À l’heure du vieillissement démographique, des débats récurrents sur l’âge de départ en retraite et du papy boom, les stars sont un des vecteurs d’une nouvelle visibilité du vieillissement, dont les images, qui étaient jusqu’il y a peu tenues à distance des écrans ou évoquées le plus souvent comme le contraire de l’idéal social commun, investissent un grand nombre de productions cinématographiques et télévisuelles en Europe comme aux États-Unis.
En se centrant, à la croisée des star et des age studies, sur ces actrices et acteurs (Glenn Close, Catherine Deneuve, Jack Nicholson, Sylvester Stallone, Gérard Depardieu, Michael Caine, etc.) qui, par leurs performances, leurs rôles, leur parcours professionnel et médiatique, reconduisent, modifient ou transgressent les normes du bien vieillir, cet ouvrage répond à une double ambition. D’une part, comprendre, dans le contexte contemporain, le défi spécifique que constitue l’âge pour les stars, puisque, pour elles, le vieillissement s’inscrit dans une dialectique de permanence et de renouvellement, intrinsèque à la persona de toute vedette. D’autre part, analyser et déconstruire les modèles de vieillissement, les représentations et les discours de l’âge que véhiculent ces stars dans une époque où les limites de ce qui constitue la vieillesse et l’obsolescence sociale n’ont jamais semblé aussi malléables.
Situé à la croisée des études filmiques et des études de genre (gender studies), cet ouvrage explore de façon critique le rôle central que joue l’imaginaire des technologies dans la légitimation de la masculinité – généralement blanche, hétérosexuelle et de classe moyenne – des héros du cinéma hollywoodien contemporain. En effet, de 2001: A Space Odyssey (1968) à Avatar (2009), en passant par Star Wars (1977-2005), Blade Runner (1982), Terminator (1984) et The Matrix (1999), le cinéma américain construit depuis plus de quarante ans ses modèles de masculinité à partir d’un rapport antagoniste à la modernité technologique et à la rationalité scientifique. Or cet état de fait s’avère paradoxal dans le cadre d’une institution aussi « technicienne » et prompte au fétichisme technologique que l’industrie hollywoodienne.
Charles-Antoine Courcoux interroge cette contradiction en examinant des films emblématiques tels que Terminator, The Matrix, I, Robot, mais aussi, au-delà du cinéma de science-fiction, Duel, Rambo II, Gladiator, The Prestige, Unbreakable, The Thomas Crown Affair, Spider-Man 2, Casino Royale ou 2012. L’auteur propose ainsi un renouvellement de l’histoire de la masculinité américaine à l’ère postindustrielle et montre combien le cinéma états-unien forme un espace privilégié de restructuration imaginaire des masculinités dominantes dans leurs relations à la technologie. Première étude de ce type à être publiée en langue française, Des machines et des hommes en appelle, en définitive, à envisager le sentiment d’aliénation qui accompagne l’essor des nouvelles technologies, des années 1970 à nos jours, comme un sentiment de dévirilisation.