Journée d'échange franco-suisse 2009

Densités, centralités, intensités. <br />Quelles perceptions? Quelles réalités? Quelles représentations?

Le colloque a eu lieu le 3 juillet 2009 à l'Université de Lausanne. Il a été organisé par les organismes suivants:

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Thème du colloque

La densité s'apprécie le plus souvent à travers la morphologie du cadre construit et se mesure à l'aide d'indices qui décrivent une matérialité figée de la ville. Il apparaît cependant que cette description correspond de moins en moins à la réalité de structures urbaines qui évoluent en fonction des acteurs qui les animent et de temporalités confuses.

En effet, les structures territoriales sont animées par des centralités et des intensités plus ou moins perceptibles mais tout à fait réelles qui s'organisent et se développent en fonction de dynamiques qui leurs sont propres. Comment affirmer aujourd'hui que les centralités et les intensités, visibles ou non visibles, se développeront là où les planificateurs l'ont décidé? Comment intégrer le précepte de développement durable et la notion de contexte au concept de densité? Comment le ressenti des acteurs et les différents âges de la vie peuvent-ils devenir les enjeux d'intensités en devenir?

C'est à travers les regards croisés de professionnels et de chercheurs suisses et français de l'urbanisme que cette journée se propose d'enrichir l'actualité des territoires et, pourquoi pas, de rouvrir certains débats qui auraient pu sembler définitivement clos.

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Public-cible

Membres des associations partenaires, étudiants et enseignants UNIL/EPFL/HES, professionnels et chercheurs de l'architecture et de l'urbanisme suisse et français, ainsi que toute personne intéressée.

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Présentations


Densité, centralité et qualité urbaine: trois dimensions de l'intensité?
Aménager pour qualifier la ville et moduler les registres de l'intensité urbaine

Da Cunha, Antonio et Kaiser, Christian

Université de Lausanne, Institut de géographie
Observatoire universitaire de la ville et du développement durable

L'approche de l'urbanisme durable réinterprète et réinvente le modèle de la ville dense. Elle reconsidère les avantages de la proximité et pense l'organisation des relations entre la forme urbaine, les fonctions et les usages de la ville dans une visée de production de la qualité urbaine aux différentes échelles de réflexion et d'action. La densité, la diversité (morphologique, fonctionnelle, sociale), les arborescences ou les maillages plus ou moins serrés des réseaux de communication peuvent conditionner la qualité, mais aussi l'intensité d'un lieu. Mais qu'est-ce que l'intensité urbaine? Comment tressons-nous la trame conceptuelle (les notions dont nous avons besoin et leurs relations) qui permet de penser l'intensité? La communication explore la notion d'intensité en la situant dans un champ notionnel plus large. L'intensité urbaine révèle forcément la présence humaine et la manière dont la ville est vécue, représentée et appropriée par ses habitants. La notion renvoie à une effervescence des entrecroisements ou des interactions dans un territoire, un lieu de référence collectif dépositaire d'une signification pratique et/ou symbolique qui en justifie l'usage. Elle se décline à plusieurs échelles. Partant d'un diagnostic des transformations récentes de la répartition des densités dans l'agglomération lausannoise, de l'agencement de ces centralités et du fonctionnement de son système de mobilités, la contribution interroge la notion d'intensité comme outil de réflexion et d'action en matière d'aménagement urbain durable.


De l'étalement urbain au quartier urbain durable: comment changer les mentalités en Provence?

Bellante, Janine

Vice présidente du Conseil français des urbanistes
Directrice planification urbaine de la Communauté du Pays d'Aix en Provence

Avec la crise énergétique et la fin d’un modèle financier, nous sommes dans une période charnière de notre société qui nécessite réflexions, propositions mais surtout actions. Cette crise nous amène à prendre des risques, à changer nos habitudes. Elle nécessite débats et sans aucun doute de nouvelles prises de position.

L’étalement urbain, l’extension sans soucis du lendemain sont derrière nous. Nous devons réagir vite, le temps s’est raccourci. En Provence, dans le sud de la France, attractivité rime avec fragilité. Les élus et les urbanistes s’interrogent sur le renouveau de l’urbanisme: « densité plutôt qu’étalement, intensité plutôt que densité, quartiers durables, nouveaux concepts, nouveaux modèles, et peut être nouvelles façons de vivre...»


La démarche de projet pour contextualiser une densification de qualité

Marchand, Bruno

Ecole polytechnique de Lausanne (EPFL), Institut d'architecture et de la ville. Directeur du Laboratoire de théorie et d'histoire 2

La recherche de la densité est actuellement au centre des préoccupations architecturales et urbanistiques, car elle est directement impliquée dans la notion de développement durable. En effet, la densité est un facteur déterminant de réduction du nombre de déplacements et, par là même, agit sur la consommation d’énergie et sur les émissions polluantes ; d’autre part, elle contribue à restreindre la consommation d’espace, car plus dense sera le développement envisagé, moins son implantation exigera de terrains naturels.

