aucune association n’a été observée entre la résilience et les variables socio-démographiques et médicales.
Une évaluation conjointe de la détresse et de la résilience au moyen d’outils adaptés est recommandée pour guider des interventions infirmières spécifiques permettant de mieux cibler les besoins en soins de support des patient·e·s oncologiques en mettant l’accent sur leurs capacités à faire face à la maladie cancéreuse et à ses conséquences.
Investigatrice principale : Prof. Manuela Eicher
Co-investigateurs : Dre Marika Bana, Prof. Daniel Betticher
- Cancer patients experience during the COVID-19 pandemic (CEP-COVID-19)
Les témoignages des patient-e-s recueillis dans le cadre d'entretiens semi-structurés (approche qualitative : analyse thématique) sont utilisés pour identifier les préoccupations, les informations non fournies, les besoins cliniques, les ressources potentielles et les croyances concernant la vaccination des patient-e-s atteint-e-s de cancer pendant la crise COVID-19. L’étude se déroule en Suisse (CHUV, HUG, HeNE, USZ. IOSI) et dans 5 pays européens et aux états unis (Dana Farber Cancer Institut)
Les résultats de cette étude aideront à comprendre les différentes expériences associées à de tels changements dans le traitement du cancer. L'approche qualitative permettra au public et aux patient-e-s de participer au développement de nouvelles recherches sur l'impact de la pandémie de COVID-19 sur les patient-e-s atteint-e-s de cancer et servira de base au développement d'expériences spécifiques tirée des rapports des patient-e-s.
Investigatrices principales: Prof. Manuela Eicher, Prof. Claudia Witt
Co-investigateurs: Dre Sara Colomer-Lahiguera, Dre Karin Ribi
Financement: Fondation Leenaards
2. Amélioration des soins infirmiers / soins de support en oncologie
C'est un Test d’un modèle de soins basé sur les symptômes rapportés électroniquement par les patients atteints d'un cancer du poumon ou d'un mélanome et traités par des inhibiteurs du point de contrôle immunitaire: une étude de phase II (IePRO).
Les inhibiteurs du point de contrôle immunitaire (IPCs) peuvent provoquer des effets secondaires difficiles à décrire et à gérer au long et au-delà de la durée du traitement. Un accompagnement à distance pourrait soutenir les patients dans la gestion de ces effets indésirables, permettant d’anticiper des complications graves qui peuvent engendrer des interruptions du traitement, des hospitalisations ou l’administration d’un traitement immunosuppresseur.
Le projet IePRO vise le développement d’un modèle de prise en charge basé sur des résultats rapportés par les patients sous format électronique pour la détection précoce et la gestion des effets indésirables liés au système immunitaire chez les patients sous IPCs. Par le biais d’une application électronique les patients déclarerent à distance leurs symptômes liés au traitement. Une équipe d’infirmières reçoit un rapport en temps réel et prend contact avec les patients par téléphone pour leur soutenir dans la gestion des symptômes.
Une étude randomisé phase II est conduite au CHUV et aux HUG pour tester ce modèle, qui se base sur un Delphi expert round avec des experts européens incluant une patiente partenaire ainsi que l’outil de triage UKONS triage tool, traduit et adapté culturellement.
L’objectif primaire est de décrire l’effet du modèle sur l’intervalle de détection des événements indésirables liés au traitement. Il a comme objectifs secondaires décrire l’effet sur le nombre d’interruptions du traitement, d’hospitalisations, de traitements pour gérer les complications, ainsi que de décrire l’impact sur la qualité de vie et le sentiment d’auto-efficacité des patients pour gérer les symptômes.
Investigateurs principaux : Prof. Manuela Eicher, Prof. Olivier Michielin et Dr. Alfredo Addeo
Co-investigateurs : Prof. Solange Peters, Prof. Pierre-Yves Dietrich, Françoise Ninane, Sandy Decosterd, Dr. Sara Colomer Lahiguera, Dr. Alexandre Wicky, André Manuel da Silva Lopes, Gilliosa-Spurrier Bernard, Célia Darnac, Stellio Giacomini, Sébastien Bugeia, Garance Gutknecht, Laura Le Bouil, Dr. Nuria Neisy Mederos Alfonso, Dr. Sofiya Latifyan, Dr. Michel A. Cuendet, PhD
Financement : Fondation ISREC et KAIKU Health Ltd.
La co-conception basée sur l'expérience ('experience-based co-design', EBCD) fait appel à des méthodes de recherche qualitative pour faire participer les professionnels de la santé et les patients à la co-conception de services de soins. L'EBCD rend possible un niveau élevé d'engagement des patients et du personnel soignant, permet des entretiens sur des sujets difficiles dans un environnement favorable, conduit à l'identification de possibilités d'amélioration, et apporte des modifications significatives à la manière dont sont fournis les services, avec un impact sur l'expérience des patients.
L'objectif principal de ce projet est d'étudier et d'améliorer les soins prodigués dans le cadre des thérapies cellulaires. À cette fin, nous examinons les expériences et les perspectives des patients, des proches et des professionnels de la santé tout au long de la trajectoire du traitement.
Investigateurs principaux: Dre Sara Colomer-Lahiguera, Prof. Manuela Eicher, Prof. Denise Bryant-Lukosius
Co-investigateurs: Prof. George Coukos, Dre Angela Orcurto, Alain Kaufmann, Dr Lionel Trueb
Financement: Fondation ISREC, Ligue vaudoise contre le cancer
La méditation de pleine conscience pour les femmes atteintes d’un cancer gynécologique : Etude SERENITY
La méditation de pleine conscience est une approche corps-esprit qui consiste à se centrer sur le moment présent dans une attitude d’ouverture. La méditation est recommandée pour les femmes atteintes d’un cancer du sein pour réduire les symptômes d’anxiété et de dépression et améliorer leur qualité de vie. Toutefois, cette approche est peu étudiée en oncologie dans les hôpitaux universitaires suisses. L’étude pilote contrôlée randomisée SERENITY a pour objectif premier d’évaluer la faisabilité d’introduire un programme de méditation en ligne auprès de femmes atteintes d’un cancer gynécologique (sein y compris) au CHUV et aux HUG. Les objectifs secondaires concernent : l’exploration de l’implantation de la méditation à l’aide d’une méthode mixte intégrant des données quantitatives et qualitatives récoltées auprès des patientes, mais également des focus group auprès des professionnels de la santé ; les bénéfices préliminaires perçus par les patientes ainsi que l’exploration de données biologiques tels que l’inflammation ou le vieillissement cellulaire.
Investigateurs principaux : Prof. Manuela Eicher et Dr. Alexandre Bodmer
Co-investigateurs: Dre Marie-Estelle Gaignard, Dr Intidhar Labidi-Galy, Dr Khalil Zaman, Dr Apostolos Sarivalasis, Prof. Solange Peters
Financement: La Fondation Leenaards, la recherche suisse contre le cancer et les Hôpitaux Universitaires Genevois
www.serenity-study.ch