Professeurs honoraires de l'IHAR

Pierre Gisel | Silvia Mancini
 

Pierre Gisel

Présentation
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Professeur honoraire

Histoire des théologies, des institutions et des imaginaires chrétiens

Bureau : Anthropole 5020
Téléphone : +41 76 391 89 17
Email : Pierre.Gisel<at>unil.ch

Domaines de spécialisation:
Christianismes
Religions et société civile
Histoire des institutions et des imaginaires chrétiens
Histoire des théologies chrétiennes
Modernités
Philosophie de la religion
Rapports judaïsme / christianisme
Recompositions religieuses contemporaines

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Laudatio:

Pierre Gisel nommé professeur honoraire de la Faculté de théologie et de sciences des religions

Né le 28 avril 1947 à Genève, Pierre Gisel obtient le baccalauréat classique (latin-grec) en 1966 avant de commencer des études de théologie à l’Université de Genève. Son mémoire de licence en théologie est distingué par le prix de philosophie de l'Université. A la suite de stages pastoraux de 1970 à 1972, Pierre Gisel étudie la théologie à Marburg et Tübingen en 1972 et 1973 et travaille en tant que chargé de cours à la Faculté de théologie de l'Université de Genève de 1973 à 1975. Il défend sa thèse de doctorat le 4 juillet 1975.

Pendant un an, Pierre Gisel travaille en tant que pasteur, avant d'être nommé professeur titulaire à la Faculté de théologie de l’Université de Lausanne (devenue ultérieurement Faculté de théologie et de sciences des religions). La chaire de Pierre Gisel s'appelait

  •     Histoire de la théologie moderne et contemporaine jusqu’en 1988,
  •     Dogmatique et théologie fondamentale de 1988 à 2009
  •     Histoire des théologies, des institutions et des imaginaires chrétiens de 2009 à 2012.

Pierre Gisel a été professeur invité à la Faculté de théologie protestante de Paris (1979/80), à la Faculté de théologie catholique de l'Université de Fribourg (1980/81) et de la Faculté de théologie (catholique) de l'Université Laval, à Québec (1995/96).

Doyen de la Faculté de théologie de l'Université de Lausanne en 1984-1986, en 1997-1999 et, sous le nouveau nom de la Faculté, en 2010-2012, Pierre Gisel a également assumé un grand nombre d'autres responsabilités dans l’Université de Lausanne.

Pendant de longues années, Pierre Gisel s'est aussi occupé de la maison d'édition Labor et Fides SA, Genève : en tant qu'administrateur-délégué dès 1976, président du conseil d’administration de 1979 à 1986, administrateur et membre du conseil de direction de 1987 à 1997, et administrateur de 1997 à 2003.

Pierre Gisel a été extrêmement productif sur le niveau scientifique, a publié une vingtaine d’ouvrages sous son nom et a dirigé environ 25 collectifs, sur des thèmes aussi variés que la religion, les statuts et les formes du croire, la ritualité, les phénomènes d’institutionnalisation et de désinstitutionalisation du religieux, ou des dispositions de doctrine internes au christianisme. Aux croisements entre sciences des religions, tradition théologique, sciences humaines, comparaisons interreligieuses. Pierre Gisel est notamment l'auteur de:

  •     L'Excès du croire. Expérience du monde et accès à soi
  •     La théologie face aux sciences religieuses
  •     Les monothéismes. Judaïsme, christianisme, islam

Il est également l'éditeur de l'Encyclopédie du Protestantisme.

Pierre Gisel est reconnu comme l'un des grands penseurs modernes de la théologie francophone. La Faculté de théologie et d’études religieuses de l’Université de Sherbrooke (Québec) l’a honoré d’un doctorat honoris causa en 2011.

Jörg Stolz, Doyen désigné

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Silvia Mancini

Présentation
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Professeure honoraire

Historiographie et épistémologie de l'histoire des religions ;
Traditions religieuses transversales et marginalisées

Institut d'histoire et anthropologie des religions (IHAR)
Email : Silvia.Mancini<at>unil.ch

Domaines de spécialisation:
Histoire comparée des religions
Traditions magico-religieuses marginalisées modernes et contemporaines
Esoterisme
Epistémologie et historiographie des sciences religieuses
Ritualité et états psychiques dissociés
Religiosité populaire en Amérique latine
Cuba
Mexique

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Présentation

Anthropologue et historienne des religions, Silvia Mancini a, tout au long de sa trajectoire académique, orienté sa production scientifique selon une double figure. D’une part, elle mène une réflexion systématique, de nature historico-critique, sur les enjeux culturels, institutionnels, historiques et politiques sous-jacents au discours émanant des sciences des religions européennes. Une telle réflexion interroge les raisons de la résistance de celles-ci à procéder, vis-à-vis de la catégorie de ‘religion’ et des problématiques y relatives, au même travail méthodique de mise en perspective historico-critique que, à partir de l’avènement de la modernité, les sciences humaines ont su réaliser vis-à-vis d’autres domaines de la vie culturelle. Du constat du ‘religionisme’ larvé qui persiste à l’œuvre dans les approches ‘scientifiques’ des religions, Silvia Mancini s’interroge depuis quelques années sur d’autres voies possibles susceptibles d’être pratiquées pour aborder l’étude, à la fois historique et comparée, des logiques et des artefacts symboliques appréhendés jusqu’ici à travers la catégorie de ‘religion’. Elle travaille d’autre part sur des productions culturelles (conceptions, institutions et pratiques), tant savantes que populaires, situées en marge, conflit, concurrence et tension vis-à-vis des productions discursives et symboliques savantes, relevant notamment des formes religieuses officielles dominantes en Europe. Après avoir étudié des phénomènes localisés dans l’aire méditerranéenne et aux Antilles françaises, elle mène actuellement des recherches au Mexique, à Cuba et au Brésil. Celles-ci portent d’une part sur les relations d’imbrication étroite entre logiques politiques et logiques symboliques, de nature mythico-rituelle notamment ; d’autre part sur les techniques du corps et de l’esprit engagées dans des pratiques mobilisant les états psychiques dissociés.

Ses champs d'enseignement sont l'Historiographie et épistémologie de l’histoire des religions et les Traditions marginalisées et transversales.

CV en castellano  (378 Ko)

Decentralization process of socio-cultural work in Cuba : from the normed urban world to the social, rural and provincial margins of Caribbean socialism.
Début du projet : septembre 2017, sous la direction de la Prof. Silvia Mancini. Partenaires institutionnels : Université de La Havane ; Instituto de Antropologia- La Havane. Ce projet n’a pas encore reçu de financements.

Abstract : In line with extending earlier research, supported by the University of Lausanne and undertaken in Cuba in 2011, our project concerns the activities developed by four Cuban socio-cultural centres having heterogeneous legal status, but all engaged in thought and field work aimed at resolving certain contradictions linked to the situation that the country is now experiencing. Their method of intervention is based on a strategic use of culture (plastic arts, literature, music, religious traditions – including traditions of African and popular origin) considered as an ‘antidote’ to the process of social de-solidarization that is threatening the country, as a vector of the inclusion of diversity, as well as the improvement of the economic conditions of life.

