Certaines personnalités très médiatisées, telles que Matthieu Ricard, Christophe André, Alexandre Jollien, André Comte-Sponville, Luc Ferry ou encore Fréderic Lenoir (…) ont contribué à diffuser une certaine approche du spirituel dans le monde francophone. Ils prennent appui sur des sagesses soit orientales soit occidentales.
Dans la sphère éducative, aussi bien que dans le cadre des soins, un effort de conceptualisation pour penser la spiritualité en clinique nous paraît indispensable.
Dans nos sociétés occidentales, la sécularisation peut être tellement forte qu’elle conduit à ne plus faire complètement droit à la religion et à la spiritualité, ne leur laissant que peu de place dans l’espace public. Un des dangers, étant alors que la religion ou la spiritualité, resurgissent sous des formes fanatiques, violentes, oppressantes, enfermantes, voire aliénantes. Alors, comment tenir compte de la spiritualité dans une société sécularisée, où sont prônées laïcité et neutralité ?
Dans le cadre des soins, il existe un consensus dans la perspective de mettre la personne humaine au centre de la prise en charge, comment alors tenir compte de la dimension spirituelle de la personne ? La plateforme Médecine, spiritualité, soins et société (MS3) du CHUV met en avant une prise en charge pluridisciplinaire au sein de la clinique hospitalière. La neurothéologie et les neurosciences postulent que le transcendant implique des structures cognitives élevées et que le cerveau possède un mécanisme neurologique pour la transcendance de soi. Serait-il alors possible d’envisager un avenir construit sur une « spiritualité universelle » au-delà des religions et des barrières culturelles ?
Alors, quels paradigmes pourrions-nous convoquer dans la clinique pour répondre à l’exigence de tenir compte de la dimension spirituelle de la personne ? Et que faire lorsque ces aspects s’invitent dans une clinique thérapeutique, au sein d’une pratique hors des murs de l’hôpital ? Comment accompagner les patients pour un meilleur fonctionnement psychique et « mieux être spirituel » dans leur prise en charge ?
L’anthropologie spiritualiste proposée par Viktor Frankl (1905-1997) pourrait-elle nourrir et entretenir un dialogue fécond pour les questions soulevées par la clinique du sens ? Pourrait-elle constituer un paradigme fédérateur et fécondant entre théologiens, accompagnants spirituels, soignants, médecins, psychiatres et psychothérapeutes ? Les réflexions issues de la recherche concernant la psychologie du développement religieux pourraient-elles étayer nos interrogations et faire évoluer nos pratiques ? C’est dans cette perspective que la plate-forme MS3 du CHUV, le service de l’aumônerie au CHUV, le Centre interdisciplinaire en histoire et sciences des religions de l’Université de Lausanne et la Schweizerische Gesellschaft für Logotherapie und Existenzanalyse (SGLE) mettent sur pied ce colloque.
Institut de sciences sociales des religions
ISSR / FTSR
Université de Lausanne
Plateforme Médecine, Spiritualité, Soins et Société MS3
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