Longtemps décriée, associée à la fois à la spéculation et aux opérations suburbaines, la densité doit être perçue de façon positive, notamment si on l’associe à la vie et à la qualité des espaces publics. Il faut donc aborder cette notion selon une autre dimension, de nature qualitative. C’est ainsi que nous avons été conduits à définir les conditions de la densité, parmi lesquels le fait que la densité doit être déterminée en fonction des contextes spécifiques dans lesquels elle est appliquée. L’exposé portera spécifiquement sur le développement de cette question, à partir d’un cas d’étude.


Pendant de l'intensité urbaine en France, une intensité rurale à planifier

Marly, Jean

CERTU - Centre d'études sur les réseaux les transports l'urbanisme et les constructions publiques - Groupe Aménagement Urbanisme

La plupart des schémas de cohérence territoriaux (ScoT) repèrent des secteurs de développement prioritaires liés à des réseaux de transports en commun actuels ou à venir pour lesquels des contraintes, tant de formes urbaines que de densité, intensité ou compacité, sont établies. Mais, question, est-ce bien là, dans ces secteurs souvent très bien dotés en ingénierie que se produira l'essentiel de l'urbanisation?


Dynamiques d'intensité événementielle: visions d'une urbanité en devenir

Lavadinho, Sonia

Ecole polytechnique de Lausanne (EPFL). Institut de l'urbain et des territoires, Laboratoire transport et mobilité

L’intensité urbaine est le plus souvent mesurée de manière statique, par des indicateurs se référant à des réalités tangibles et toujours accessibles. Nous voulons ici au contraire approcher la notion d’intensité dans sa dimension dynamique, en focalisant notre attention sur certains types d’intensités dont le caractère volatile rend leur appréhension plus difficile. En effet, maints phénomènes qui participent de l’urbanité ont un caractère éphémère ou changeant qui les rend réfractaires à une mesurabilité par des méthodes classiques. Cela ne les rend pas moins intenses pour autant, et ils peuvent constituer des marqueurs qui persistent dans les mémoires au-delà de leur durée, et qui sont réactivés lors de leur répétition cyclique où de leur réincarnation sous la forme d’un événement singulier ultérieur qui leur fait écho. Cette récurrence contribue dès lors à renforcer dans les esprits, fût-ce en pointillé, la notion collective de la ville en tant que lieu d’échanges et de flux, alors même qu’un seul de ces événements, pris isolément, souffre d’un déficit de visibilité car il reste en général ignoré des statistiques et ne semble donc pas porter à conséquence. Lors de cette intervention nous nous attacherons à montrer, à l’aide de quelques exemples en Europe et ailleurs, comment la notion d’intensité peut être enrichie par la prise en compte de dynamiques à caractère événementiel et mouvant, qui alimentent une vision en devenir de l’urbanité.


Le paysage pour développer les transports

Schuppisser, Michel

Bureau d'étude Müller, Roman & Schuppisser (mrs), planification en transport et développement territorial, Zürich

Le développement de l'urbanisation ces cinquante dernières années a conduit à une ville diluée et morcelée par les contraintes de la viabilisation. Les nouvelles infrastructures de transport ont provoqué cet étalement informe ou alors elles ont suivi ce développement pour qu'il fonctionne. Dans bien des cas encore, les infrastructures et l'urbanisation s'ignorent lorsque leur interdépendance n'est pas forcée. Ce phénomène se constate au niveau régional par un mitage du territoire et au niveau local par une dilution de la densité et de la mixité dans les quartiers et le long des axes importants. Les projets d'infrastructures qui se développent à partir d'exigences techniques et de respect des "contraintes" réglementaires de toutes sortes produisent de manière presque mécanique ce genre d'espace indéfini plein de trous. Bien heureusement, il existe de nombreuses exceptions.

Penser et construire le paysage, penser et construire la voie publique, c'est redonner une chance à une approche stratégique sur l'utilisation des structures territoriales pour produire des espaces publics de qualité, de la ville attractive, des centralités vivantes et des espaces libres signifiants. L'exposé va montrer la quête qui consiste à faire au mieux correspondre les potentiels du paysage avec les potentiels des réseaux de transport multimodaux, dans un cadre paysager et socio-économique donné, autant à l'échelle régionale qu'à l'échelle locale.


Territoires de vie de personnes âgées en milieu urbain: enjeux d'aménagement et de planification territoriale

Chapon, Pierre-Marie et Renard, Florent

Université Jean Moulin Lyon 3 - UMR 5600 CNRS «Environnement, Ville, Société», EA 4129 «Santé, Individu, Société»

L’objet de cette étude consiste à développer une méthodologie de classification des fonciers afin de choisir les plus favorables pour la construction de logements adaptés pour une catégorie de personnes âgées : femmes vivant seules de plus de 80 ans. La méthode hiérarchique multicritère (MHM) est utilisée et complétée par une analyse objective de la mobilité de la population concernée au moyen de traceurs GPS. Elle permet d’étudier la densité et l’intensité des lieux visités. La méthode utilisée dans ce travail pourra être utilisée dans les documents d’urbanisme et de planification urbaine.


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