The following hypothesis establishes and orientates our research: if the reinforcement of cultural capital, including the many forms of ‘diversity’ sprung from Cuban national history, is achieved through a method of popular education that speaks the language of artistic creativity and religious expression, it can constitute a powerful catalyst to promote participative democracy, reduction of certain forms of marginalization, redistribution of decisional capacity, and empowerment of citizens in managing common goods. Such a reinforcement goes together with the promotion of inclusion and tolerance, the prevention of violence and discriminations, the reinforcement of links of solidarity and collective values, and a distinct improvement of the quality of life. Through the ethnographic study of four Cuban sociocultural centres, it will be a question of mapping their operational mode and understanding the reasons for their efficacy. We propose, in this situation: a) to objectify and formalize the specific modalities of intervention of these centres in order to model their logic and applications; b) to associate with the study, conducted on the field jointly by Swiss and Cuban researchers, the actors-activists of these four programs to reinforce, by methodological thinking that feeds back from their accumulated empirical experience, the transforming impact of these programs on their users- beneficiaries; c) to export this operational mode to the national scale, if its impact proves encouraging from the viewpoint of the effects of a real decentralization of decisional levers on socio-cultural activity, notably in regions little reached by the cultural initiatives that proliferate in the capital.

By following the method of research-action, and by taking advantage of the resources of the audiovisual tool, we aim to construct a general model of intervention on the life of outlying urban districts, provinces and rural communities, intended to promote the capacity to assume responsibilities, actively re-appropriate certain endogenous resources and thus create, in a participatory, recreational and progressive mode, the conditions for a more ‘robust’ self-managing and civic awareness.

Key-words: Cuba; socio-cultural projects; popular education; African cultural traditions, rituality; popular art and Art Brut; audio-visual; historical memory.

Urban, rural and indigenous ritual practices in Mexico: between symbolism and political strategies

Financé dans le cadre du Seed Money Grants for Latin America 2015, CODEV/EPFL - Confédération Suisse.

Responsable scientifique :

NOM, Prénom :  MANCINI Silvia
Statut :    Professeure Ordinaire d’Histoire comparée des religions
Laboratoires de rattachement : Institut d'histoire et anthropologie des religions (IHAR) – UNIL  
Centro de Estudios Mexicanos y Centro-americanos (CEMCA) UMIFRE 16 du CNRS, rattaché à l’Ambassade de France de Mexico).
Adresse : Faculté de théologie et des sciences des Religions (FTSR)
Université de Lausanne, Anthropole, Dorigny, 1015 Lausanne - Suisse
Téléphone :   +41 21 646.46.04 +41 78 734.22.55
Mel :    silvia.mancini@unil.ch
Discipline : Histoire comparée des religions ; anthropologie culturelle et sociale, anthropologie visuelle.

Description du projet

Conçu en collaboration avec la Université Iberoamericana, Mexico et le COLSAN (Colegio de San Luis Potosí), ce projet de recherche aspire à procéder à une nouvelle appréciation de l’institution rituelle, considérée dans ses relations avec la pratique de l’exercice du pouvoir.  En nous détournant d’une lecture qui  fait du rite une pure ‘représentation’, relevant du domaine magique-religieux et symbolique, et partant simple expression de l’ ’idéologie’ ou ’cosmovision’ de certains cultures traditionnelles, nous étudierons le rituel comme un instrument d’action et comme un mode d’action politique à part entière. Une telle approche se justifie par l’existence, au Mexique, de diverses institutions rituelles (cultes, formes dévotionnelles, cycles festifs, pèlerinages, danses cérémonielles, etc.) qui sont les supports et le véhicule de stratégies politiques bien concrètes, destinées à opérer des changements dans les rapports de force entre les groupes en présence. La recherche prévoit deux phases : 1) Réalisation de divers recherches de terrain effectuées par une équipe suisse-mexicaine dans des régions situées dans le Mexique central. L’unité de l’enquête menée sur des institutions et régions géographiques diverses repose sur le choix d’une méthodologie commune (l’observation participante,  méthodes qualitatives de l’entretien et de  l’histoire de vie ;  recours méthodique à l’outil audiovisuel). 2) Les matériaux collectés seront  confrontés lors d’une rencontre commune, destinée à évaluer l’adéquation entre les documents recueillis, la méthodologie adoptée et les hypothèses de recherche préliminaires. Et cela,  en vue de valider ou invalider les présupposés de départ. Les pistes les plus probantes seront privilégiées et feront ensuite l’objet de recherches approfondies de longue haleine. Notre projet aspire à présenter à la communauté scientifique internationale et à la classe dirigeante nationale et internationale une vision des processus socio-politiques tels qu’ils fonctionnent concrètement, dans mes milieux socio-culturels considérés comme marginaux. Nous espérons par cela sensibiliser les décideurs politiques à une vision davantage inclusive et respectueuse des particularités socio-culturelles des minorités.

Mots clés

Mexique
Rituel
Symbolismes et liturgies politico-religieux
Santa Muerte

Autres chercheurs participant au projet:

MOBIO Francis, doctorant-assistant diplômé à l’UNIL, chargé de cours d’Anthropologie visuelle, Institut d'histoire et anthropologie des religions (IHAR), UNIL, SUISSE. 
ROBICHEAU David, Professeur Emérite, Université Iberoamericana, Mexico.
MORENO Manuel, Chercheur Université Iberoamericana, Mexico,
BENCIOLINI Maria Docteur en Anthropologie UNAM, mexico
GUTIERREZ DEL ANGEL Arturo Professeur COLSAN, San Luis Potosì

Les objectifs généraux du projet

Par ce projet, nous poursuivons quatre objectifs, d’ordre scientifique-cognitif, politique et éthique: A) Décoloniser le savoir anthropologique par le rétablissement, dans une perspective non-eurocentrée, d’une plus grande symétrie entre l’observateur occidental et les cultures locales observées. B) ‘Dé-religioniser’ le rituel, en l’étudiant comme un modus operandi spécifique, qui aboutit à des résultats factuels moyennant le recours à une ‘technique fictionnelle’ particulière.  C) Mettre à jour d’autres modalités de ‘faire la politique’, moins frontales mais tout aussi efficaces. D) Questionner les relations socio-politiques entre le centre et la périphérie, le local et global  dans certaines régions du Mexique.

Culture et symbolisme civils versus culture et symbolisme religieux dans la Cuba contemporaine

Responsable scientifique :

NOM, Prénom :  MANCINI Silvia
Statut :    Professeure Ordinaire d’Histoire comparée des religions
Laboratoire de rattachement : Institut Religions Cultures Modernité (IRCM) – UNIL ;  Chercheur associée au CEMCA (Centro de Estudios Mexicanos y Centro-americanos, UMIFRE 16 du CNRS, rattaché à l’Ambassade de France de Mexico).
Adresse : Faculté de théologie et des sciences des Religions (FTSR) Université de Lausanne, Anthropole, Dorigny, 1015 Lausanne - Suisse
Téléphone :   +41 21 646.46.04 +41 78 734.22.55
Mel :    silvia.mancini@unil.ch
Discipline : Histoire comparée des religions ; anthropologie culturelle, anthropologie visuelle.

Description du projet

Ce projet, financé par l’IRCM et le DIHSR de l’Université de Lausanne, suit deux lignes directrices. La première aspire à cartographier la situation politico-religieuse de la Cuba contemporaine, et ce à partir des années 90. A cette époque, une modification de la Constitution cubaine a lieu concernant le statut de l’État qui se transforme de « république socialiste athée » en une « république socialiste laïque ».  Depuis lors, un changement sensible de la position de l’État voit le jour, face aux diverses et multiples formes de culte et de pratiques religieuses répandues dans le pays. Ce changement touche aussi bien les Églises instituées que les diverses mouvances et organisations à vocation spirituelle non ecclésiales. La seconde explore les formes et le statut pratico-politique de la ‘religion civique’ (à savoir, les symboles; les commémorations collectives ;  les récits fondateurs ; les liturgies publiques et privées célébrant les valeurs et l’étique révolutionnaires, etc.). Toutes ces formes expressives de la ‘religion civile’ sont cultivées par le gouvernement révolutionnaire en place à travers des dispositifs institutionnels précis, tels que les universités, l’école, les comités de défense de la révolution (CDF), la muséographie,  la presse et les arts multiples florissant dans le pays.

