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Irene Becci, professeure assistante en prétitularisation conditionnelle
En 2006, Irene Becci a obtenu le titre de Docteur en sciences sociales et politiques à l'Institut universitaire européen (Florence), avec une thèse sur une comparaison de la relation au religieux dans le cadre de l'enfermement carcéral en Allemagne orientale et en Italie centrale. Dans cette recherche, elle a pu montrer aussi bien les grandes variations en termes confessionnels et historiques des conceptions de l'assistance spirituelles que les rapprochements considérables quant à l'expérience quotidienne et à la gestion de l'altérité religieuse dans ces deux contextes, ainsi que, plus globalement, analyser la place du religieux dans les « institutions totales ».
L'altérité religieuse est un thème qu'elle a approfondi théoriquement et empiriquement dans son travail de terrain post-doctoral à l'Institut Max-Planck d'ethnologie sociale, où elle s'est concentrée sur la condition post-socialiste allemande. En se penchant sur la vie d'anciens détenus à partir de leur sortie de prison, elle s'est intéressée à l'impact du changement de contexte sur la religion. L'importance de l'ancrage social, territorial et biographique des expériences religieuses - de conversion comme d'abandon - est centrale dans son travail. Ses interrogations en sciences sociales des religions portent aussi sur la construction des relations entre religions plus ou moins établies au sein d'institutions étatiques, sur la place accordée au religieux au sein de ces institutions, ainsi que sur leur gestion de l'altérité religieuse.
Son aisance dans les langues française, allemande, italienne et anglaise, ainsi que dans les méthodes quantitatives et qualitatives sont un atout pour la recherche empirique, pour le suivi des débats européens et pour l'insertion dans les réseaux de la discipline. Ainsi Irene Becci a-t-elle été élue représentante de la Suisse au sein de la Société internationale de sociologie des religions (SISR / ISSR) en 2012, pour trois ans. Elle est par ailleurs membre de l'Association européenne de sociologie. Elle a également contribué à de nombreuses revues spécialisées en Suisse, Italie, Allemagne, France et Angleterre, en tant qu'auteure d'articles et de comptes-rendus, experte extérieure (reviewer) ou traductrice. Une monographie se basant sur le cas est-allemand de son projet de thèse et sur l'étude post-doctorale paraît chez Ashgate en 2012.
Mme Becci a fait ses études académiques d'abord en sociologie et anthropologie à l'Université de Lausanne et La Sapienza à Rome (licence et maîtrise). Des écoles d'été et des années d'échange ont complété sa formation en sciences des religions en Allemagne (aux Universités d'Erfurt et de Constance) et aux États-Unis (à la New York University et à la New School for Social Research). L'Institut universitaire européen a enrichi ses perspectives de recherche d'une dimension européenne et globale, sans réduire son intérêt pour le local.
Son attention aux multiples dynamiques sociales autour de la pluralité religieuse l'a portée à être responsable, en tant que requérante principale, d'une étude financée par le Fonds National Suisse de la Recherche Scientifique dans le cadre du PNR 58. Cette recherche, à laquelle elle a aussi directement collaboré, porte le titre de La pluralisation religieuse dans les prisons en Suisse et s'est étendue de 2007 à 2010. La pluralité religieuse est aussi le thème d'une recherche de terrain menée actuellement à Potsdam dans le Brandebourg, à laquelle elle contribue.
Parallèlement à ses activités de recherche, elle a été à plusieurs reprises chargée d'enseignement, d'abord à la Haute École de Travail Social de Genève, ensuite à l'Institut d'anthropologie de l'Université Martin-Luther de Halle/Saale, et plus récemment à la Faculté de sociologie à l'Université de Bielefeld en Allemagne. Enfin, elle vient de terminer son enseignement à l'Université de Potsdam, portant sur la sociologie de la jeunesse.