Colloque les 20 et 21 mars 2009
Après avoir émergé, à la suite des travaux d'Edward Saïd, dans la littérature scientifique de langue anglaise il y a plus de deux décennies, la "question postcoloniale" fait désormais l'objet de vifs débats dans la littérature scientifique de langue française, en sciences humaines, particulièrement en histoire, sociologie et sciences politiques. Le courant postcolonial, fort divers, pluridisciplinaire, également partagé entre construction théorique et mise à l'épreuve empirique, prête en effet à la controverse, tant sa production est marquée par une très grande polysémie et hétérogénéité. Ce colloque voudrait s'inscrire pragmatiquement dans ces débats, en proposant à l'attention des chercheurs un objet susceptible de faire parler - ou de relativiser - les articulations entre colonial et postcolonial: les migrations sportives.
Délibérément, nous avons choisi la confrontation des expériences empiriques plutôt que la controverse théorique, même si nous espérons que les résultats de cette rencontre favoriseront l'approfondissement de certaines questions posées par les postcolonial studies. Dans cette perspective, il nous semble que dans le vaste écheveau des filiations entre le colonial et le postcolonial - géostratégiques, économiques, politiques, culturelles et psychiques - celle des migrations présentent hypothétiquement l'un des symptômes les plus forts, mais aussi les plus complexes des articulations entre colonial et postcolonial. C'est pourquoi nous avons pris le parti de réfléchir, dans une perspective généalogique, sur la question des migrations sportives coloniales.