Ces deux lignes directrices aboutissent à deux volets distincts de la recherche.
Le premier consiste en une enquête menée auprès des intellectuels et des personnalités connues de la scène culturelle cubaine – tous impliqués, de près ou de loin, dans la gestion politique et idéologique des relations entre la culture laïque officielle et la pratique religieuse. Dans ce volet, le travail effectué jusqu’ici a été detiné  : a)  connaître le positionnement du monde universitaire et des autorités académiques vis-à-vis de l’étude scientifique des phénomènes socio-religieux; b) interviewer et filmer, dans le cadre d’entretiens ciblés, divers acteurs de la culture officielle cubaine (aussi bien intellectuels laïques   que intellectuels ‘confessant’ ) ;  c) observer le phénomène de réinvestissement et valorisation de l’héritage afro-cubain auprès de divers intellectuels et de leaders afro-descendants. Un tel phénomène aboutit aujourd’hui à la formation progressive d’un appareil théologique inconnu jusqu’ici, qui place cet héritage en concurrence croissante avec les cultes d’origine chrétienne. 
Le second volet consiste en une observation prolongée et directe, faisant recours à l’outil audio-visuel, du mode de fonctionnement d’une institution civile précise, rattachée au Ministère de la Culture. Il s’agit du Centro Pablo de la Torriente Brau, dont la vocation est de valoriser certains secteurs artistiques et d’en promouvoir la créativité. Ce Centre, outre  le fait de coordonner divers types d’activité créative (art digital, photographie, poésie, cinéma, publications de textes de nature mémorielle et testimoniale), constitue aujourd’hui, à la Havane, le vecteur majeur de promotion et diffusion de la ‘Nueva trova’. Celle-ci consiste en un genre musical (correspondant vaguement à ce que, dans le monde francophone, on appelle ‘la chanson d’auteur’), dont les textes chantés, à haut contenu poétique, déclinent thématiques politiques, existentielles, de critique sociale et d’amour sur des mélodies jouées essentiellement sur la guitare. L’observation rapprochée, quasi ethnographique, des activités du Centro Pablo nous a confrontés à un dispositif institutionnel, promoteur de culture et de créativité individuelle, où l’engagement politique avec et dans les valeurs éthiques et politiques liées à la révolution va de pair avec la réflexion poétique sur les difficultés de l’existence quotidienne des citoyens. C’est précisément dans ce genre d’expression artistique que des jeunes intellectuels, auteurs de textes et de mélodies originales, expriment leur engagement civil dans une société  dont ils chantent les contradictions sans pour autant renier l’histoire de leur pays et leur choix  du socialisme. Les entretiens et le suivi de l’activité artistique des ‘trovadores’ du Centro Pablo constituent l’un des axes principaux de notre recherche sur la culture et le symbolisme civils cubains.

Mots clés

Cuba
Religion civile
Symbolismes et liturgies politico-religieux
Arts sacrés et arts profanes
‘Nueva trova’ 
Marxisme et religion

Autres chercheurs participant au projet

MOBIO Francis, doctorant UNIL, chargé de cours d’Anthropologie visuelle, Institut Religions Cultures Modernité (IRCM), UNIL, SUISSE.
STUBY Amélie, doctorante UNIL. Histoire des religions et anthropologie visuelle.

Objectifs généraux du projet

Ce projet, actuellement en cours, se propose quatre objectifs.

A) Observer  et analyser, au niveau local, les articulations entre les domaines du politique et du religieux, en accordant toutefois une attention particulière aux langages et aux logiques symboliques à l’œuvre dans les discours et les pratiques des divers acteurs sociaux en présence.

B) Analyser les tensions, les rapprochements, les convergences et les incompatibilités entre ces même langages et logiques symboliques qui, souvent placés en position de concurrence, sont maniés par ces mêmes acteurs de manière hautement ‘stratégique’.

C) Fournir à la communauté académique et intellectuelle cubaine un autre regard sur elle-même, à partir d’une approche historico-religieuse et anthropologique des leurs « manières de faire », tant discursives que politico-institutionnelles. C’est précisément à travers ces « manière de faire » qu’aujourd’hui s’engage à Cuba la confrontation entre la culture civile et humaniste, issue de la révolution, et la culture religieuse qui prétend combler et corriger les dysfonctionnements de celle-ci .

D) Apporter une petite contribution à la formation d’une ‘conscience historico-religieuse cubaine’, dans un pays où l’absence d’une filière académique consacrée à l’histoire comparées des religions – et la présence réduite, dans les universités, de l’anthropologie culturelle appliquée à l’étude des institutions politiques et discursives – , rendent difficile le décryptage de certains conflits idéologiques et politiques ainsi que leur résolution.

Techniques du corps et de l’esprit. Approche historico-comparative et filmique des dispositifs psycho-corporels de construction, transformation et réparation en Amérique latine (Brésil, Mexique, Cuba).

Responsable scientifique :

NOM, Prénom : MANCINI Silvia
Statut : Professeure Ordinaire d’Histoire comparée des religions
Intitulé du laboratoire
de rattachement : Institut Religions Cultures Modernité (IRCM), UNIL; chercheur associé au CEMCA, Mexico
Adresse : Faculté de théologie et des sciences des Religions (FTSR) Université de Lausanne, Anthropole, Dorigny, 1015 Lausanne - Suisse
Téléphone : +41 21 646.46.04 +41 78 734.22.55
Mel : silvia.mancini@unil.ch
Discipline : Histoire comparée des religions ; anthropologie culturelle.

