Résumé de la recherche
Après plusieurs années de désintérêt des sciences sociales, l'étude des élites connaît un certain renouveau ces dernières années dans la littérature internationale. En Suisse, ce thème reste pourtant encore peu abordé en comparaison avec les autres pays européens, en particulier pour la période récente. En dépit des nombreux travaux «sectoriels» sur certaines élites (politiques et économiques notamment), il n'existe aucune étude systématique sur la question traitant des relations entre les élites des différentes sphères de la société.
Cette faiblesse de la littérature est d'autant plus étonnante que les travaux historiques et politologiques ont souligné le rôle central des élites helvétiques, aussi bien en ce qui concerne le processus d'intégration nationale dans une perspective historique, que la forte concentration du pouvoir entre les mains de certains acteurs cumulant des positions décisionnelles dans différentes sphères de la société (économie, politique, militaire, milieux scientifiques et académiques). Longtemps célébrées comme une clef du succès du pays, en termes d'intégration politique ou de performances économiques, les élites suisses ont fait récemment l'objet de critiques de plus en plus fortes, qui leur reprochent de concentrer le pouvoir entre les mains d'un cercle restreint de personnes: ainsi parle-t-on de plus en plus fréquemment de «société fermée» ou du «Filz helvétique».
La littérature sociologique internationale sur les élites a souligné durant la période d'après-guerre la formation d'élites spécialisées propres à un domaine en raison de la diversification et de la professionnalisation de la société. En Suisse, il semblerait que ce processus de différenciation soit largement resté inachevé, en raison de la persistance d'une forte imbrication des élites des différentes sphères de la société. Ce type de questionnement à propos des élites helvétiques n'a toutefois été que très peu traité dans la littérature historique, sociologique et politologique.
Cette recherche propose de combler cette lacune à travers l'analyse des élites suisses des cinq principales sphères de la société (économie, politique, administration et justice, sphère académique et presse écrite) pour cinq dates couvrant les grandes étapes de l'histoire suisse au cours du 20e siècle (1910, 1937, 1957, 1980 et 2000). Elle permettra de mieux comprendre les interrelations entre les élites des différentes sphères de la société et leur évolution, de dresser un portrait collectif des élites pour ces cinq dates, et, enfin, d'analyser les changements de leur profil au cours du 20e siècle.
Cette recherche a pour objectif, d'une part, de constituer une base de données systématique sur les élites suisses au cours du 20e siècle afin de mener une étude prosopographique de ces milieux sur le long terme, et, d'autre part, de tester dans la longue durée l'hypothèse de la différenciation fonctionnelle ou de la persistance de la cohésion et de l'intégration des élites. Il sera ainsi possible de mieux comprendre l'évolution des interrelations entre les différentes sphères et l'impact de la spécialisation de ces dernières sur le rôle des élites, en particulier pour la période récente encore peu étudiée.
Cette faiblesse de la littérature est d'autant plus étonnante que les travaux historiques et politologiques ont souligné le rôle central des élites helvétiques, aussi bien en ce qui concerne le processus d'intégration nationale dans une perspective historique, que la forte concentration du pouvoir entre les mains de certains acteurs cumulant des positions décisionnelles dans différentes sphères de la société (économie, politique, militaire, milieux scientifiques et académiques). Longtemps célébrées comme une clef du succès du pays, en termes d'intégration politique ou de performances économiques, les élites suisses ont fait récemment l'objet de critiques de plus en plus fortes, qui leur reprochent de concentrer le pouvoir entre les mains d'un cercle restreint de personnes: ainsi parle-t-on de plus en plus fréquemment de «société fermée» ou du «Filz helvétique».
La littérature sociologique internationale sur les élites a souligné durant la période d'après-guerre la formation d'élites spécialisées propres à un domaine en raison de la diversification et de la professionnalisation de la société. En Suisse, il semblerait que ce processus de différenciation soit largement resté inachevé, en raison de la persistance d'une forte imbrication des élites des différentes sphères de la société. Ce type de questionnement à propos des élites helvétiques n'a toutefois été que très peu traité dans la littérature historique, sociologique et politologique.
Cette recherche propose de combler cette lacune à travers l'analyse des élites suisses des cinq principales sphères de la société (économie, politique, administration et justice, sphère académique et presse écrite) pour cinq dates couvrant les grandes étapes de l'histoire suisse au cours du 20e siècle (1910, 1937, 1957, 1980 et 2000). Elle permettra de mieux comprendre les interrelations entre les élites des différentes sphères de la société et leur évolution, de dresser un portrait collectif des élites pour ces cinq dates, et, enfin, d'analyser les changements de leur profil au cours du 20e siècle.
Cette recherche a pour objectif, d'une part, de constituer une base de données systématique sur les élites suisses au cours du 20e siècle afin de mener une étude prosopographique de ces milieux sur le long terme, et, d'autre part, de tester dans la longue durée l'hypothèse de la différenciation fonctionnelle ou de la persistance de la cohésion et de l'intégration des élites. Il sera ainsi possible de mieux comprendre l'évolution des interrelations entre les différentes sphères et l'impact de la spécialisation de ces dernières sur le rôle des élites, en particulier pour la période récente encore peu étudiée.