Programme_cinema_HEP-UNIL_2020.pdf (249 Ko)
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Lundi 10 février 2020 | Journée 1 (19-LFR189) | 9h à 16h45 – UNIL
Achilleas Papakonstantis, Section d’histoire et esthétique du cinéma, UNIL
Ce cours propose d’analyser les diverses modalités de production et de diffusion des films militants en France au XXe siècle ainsi que les représentations que ces derniers véhiculent, afin d’appréhender la place occupée par le cinéma dans le répertoire historique de l’action politique. Nous reviendrons tout d’abord sur l’histoire de l’expression «cinéma militant» avant de proposer un panorama des films militants relatifs à divers événements politiques marquants (Front populaire, Libération, anticolonialisme et tiers-mondisme, Mai 68, mouvements féministe et écologique). Construite autour de plusieurs études de cas, cette journée sera par ailleurs l’occasion d’aborder certains outils d’analyse filmique pouvant être réutilisés en classe et permettant de décortiquer les diverses manières dont les films produisent un discours politique.
Mardi 11 février 2020 | Journée 2 (19-LFR190) | 9h à 16h45 – UNIL
Laurent Le Forestier, Section d’histoire et esthétique du cinéma, UNIL
Une pensée écologiquement contestataire s’est développée tout au long de ce que l’on a pu appeler «les Trente Glorieuses», s’amplifiant au terme de celles-ci, dans les années 60-70. Le cinéma n’est pas resté à l’écart de ces discours, bien au contraire. Si l’on s’est beaucoup intéressé aux dystopies des films de science-fiction (par exemple Soylent Green de Richard Fleischer, 1973), les productions comiques s’inscrivant dans ce cadre ont été moins abordées, du moins sous cet angle. À travers un corpus constitué de films légitimés et donc connus pour leur discours engagé (par exemple ceux de Tati et Étaix) aussi bien que de films moins attendus (Un chef de rayon explosif, Alexandre le bienheureux, Le Grand Bazar, etc.), on verra que cette ambition politique et discursive de certains films comiques a pu relever d’une volonté de socialisation d’une pensée contestataire, en même temps qu’elle a contribué à renouveler les formes du genre comique (par exemple par le recours au documentaire, comme pour Pays de Cocagne). Ce cours pourra être utile aux enseignants·es désireux·euses d’aborder avec leurs élèves les questions écologiques, d’un point de vue tant historique que philosophique, par le prisme des arts et des médias, et en particulier du cinéma.
Mercredi 12 février 2020 | Journée 3 (19-LFR191) | 9h à 16h45 – UNIL
Mireille Berton, Section d’histoire et esthétique du cinéma, UNIL
Que disent les séries télévisées sur l’histoire? Dans quelle mesure permettent-elles de renouveler notre regard sur et notre connaissance du passé? Quelles sont les stratégies formelles et narratives mises en œuvre pour représenter une époque révolue? À partir de l’analyse de séries de fiction qui revisitent le passé selon différentes modalités – que ce passé soit proche ou lointain, réel ou fantasmé, respecté dans ses grandes lignes ou très librement réinterprété –, nous verrons comment celles-ci développent un discours à la fois complémentaire et parallèle au travail des historiens·nes, car tout récit «historique» dépend d’une mise en intrigue d’éléments saillants. En plus de permettre aux participant·e·s de se familiariser avec les problèmes de méthode liés à l’analyse d’une série TV dans une perspective historique, l’atelier les incitera à réfléchir aux choix formels (de mise en chaîne, mise en cadre, mise en scène) opérés pour représenter le passé ainsi qu’à leur valeur sémantique et idéologique.
Jeudi 13 février 2020 | Journée 4 (19-LFR192) | 9h à 16h45 – UNIL
Alain Boillat, Section d’histoire et esthétique du cinéma, UNIL
Georges Simenon est considéré comme le romancier francophone le plus massivement adapté au cinéma après Dumas – on s’interrogera d’ailleurs quant à la supposée «cinématographicité» de son écriture et à «l’adaptabilité» de ses romans. L’étude de certaines de ces adaptations permet d’explorer les techniques des scénaristes et dialoguistes de la «Qualité française » dans les années 1950. Deux films seront en particulier contextualisés et examinés au travers d’une com- paraison avec le roman homonyme : La Vérité sur Bébé Donge (Henri Decoin, 1952) et En cas de malheur (Claude Autant-Lara, 1958). À la prise en compte du texte romanesque proprement dit s’ajoutera celle d’autres sources textuelles (réception critique et archives de production, en particulier les scénarios) dont le cours montrera comment elles peuvent être exploitées avec profit dans le cadre d’un enseignement portant sur l’adaptation. Les participants auront l’occasion d’acquérir des outils d’analyse pour aborder certains aspects de l’adaptation cinématographique d’œuvres romanesques ayant trait à la question du «point de vue». Cette notion sera envisagée sur un plan audiovisuel, narratif et idéologique (études genre notamment).