Description du projet

Malgré l’énorme littérature produite par les sciences historiques et sociales sur le rite, l’approche de celui-ci en tant que dispositif producteur de réalités factuelles et d’effets concrets, objectivables et mesurables n’a pas constitué une priorité de ces sciences. Notre projet se propose précisément de porter une attention particulière à ces effets relevant de l’ordre de la factualité (de nature tant historique et sociale que psychocorporelle). Afin de rouvrir le débat sur cette institution symbolique paradoxale, en partant du présupposé que le rite est d’abord un faire actif qui vise l’efficace, notre recherche revisitera un corpus historique de l’Âge moderne, émanant de la littérature missionnaire jésuite de trois continents, en le faisant dialoguer avec un corpus d’observations ethnographiques contemporaines récoltées dans deux grandes villes latino-américaines.
Ce projet a pour objectif principal de rouvrir la question de l’efficacité rituelle en faisant recours à des instruments méthodologiques communs à S. Mancini et A. Agnolin, les deux responsables principaux du projet, liés depuis plusieurs années par des rapports de collaboration institutionnelle dans le domaine de l’Histoire des religions et de l’anthropologie historique.
Le recours systématique à l’outil rituel – employé dès l’époque moderne dans les pratiques d’évangélisation, autant en Amérique latine coloniale qu’en Asie, mais qui de nos jours est courant aussi dans la vie des communautés rurales et urbaines marginalisées du Brésil et d’autres régions latino-américaines –, ne peut pas ne pas susciter des interrogations sur les raisons de son succès.
Quels sont les vecteurs de l’efficacité rituelle qui semble perdurer en pleine modernité, dans d’innombrables situations de l’existence individuelle et collective ? Quelles forces actives le rituel mobilise-t-il? Pourquoi cette modalité symbolique d’intervention sur les esprits et les corps entre-t-elle en jeu chaque fois qu’il s’agit d’opérer des changements, de reprogrammer les conduites, d’affronter un imprévu ou un passage critique, ou qu’une transformation culturelle profonde s’impose aux individus ou aux communautés ?
Pour tenter de répondre à ces questions dans une perspective qui allie histoire et anthropologie, les responsables du présent projet se proposent de questionner le rituel à partir de matériaux d’archive (témoignages et comptes rendus d’époque moderne et coloniale), ainsi que par l’observation ethnographique directe et le recours à l’outil audiovisuel.
En traitant le dispositif rituel comme un modus operandi à part entière, régi par ses règles et ses critères d’efficacité (et non pas comme une pratique qu’une idéologie naïve et crédule semblerait justifier), nous poursuivons un second objectif. Il s’agit de soumettre à vérification l’hypothèse que la conduite rituelle, contrairement à une idée reçue, constitue une véritable propédeutique à l’action. Le rite se présente de fait comme le lieu où les sujets singuliers et les communautés se préparent activement au processus de changement qu’entraînent les dynamiques enclenchées par les processus d’interculturalité à l’œuvre en Amérique latine depuis la Conquête. Loin de se présenter comme un ‘détour inutile’, un ‘facteur de retard social’ ou une ‘manœuvre de diversion’ par rapport à d’autres modalités d’action tenues pour plus réalistes et efficaces, dans le rite on apprend à se transformer.
A partir de cette hypothèse, le plan de notre projet suivra deux voies : l’une rétrospective, l’autre prospective. D’une part, il s’agira de questionner le recours à l’usage du rituel, en tant que dispositif de médiation et de mise en compatibilité de systèmes symboliques et d’ordres du monde hétérogènes dans des situations pratiques qui, par le passé, ont vu colons et missionnaires occidentaux se confronter aux populations autochtones d’Amérique et d’Asie. D’autre part, il s’agira d’étudier l’usage que de nos jours font du rituel non pas les agents occidentaux de la colonisation mais plutôt les populations urbaines les plus fragilisées d’Amérique latine (notamment du Brésil et du Mexique), dans leur tentative de médiation, de mise en compatibilité et d’adaptation à un milieu hostile.
Nous attendons de cette recherche qu’elle nous fournisse les éléments factuels de vérification qu’une autre approche du rituel est possible, lequel sait mettre en lumière, derrière un modus operandi apparemment superflu et archaïque, un savoir-faire précis qui illustre une connaissance et une maitrise fines des ressorts à l’œuvre dans les capacités auto-constructrices des humains.

Mots clés

Technologies du corps et de l’esprit
Efficacité rituelle
Hypnose
Histoire des religions 
Constructivisme

Autres chercheurs participant au projet:

AGNOLIN Adone, Professeur Associé d’Histoire moderne et d’Histoire des religions (Université de São Paulo (USP), BRESIL - Membre du Projet thématique Império Português et coordinateur de l’équipe Religion et Evangélisation, Département d’histoire FFLCH-USP, Cátedra 'Jaime Cortesão', Fundação de Amparo e Pesquisa do Estado de São Paulo – FAPESP.  Histoire moderne et histoire des religions.
MENENDEZ Lazara, Professeur titulaire à la Facultad de Artes y Letras, Universidad de La Havana, CUBA, Anthropologie-sociologie religieuse.
STUBY Amélie, doctorante UNIL. Histoire des religions et anthropologie visuelle.
TASSINARI Tomas, Master, USP.

Les objectifs généraux du projet

Notre projet propose six objectifs :

1) Identifier ponctuellement, à partir des cas empiriques précis, localisés dans l’espace et dans le temps, des illustrations du mode opératoire des mécanismes transformationnels activés par le rituel, en les replaçant dans leurs contextes historiques respectifs, tant modernes qu’actuels.
2) Mettre à l’épreuve un nouveau positionnement théorique et épistémologique dans l’étude du rituel et de ses propriétés efficaces. Pour ce faire, un dialogue interdisciplinaire entre, d’une part, l’approche historico-culturelle, et d’autre part, d’autres perspectives nourries par les apports de la pragmatique, du constructivisme et de l’hypnose de M. Erikson, se rendent nécessaires.
3) Tenter de traiter le rite comme savoir-faire efficace, doté d’une habilité appliquée qui, bien qu’éloignée des modes opératoires mis en place par l’institution médicale et religieuse officielles, est susceptible d’activer des puissantes capacités de programmation, reprogrammation et autocorrection des individus et des communautés.
4) Montrer comment le savoir-faire engagé dans le rite, qui sous-tend une connaissance fine et spontanée des dynamiques psychiques, met à contribution des facultés sensorielles et des ressorts qui, à différentes époques, ont fait l’objet d’attention et de récupération. Employées hier par les missionnaires, à des fins de conversion et de civilisation, elles se trouvent aujourd’hui mises à contribution pour réorienter des parcours individuels et collectifs en déroute.
5) ‘Dé-religioniser’ le rituel, habituellement confiné au domaine de la vie magico-religieuse, pour lui restituer le statut d’un dispositif auto-poïétique, capable d’activer un processus d’auto-construction et repositionnement des sujets.
6) Réhabiliter les pratiques de construction du soi qui, moyennant des instruments apparemment naïfs et artisanaux tels que les rites, replacent les acteurs sociaux au centre de l’action, en faisant d’eux des ’agents actifs de leur propre repositionnement.

L’interdisciplinarité (histoire culturelle, ethnologie, histoire des religions, sociologie des techniques, psychologie, anthropologie visuelle), le comparatisme, et le recours à l’outil audio-visuel constituent les trois points forts de ce projet. L’angle d’approche adopté par celui-ci est nouveau, en ce sens que, du fait de sa démarche ‘constructiviste’, il se démarque des perspectives adoptées habituellement en sciences humaines pour interroger les objets placés au cœur de notre recherche.
L’orientation constructiviste qui est la nôtre, en se posant moins la question du 'sens' ou de la 'signification' des techniques et des dispositifs symboliques à vocation transformationnelle que celle de leur ‘mode opératoire’ et de leur efficace factuelle, aspire en effet à susciter l’intérêt de chercheurs opérant en dehors du cadre des sciences humaines classiques, désireux de s’ouvrir à des questions touchant au domaine de l’écologie culturelle, de la psychologie historique, de l’anthropologie des techniques. Notre projet, en outre, revêt une signification politique spécifique, en ce sens qu’il restitue aux compétences et aux connaissances spontanées des groupes et des sociétés marginalisés leur portée positive.

Congé scientifique 2017-2018

Compte rendu du congé scientifique de Silvia Mancini (du 1er août 2017 au 31 juillet 2018) :

 

Le congé scientifique dont Silvia Mancini a bénéficié a été employé pour réaliser une recherche d’archive et de terrain à La Havane où, depuis janvier 2011, elle avait déjà ouvert un premier chantier d’investigation consacré aux relations entre symbolisme révolutionnaire et symbolisme religieux dans la Cuba contemporaine. La recherche qui a débuté en septembre 2017, intitulée Théories, pratiques et institutionnalisation de la recherche sur la religion à Cuba. Pour un ‘État des lieux’ des relations entre politique et religion dans l’île caribéenne (1870- 2017), en mettant à profit une connaissance davantage approfondie des logiques institutionnelles cubaines, porte elle sur la reconstruction du processus d’officialisation de l’étude des religions à Cuba, processus retracé à partir d’une investigation de terrain et d’archives jamais encore accomplie.

 

Une telle entreprise ‘cartographique’ a été orientée par une hypothèse précise : cette réhabilitation de la place de la religion semble accompagner des transformations idéologiques et socio-politiques majeures, liées paradoxalement à l’affirmation (ou à la réaffirmation) d’une orientation plus que jamais nationaliste, centraliste et pragmatique inscrite dans la longue durée du socialisme cubain. Au moins trois raisons entrent en jeu dans ce changement de stratégie officielle.

 

D’abord, les difficultés économiques et la précarisation des conditions matérielles de vie de la population incitent les autorités à une plus grande tolérance vis-à-vis de pratiques susceptibles de fournir à celle-là de nouveaux instruments d’intégration sociale, assortis d’horizons symboliques réconfortants, encourageant la paix sociale. Ensuite, nombreux sont les acteurs proches des Églises ou porteurs de projets communautaires s’inspirant de cultes d’origine africaine qui, dans les quartiers les plus défavorisés, sont aujourd’hui en train de se substituer à l’État. Et cela, en matière l’accompagnement postscolaire, d’assistance aux personnes âgées, de lutte contre le racisme, contre les nouvelles formes de pauvreté, contre les violences perpétrées envers les femmes. L’État, en somme, se trouve aujourd’hui concurrencé sur son propre terrain par les Églises (par diverses autres formations parareligieuses aussi, émanant de la société civile). Enfin, l’attention internationale portée aux restrictions des libertés civiles qui ont cours à Cuba pousse le Gouvernement à ‘sur-respecter’ les droits humains liés à l’exercice de la pratique religieuse.

 

Ce projet de recherche a bénéficié du soutien financier du DIHSR, de la Commission de la recherche de la Faculté de Théologie et des Sciences de Religions de l’UNIL, et de la Société Académique Vaudoise.

 

Durant son congé scientifique, S. Mancini a aussi effectué un séjour d’enseignement auprès du Colegio de San Luis Potosí (COLSAN), avec lequel existent depuis 2013 des accords de coopérations et d’échange. Elle y a dispensé, entre mai et juin 2018, un cours de 15 heures intitulé: “Debate sobre magia e idolatría. Reflexiones en torno a la construcción occidental de la Alteridad religiosa”, dans le cadre du Programa de Estudios Antropológicos (Seminario permanente “Sistemas rituales, míticos y estéticos y Cultura y sociedad en los barrios de San Luis Potosí). Ce séjour, qui a impliqué aussi sa participation à deux émissions de radio, lui a offert l’opportunité de renforcer les liens avec ses collègues mexicains en vue d’une prolongation du projet de recherche Urban, rural and indigenous ritual practices in Mexico: between symbolism and political strategies, financé en 2015-2016 dans le cadre du Seed Money Grants for Latin America 2015, CODEV/EPFL. Ce séjour au Mexique a été intégralement pris en charge par le COLSAN.

Congé scientifique 2010-2011

Du 1er août 2010 au 31 juillet 2011

Les recherches réalisées pendant son congé scientifique par la Prof. Silvia Mancini, de retour à l’UNIL après une année d’absence, portent sur deux terrains distincts, effectués respectivement au premier et au second semestre de l’année académique 2010-2011. Durant le semestre d’automne, elle a été accueillie comme pensionnaire et chercheuse associée auprès du CEMCA (Centro de Estudios Mexicanos y Centroamericanos), rattaché, en France, au MAEE et au CNRS. A Mexico, grâce à un financement du Fond National Suisse, et sous le patronage de l’Instituto de Investigaciones Antropologicas de la UNAM (Universidad Nacional Autonóma de Mexico), elle a réalisé une recherche intitulée Parure et ‘efficace’ rituel. Recherche sur le statut et la fonction du vêtement dans les pratiques thaumaturgiques et transformationnelles de la religiosité populaire du Mexique central, dont les résultats sont en cours d’élaboration.

Au semestre de printemps, invitée par la Faculté des lettres de l’Université de La Havane, elle s’est rendue à Cuba pour y réaliser une recherche intitulée Culture et symbolisme civils versus culture et symbolisme religieux dans la Cuba contemporaine. Cette recherche, rendue possible grâce aux contacts établis avec la Facultad de Filosofia y Historia de la ULH, la Casa de las Américas, l’Instituto cubano de investigación cultural Juan Marinello , visait deux objectifs principaux. D’abord, cartographier la situation politico-religieuse de la Cuba d’aujourd’hui. Ensuite, interroger les formes et le statut pratico-politique de la ‘religion civique’. A savoir, les symboles, les commémorations collectives, les récits fondateurs, les liturgies publiques et privées célébrant les valeurs et l’éthique issus du processus révolutionnaire – mais aussi d’autres vecteurs institutionnels et d’autres dispositifs culturels, de nature moins explicite, fonctionnant comme des ‘relais’ de ce même processus. De ce programme-cadre, un des volets a consisté en une observation directe du mode de fonctionnement d’une institution rattachée au Ministère de la Culture, le Centro Pablo de la Torriente Brau.

Enfin, durant l’année académique 2010-2011, le projet intitulé Techniques du corps et de l’esprit. Approche historico-comparative et filmique des dispositifs psycho-corporels de construction, transformation et réparation en Amérique latine (Brésil, Mexique, Cuba), a reçu la labellisation de l’Institut des Amériques. Ce projet a en effet été retenu dans le cadre de l’appel à projets pour les années 2011-2013.

 
Presentación en castellano

Presentación

Silvia Mancini, antropóloga e historiadora de las religiones, orientó su producción científica, a lo largo de su trayectoria académica, a partir de una doble figura. Por un lado, desarrolló una reflexión sistemática, de naturaleza histórico-crítica, sobre las apuestas culturales, institucionales, históricas y políticas subyacentes al discurso que surge de las ciencias de las religiones en Europa. Esa reflexión se interroga sobre las razones por las cuales esas ciencias se resisten a proceder, con respecto a la categoría de “religión” y a las problemáticas relativas a ella, al mismo trabajo metódico de perspectivización histórico-crítica que, a partir del advenimiento de la modernidad, supieron realizar las ciencias humanas en otros dominios de la vida cultural. A partir de la constatación del “religionismo” larvado que sigue estando presente en los enfoques “científicos” de las religiones, Silvia Mancini se interroga desde hace algunos años sobre otras vías posibles para abordar el estudio, a la vez histórico y comparado, de las lógicas y de los artefactos simbólicos entendidos hasta aquí a través de la categoría de “religión”. Por otro lado, trabaja sobre las producciones culturales (concepciones, instituciones y prácticas), tanto ilustradas como populares, situadas en los márgenes, en conflicto, en competencia y en tensión respecto de las producciones discursivas y simbólicas eruditas, tomando en cuenta particularmente las formas religiosas oficiales dominantes en Europa. Después de haber estudiado fenómenos localizados en el área mediterránea y en las Antillas francesas, actualmente desarrolla investigaciones en México, en Cuba y en Brasil. Éstas apuntan, por un lado, a las relaciones de imbricación estrecha entre lógicas políticas y lógicas simbólicas, particularmente de naturaleza mítico-ritual; por el otro, a las técnicas del cuerpo y del espíritu entabladas en prácticas que ponen en juego los estados psíquicos disociados.

Sus ámbitos de enseñanza son la historiografía y la epistemología de la historia de las religiones y las tradiciones marginalizadas y transversales.

 

Cátedra C. Lévi-Strauss en el Estado de São Paulo, Brasil

El Comité Franco-Brasileño de dirección del programa “Cátedras francesas en el estado de São Paulo”, durante su reunión del 20 de diciembre de 2013, otorgó una de las cátedras C. Lévi-Strauss a la profesora Silvia Mancini por el proyecto titulado “Técnicas del cuerpo y del espíritu. Enfoque histórico-comparativo de los dispositivos psico-corporales de construcción, transformación y reparación en América Latina”. La actividad de la profesora seleccionada comenzó en julio de 2015 en el Departamento de Historia de la Universidad de São Paulo, Facultad de Filosofía, Letras y Ciencias Humanas, donde dio un curso de posgrado titulado “Religión como técnica: tradiciones marginalizadas y transversales”.

 

Descripción de los proyectos

Urban, rural and indigenous ritual practices in Mexico: between symbolism and political strategies, financiado en el marco del Seed Money Grants for Latin America 2015, CODEV / EPFL, Confederación Suiza.

Responsable científico:
Apellido y nombre: MANCINI, Silvia
Nivel:  Profesora Ordinaria de Historia Comparada de las Religiones
Laboratorios de adscripción: Institut Religions Cultures Modernité (IRCM), UNIL.
Centro de Estudios Mexicanos y Centroamericanos (CEMCA)
UMIFRE 16 del CNRS, vinculada a la Embajada de Francia
en México.
Dirección:  Faculté de Théologie et des Sciences des Religions (FTSR)
Université de Lausanne, Anthropole, Dorigny, 1015 Lausanne - Suiza
Teléfono: +41 21 646.46.04 y +41 78 734.22.55
Correo electrónico: silvia.mancini@unil.ch
Disciplina:  Historia comparada de las religiones; antropología cultura y social; antropología visual

Breve descripción del proyecto:

Concebido en colaboración con la Universidad Iberoamericana, México, y el COLSAN (Colegio de San Luis Potosí), este proyecto de investigación aspira a proceder a una nueva apreciación de la institución ritual, considerada en sus relaciones con la práctica del ejercicio del poder. Apartándonos de una lectura que hace del rito una pura “representación”, que da cuenta del ámbito mágico-religioso y simbólico, y por ello simple expresión de la “ideología” o de la “cosmovisión” de algunas culturas tradicionales, estudiaremos el ritual como un instrumento de acción y como un modo de acción política con derecho propio. Semejante enfoque se justifica por la existencia, en México, de diversas instituciones rituales (cultos, formas devocionales, ciclos festivos, peregrinaciones, danzas ceremoniales, etc.) que sirven como soportes y vehículos de estrategias políticas muy concretas, destinadas a operar cambios en las relaciones de fuerza entre los grupos en contacto. La investigación prevé dos fases: 1) Realización de diversos trabajos de campo efectuados por un equipo suizo-mexicano en regiones situadas en el México central. La unidad de la investigación llevada a cabo sobre instituciones y regiones geográficas diversas descansa en la elección de una metodología común (la observación participante; métodos cualitativos de entrevistas e historias de vida; utilización metódica de herramientas audiovisuales). 2) Los materiales recogidos serán confrontados durante un encuentro común, destinado a evaluar la adecuación entre los documentos hallados, la metodología adoptada y las hipótesis de investigación preliminares. Y ello, para validar o invalidar los presupuestos de partida. Las pistas más significativas serán privilegiadas y serán objeto más adelante de investigaciones profundas de largo aliento. Nuestro proyecto aspira a presentar a la comunidad científica internacional y a la clase dirigente nacional e internacional una visión de los procesos sociopolíticos tal como funcionan concretamente, en los ambientes socioculturales considerados marginales. Esperamos con ello sensibilizar a los factores políticos de decisión, en una visión más inclusiva y respetuosa de las particularidades socioculturales de las minorías.

Palabras clave:

México
Ritual
Simbolismos y liturgias político-religiosas
Santa Muerte

Otros investigadores participantes en el proyecto:

MOBIO, Francis, doctorando-asistente diplomado en la UNIL, encargado del curso de Antropología Visual, Institut Religions Cultures Modernité (IRCM), UNIL, Suiza.
ROBICHEAU, David, Profesor emérito, Universidad Iberoamericana, México.
MORENO, Manuel, Investigador, Universidad Iberoamericana, México.
BENCIOLINI, María, doctora en Antropología, UNAM, México.
GUTIÉRREZ DEL ÁNGEL, Arturo, Profesor COLSAN, San Luis Potosí.

Objetivos generales del proyecto:

A través de este proyecto, perseguimos cuatro objetivos, de orden científico-cognitivo, político y ético: A) Descolonizar el saber antropológico a través del restablecimiento, en una perspectiva no eurocéntrica, de una mayor simetría entre el observador occidental y las culturas locales observadas. B) “Des-religionizar” el ritual, estudiándolo como un modus operandi específico, que alcanza resultados fácticos recurriendo a una “técnica ficcional” particular. C) Elucidar otras modalidades de “hacer política”, menos frontales pero igual de eficaces. D) Interrogar las relaciones sociopolíticas entre el centro y la periferia, lo local y lo global, en ciertas regiones de México.


Cultura y simbolismo civil versus cultura y simbolismo religioso en la Cuba contemporánea

Responsable científico:

Apellido y nombre: MANCINI, Silvia
Nivel: Catedrática de Historia Comparada de las Religiones
Laboratorios de adscripción: Institut Religions Cultures Modernité (IRCM), UNIL.
Investigadora asociada al Centro de Estudios Mexicanos y Centroamericanos (CEMCA), UMIFRE 16 del CNRS, vinculada a la Embajada de Francia en México.
Dirección: Faculté de Théologie et des Sciences des Religions (FTSR)
Université de Lausanne, Anthropole, Dorigny, 1015 Lausanne - Suiza
Teléfono: +41 21 646.46.04 y +41 78 734.22.55
Correo electrónico: silvia.mancini@unil.ch
Disciplina: Historia comparada de las religiones; antropología cultural;
antropología visual

Breve descripción del proyecto:

Este proyecto, financiado por la IRCM y el DIHSR de la Universidad de Lausana, sigue dos líneas directrices. La primera aspira a cartografiar la situación político-religiosa de la Cuba contemporánea a partir de los años 90. En esta época, se realizó una modificación de la Constitución cubana relativa al Estado, que se transforma de “república socialista atea” en “república socialista laica”. Desde entonces, se pudo observar un cambio sensible de la posición del Estado frente a las diversas y múltiples formas de culto y de prácticas religiosas difundidas en el país. Este cambio concierne tanto a las iglesias institucionalizadas como a los diversos ámbitos y organizaciones con vocación espiritual no eclesiásticos. La segunda línea de investigación explora las formas y el estatus práctico-político de la “religión cívica” (es decir, los símbolos, las conmemoraciones colectivas, los relatos fundadores, las liturgias públicas y privadas que celebran los valores y la ética revolucionaria, etc.). Todas esas formas expresivas de la “religión civil” son cultivadas por el gobierno revolucionario a través de dispositivos institucionales precisos: en las universidades, en las escuelas, en los comités de defensa de la revolución (CDR), en la museografía, en la prensa y en las múltiples artes que florecen en la isla.
Estas dos líneas directrices dan lugar a dos partes diferentes de la investigación.
La primera consiste en una encuesta llevada a cabo con intelectuales y personalidades reconocidos de la escena cultural cubana, todos ellos implicados, en mayor o menor medida, en la gestión política e ideológica de las relaciones entre la cultura laica oficial y la práctica religiosa. En esta parte, el trabajo efectuado hasta aquí estuvo destinado a: a) conocer el posicionamiento del mundo universitario y de las autoridades académicas con respecto al estudio científico de los fenómenos sociorreligiosos; b) entrevistar y filmar, en el marco de conversaciones con objetivos específicos, a diversos actores de la cultura oficial cubana (tanto a intelectuales laicos como a intelectuales “confesionales”); c) observar el fenómeno de reinvestidura y valorización de la herencia afrocubana en diversos intelectuales y líderes afrodescendientes. Este fenómeno lleva hoy a la formación progresiva de un aparato teológico desconocido hasta ahora, que instala esta herencia en competencia creciente con los cultos de origen cristiano.
La segunda parte consiste en una observación prolongada y directa, utilizando herramientas audiovisuales, del modo de funcionamiento de una institución civil precisa, vinculada al Ministerio de Cultura. Se trata del Centro Pablo de la Torriente Brau, cuyo interés consiste en valorizar ciertos sectores artísticos y promover la creatividad. Este Centro, además de coordinar diversos tipos de actividad creativa (arte digital, fotografía, poesía, cine, publicación de textos de memorias y de naturaleza testimonial), constituye hoy, en La Habana, el más importante vector de promoción y difusión de la Nueva Trova. Se trata de un género musical (que se corresponde vagamente con lo que, en el mundo francófono, se lama “canción de autor”), cuyos textos cantados, de alto valor poético, hablan sobre temáticas políticas, existenciales, de crítica social y de amor, sobre melodías ejecutadas esencialmente en guitarra. La observación cercana, casi etnográfica, de las actividades del Centro Pablo nos puso frente a un dispositivo institucional, promotor de cultura y de creatividad individual, donde el compromiso político con y en los valores éticos y políticos vinculados a la revolución va de la mano con la reflexión poética sobre las dificultades de la existencia cotidiana de los ciudadanos. Es precisamente en ese tipo de expresión artística donde jóvenes intelectuales, autores de textos y de melodías originales, expresan su compromiso civil con una sociedad cuyas contradicciones son enunciadas, sin por ello renegar de la historia de su país y de su elección por el socialismo. Las entrevistas y el seguimiento de la actividad artística de los “trovadores” del Centro Pablo constituyen uno de los ejes principales de nuestra investigación sobre la cultura y el simbolismo civil de los cubanos.

Palabras clave

Cuba
Religión civil
Simbolismos y liturgias político-religiosas
Arte sagrado y arte profano
“Nueva Trova”
Marxismo y religión

Otros investigadores participantes en el proyecto:

MOBIO, Francis, doctorando-asistente diplomado en la UNIL, encargado de los cursos de Antropología visual, Instituto Religiones Culturas Modernidad (IRCM), UNIL, Suiza
STUBY, Amélie, estudiante de Doctorado, UNIL, Historia de las religiones y antropología visual.

Objetivos generales del proyecto

Este proyecto, actualmente en curso, se propone cuatro objetivos:
A) Observar y analizar, en el nivel local, las articulaciones entre los dominios de lo político y de lo religioso, acordando siempre una atención particular a los lenguajes y a las lógicas simbólicas operantes en los discursos y las prácticas de los diversos actores sociales en presencia.
B) Analizar las tenciones, los acercamientos, las convergencias y las incompatibilidades entre esos mismos lenguajes y lógicas simbólicas que, a menudo ubicadas en posición de competencia, son manejadas por esos mismos actores en forma claramente “estratégica”.
C) Proveer a la comunidad académica e intelectual cubana una mirada diferente sobre sí misma, a partir de un enfoque histórico-religioso y antropológico de sus “maneras de hacer”, tanto discursivas como político-institucionales. Es precisamente a través de esas “maneras de hacer” que hoy se desenvuelve en Cuba la confrontación entre la cultura civil y humanista, surgida de la revolución, y la cultura religiosa que pretende subsanar y corregir los disfuncionamientos de ésta.
D) Aportar una pequeña contribución a la formación de una “conciencia histórico-religiosa cubana”, en un país donde la ausencia de un ámbito académico dedicado a la historia comparada de las religiones –y la presencia reducida, en las universidades, de la antropología cultural aplicada al estudio de las instituciones políticas y discursivas–, tornan difícil la “desencriptación” de algunos conflictos ideológicos y políticos tanto como su resolución.


La religión como técnica. Dispositivos y prácticas rituales en los procesos de corrección y reposicionamiento en situación de disfuncionamiento sociocultural y de interculturalidad

Religion considered as a technique. Devices and ritual practices in the processes of correccion and repositioning in situations of social-cultural dysfunctioning and interculturality

Responsable científico:

Apellido y nombre: MANCINI, Silvia
Nivel: Catedrática de Historia Comparada de las Religiones
Laboratorios de adscripción: Institut Religions Cultures Modernité (IRCM), UNIL.
Investigadora asociada al CEMCA, México.
Dirección: Faculté de Théologie et des Sciences des Religions (FTSR)
Université de Lausanne, Anthropole, Dorigny, 1015 Lausanne - Suiza
Teléfono: +41 21 646.46.04 y +41 78 734.22.55
Correo electrónico: silvia.mancini@unil.ch
Disciplina: Historia comparada de las religiones; antropología cultural;

Breve descripción del proyecto:

A pesar de la enorme literatura producida por las ciencias históricas y sociales sobre el rito, su análisis en tanto dispositivo productor de realidades fácticas y efectos concretos, objetivables y mensurables, no constituyó una prioridad para esas ciencias. Nuestro proyecto se propone precisamente prestar una atención particular a esos efectos que dan cuenta del orden de la factualidad (de naturaleza tanto histórica y social como psicocorporal). A fin de reabrir el debate sobre esta institución simbólica paradójica, partiendo del presupuesto de que el rito es primero un hacer activo que apunta a la eficacia, nuestra investigación revisitará un corpus histórico de la edad moderna, que emana de la literatura de los misioneros jesuitas de tres continentes, haciéndolo dialogar con un corpus de observaciones etnográficas contemporáneas recolectadas en dos grandes ciudades latinoamericanas.
Este proyecto tiene como objetivo principal reabrir la cuestión de la eficacia ritual, recurriendo a instrumentos metodológicos comunes a S. Mancini y a A. Agnolin, los dos responsables principales del proyecto, vinculados hace muchos años a través de relaciones de colaboración institucional en el ámbito de la historia de las religiones y de la antropología histórica.
El hecho de recurrir de manera sistemática a la herramienta ritual –empleada desde la época moderna en las prácticas de evangelización, tanto en la América Latina colonial como en Asia, pero que en nuestros días es corriente también en la vida de las comunidades rurales y urbanas marginalizadas de Brasil y de otras regiones latinoamericanas– no puede dejar de suscitar interrogaciones sobre las razones de su éxito.
¿Cuáles son los vectores de la eficacia ritual que parecen perdurar en plena modernidad, en innumerables situaciones de la existencia individual y colectiva? ¿Qué fuerzas activas moviliza el ritual? ¿Por qué esta modalidad simbólica de intervención sobre los espíritus y los cuerpos se pone en juego cada vez que se trata de operar cambios, reprogramar conductas, enfrentar un imprevisto o un pasaje crítico, o que una transformación cultural profunda se impone a los individuos o a las comunidades?
Para tratar de responder a estas preguntas desde una perspectiva que articule historia y antropología, los responsables del presente proyecto se proponen interrogar el ritual a partir de materiales de archivo (testimonios e informes de la época moderna y colonial), y por la observación etnográfica directa, recurriendo a la herramienta audiovisual.
Al tratar el dispositivo ritual como un modus operandi con total legitimidad, regido por sus reglas y sus criterios de eficacia (y no como una práctica que una ideología ingenua y crédula parecería justificar), perseguimos un segundo objetivo. Se trata de someter a verificación la hipótesis que afirma que la conducta ritual, contrariamente a una idea preconcebida, constituye una verdadera propedéutica para la acción. El rito se presenta de hecho como el lugar donde los sujetos singulares y las comunidades se preparan activamente para el proceso de cambio que implican las dinámicas desencadenadas por los procesos de interculturalidad puestos en práctica en América Latina desde la conquista. Lejos de presentarse como un “desvío inútil”, un “factor de retraso social” o una “maniobra de distracción” en relación a otras modalidades de acción consideradas más realistas y eficaces, en el rito uno aprende a transformarse.
A partir de esta hipótesis, el plan de nuestro proyecto seguirá dos vías: una retrospectiva, otra prospectiva. Por un lado, trataremos de interrogar el uso del ritual, en tanto dispositivo de mediación y de compatibilización de sistemas simbólicos y de órdenes del mundo heterogéneos, en situaciones prácticas que, en el pasado, fueron un factor de enfrentamiento de colonos y misioneros occidentales con las poblaciones autóctonas de América y de Asia. Por otro lado, se tratará de estudiar el uso que hacen hoy en día no tanto los agentes occidentales de la colonización sino más bien las poblaciones urbanas más fragilizadas de América Latina (particularmente de Brasil y de México), en su tentativa de mediación, de compatibilización y de adaptación a un medio hostil.
Esperamos que esta investigación nos provea los elementos fácticos que permitan una verificación de que otro enfoque del ritual es posible, un enfoque que sepa echar luz, detrás de un modus operandi aparentemente superfluo y arcaico, sobre un saber preciso que ilustra un conocimiento y un dominio finos de los mecanismos en acción en las capacidades autoconstructivas de los seres humanos.

Palabras clave

Tecnologías del cuerpo y del espíritu
Eficacia ritual
Hipnosis
Historia de las religiones
Constructivismo

Otros investigadores que participan del proyecto:

AGNOLIN, Adone, Profesor Asociado de Historia moderna y de Historia de las religiones. Universidad de São Paulo (USP), Brasil. Miembro del proyecto temático Império Português, y coordinador del equipo Religión y Evangelización, Departamento de Historia FFLCH-USP, Cátedra “Jaime Cortesão”, Fundação de Amparo e Pesquisa do Estado de São Paulo (FAPESP). Historia moderna e historia de las religiones.
MENENDEZ, Lázara. Profesora titular en la Facultad de Artes y Letras, Universidad de La Habana, Cuba, Antropología, sociología religiosa.
STUBY, Amélie, doctoranda UNIL. Historia de las religiones y antropología visual.
TASSINARI, Tomás. Master, USP.

Objetivos generales del proyecto:

Nuestro proyecto se propone alcanzar seis objetivos:

1) Identificar puntualmente, a partir de casos empíricos precisos, localizados en el espacio y en el tiempo, determinadas ilustraciones del modo operatorio de los mecanismos transformacionales activados por el ritual, reubicándolos en sus contextos históricos respectivos, tanto modernos como actuales.
2) Poner a prueba un nuevo posicionamiento teórico y epistemológico en el estudio del ritual y de sus propiedades eficaces. Para ello, se torna necesario realizar un diálogo interdisciplinario entre el enfoque histórico-cultural, por un lado, y otras perspectivas alimentadas por los aportes de la pragmática, del constructivismo y de la hipnosis de M. Erikson, por el otro.
3) Tratar el rito como saber eficaz, dotado de una habilidad aplicada que, aunque alejada de los modos operatorios puestos en práctica por la institución médica y religiosa oficiales, es susceptible de activar potentes capacidades de programación, reprogramación y autocorrección de los individuos y de las comunidades.
4) Mostrar cómo el saber inscripto en el rito, saber donde subyace un conocimiento fino y espontáneo de las dinámicas psíquicas, pone en contribución facultades sensoriales y mecanismos que, en diferentes épocas, fueron objeto de atención y de recuperación. Empleado ayer por los misioneros con fines de conversión y de civilización, el rito se encuentra hoy en día colaborando en la reorientación de los recorridos individuales y colectivos en vías de fracaso.
5) “Des-religionizar” el ritual, habitualmente confinado al ámbito de la vida mágico-religiosa, para devolverle el estatus de dispositivo autopoiético, capaz de activar un proceso de autoconstrucción y reposicionamiento de los sujetos.
6) Rehabilitar las prácticas de construcción de sí que, por medio de instrumentos aparentemente ingenuos y artesanales como los ritos, reubican a los actores sociales en el centro de la acción, haciendo de ellos agentes activos de su propio reposicionamiento.

La interdisciplinariedad (historia cultural, etnología, historia de las religiones, sociología de las técnicas, psicología, antropología visual), el comparatismo y el recurso a la herramiento audiovisual constituyen los tres puntos fuertes de este proyecto. El punto de vista adoptado es nuevo, en el sentido de que, por su procedimiento “constructivista”, se desmarca de las perspectivas adoptadas habitualmente en ciencias humanas, para interrogar los objetos ubicados en el corazón de nuestra investigación.
Nuestra orientación constructivista, al plantearse no tanto la cuestión del “sentido” o de la “significación” de las técnicas y de los dispositivos simbólicos con vocación transformacional, sino más bien la de su “modo operatorio” y de su eficacia fáctica, aspira en efecto a suscitar el interés de investigadores que operan por fuera del marco de las ciencias humanas clásicas, interesados en internarse en preguntas concernientes al ámbito de la ecología cultural, de la psicología histórica, de la antropología de las técnicas. Nuestro proyecto, además, reviste una significación política específica, en el sentido de que restituye a las competencias y a los conocimientos espontáneos de los grupos y de las sociedades marginalizadas su alcance positivo.

 

Año sabático científico: informe

Del 1º de agosto de 2010 al 31 de julio de 2011

Las investigaciones realizadas por la profesora Silvia Mancini durante su año sabático científico apuntan a dos terrenos diferentes, concretados respectivamente en el primero y en el segundo semestre del año académico 2010-2011.
Durante el semestre de otoño, fue recibida como pensionaria e investigadora asociada en el CEMCA (Centro de Estudios Mexicanos y Centroamericanos), vinculado, en Francia, con el MAEE y con el CNRS. En México, gracias a un financiamiento del Fondo Nacional Suizo, y bajo el patronazgo del Instituto de Investigaciones Antropológicas de la UNAM (Universidad Nacional Autónoma de México), ha realizado una investigación titulada “Adorno y ‘eficacia’ ritual. Investigación sobre el estatuto y la función de la vestimenta en las prácticas taumatúrgicas y transformacionales de la religiosidad popular en México central”, cuyos resultados están en vías de elaboración.
En el semestre de primavera, invitada por la Facultad de Letras de la Universidad de La Habana, fue a Cuba para realizar allí una investigación titulada “Cultura y simbolismo civiles versus cultura y simbolismo religiosos en la Cuba contemporánea”. Esta investigación, que fue posible gracias a los contactos establecidos con la Facultad de Filosofía e Historia de la ULH, la Casa de las Américas, el Instituto Cubano de Investigación Cultural Juan Marinello, apuntaba a dos objetivos principales. Primero, cartografiar la situación político-religiosa de la Cuba de hoy en día. Luego, interrogar las formas y el estatuto práctico-político de la “religión cívica”. A saber, los símbolos, las conmemoraciones colectivas, los relatos fundadores, las liturgias públicas y privadas que celebran los valores y la ética surgidos del proceso revolucionario, pero también otros vectores institucionales y otros dispositivos culturales, de naturaleza menos explícita, que funcionan como “relevos” de ese mismo proceso. Una de las partes de este programa-marco consistió en una observación directa del modo de funcionamiento de una institución vinculada al Ministerio de la Cultura, el Centro Pablo de la Torriente Brau.

En fin, durante el año académico 2010-2011, el proyecto titulado “Técnicas del cuerpo y del espíritu. Enfoque histórico-comparativo y fílmico de los dispositivos psico-corporales de construcción, transformación y reparación en América Latina (Brasil, México, Cuba)” recibió la acreditación del Instituto de las Américas. Este proyecto, en efecto, ha sido elegido en el marco del llamado a proyectos para los años 2011-2013.

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