Projets en cours

EQUALOPP - Égalité des chances libérale et radicale

Equipe de recherche : Michael Grätz (Unil), Alicia Garcia Sierra (Unil), Sonia Petrini (Unil)

Un grand nombre d'ouvrages étudient la manière dont les avantages en termes de ressources, tels que l'éducation, la profession, le revenu et la richesse, sont transmis d'une génération à l'autre. Cette recherche est motivée par l'idée que la transmission intergénérationnelle de ressources avantageuses est en contradiction avec l'idéal normatif de l'égalité des chances. Cependant, la relation entre l'idéal normatif de l'égalité des chances et les mesures empiriques de la transmission intergénérationnelle est rarement explicitée et de nombreux chercheurs dans ce domaine évitent d'utiliser un langage normatif et de se référer à l'égalité des chances.

Ce projet s'attaque à cette limitation majeure de la recherche sur la stratification sociale. La première innovation d'EQUALOPP est de reconnaître qu'il faut distinguer différentes conceptions de l'égalité des chances, motivées par la littérature en sociologie, en philosophie, en sciences politiques et en économie. Je fais la distinction entre l'égalité des chances libérale et radicale.

La deuxième innovation consiste à relier ces différentes conceptions de l'égalité des chances à différents concepts empiriques mesurables. Le projet mesurera ces concepts empiriques à l'aide de sources de données multiples provenant de cinq pays européens et des États-Unis. Les analyses empiriques aborderont trois questions d'importance majeure pour les sciences sociales :

(1) L'égalité des chances libérale et radicale varie-t-elle d'un pays à l'autre ?

(2) L'égalité des chances libérale et radicale a-t-elle augmenté d'une cohorte à l'autre ?

(3) Les réformes éducatives et les changements sociétaux peuvent-ils affecter l'égalité des chances libérale et radicale ?

EQUALOPP fera progresser notre compréhension de l'égalité des chances. Il élargira notre compréhension théorique de l'égalité des chances et fournira des mesures empiriques nouvelles et plus fiables de l'égalité des chances. Enfin, les analyses empiriques fourniront une image actualisée de l'égalité des chances en Europe et aux États-Unis.

EQUALSTRENGHT

Equipe de recherche : Stephanie Steinmetz (Unil), Flavia Fossati (IDHEAP), Jeremy Kuhnle (Unil)

Ce projet étudie, en collaboration avec des équipes de recherche hautement renommées de neuf universités et centres de recherche européens, pourquoi et dans quelle mesure les minorités ethniques, raciales et religieuses sont exposées à des comportements discriminatoires et à des attitudes préjudiciables dans de multiples domaines de la vie, et ce dès la naissance.

Les chercheur·es étudieront comment cette constante exposition s'accumule tout au long de la vie et perpétue la position subordonnée des minorités au fil des générations. Pour les sociétés qui s'efforcent d'être inclusives et de garantir l'égalité des chances pour tous leurs membres, ce modèle structurel et cumulatif de désavantages est une préoccupation majeure. La principale contribution d'EQUALSTRENGTH est d'étudier les formes cumulatives et structurelles de discrimination, les préjugés à l'égard des groupes marginaux et les crimes de haine, entre autres, d'un point de vue transversal et intersectionnel. 

Site du projet EqualStrength

TOP ^

FamyCH - Family Custody Arrangements and Child Well-Being in Switzerland

Equipe de recherche : Joëlle Darwiche (Unil), Laura Bernardi (Unil), Thierry Rossier (Unil), Magdalena Spasic (Unil)

En Suisse, les enfants grandissent au sein de divers arrangements familiaux (par exemple garde exclusive, garde alternée) suite à la séparation ou au divorce de leurs parents. Nous savons encore peu de choses sur l’impact de ces arrangements pour le bien-être de l’enfant, et s’ils sont stables dans le temps. En se basant sur des connaissances issues de la démographie sociale, de la psychologie, de l’architecture et du droit, ce projet interdisciplinaire étudiera les effets interdépendants de quatre dimensions clés sur le bien-être des enfants : la dimension socio-structurelle en lien avec la question des inégalités sociales, la dimension relationnelle en lien avec les dynamiques au sein de la famille, la dimension spatiale en lien avec les questions de mobilité des enfants et de structure de leur logement et finalement, la dimension juridique en lien avec le processus décisionnel de modalité de garde. Les données seront récoltées entre autres grâce à une vaste étude longitudinale permettant de disposer de données au niveau suisse, ainsi que par le biais d’une étude quotidienne pour documenter si et comment le conflit entre les parents influence les relations familiales et le bien-être de l’enfant.

LEARN - Longitudinal Educational Achievements : Reducing Inequalities

Bien que l'Europe abrite certaines des sociétés les plus instruites au monde, de profondes inégalités en matière de formation subsistent à la fois au sein des pays européens et entre eux. LEARN élargit notre compréhension de ces questions en rassemblant les données existantes et en générant de nouvelles connaissances sur les inégalités en matière de formation, sur la base de données longitudinales de haute qualité, et formulera des conseils pratiques fondés sur des preuves pour permettre aux décideurs politiques de toute l'Europe de s'attaquer à ces inégalités avec une base empirique solide. À cette fin, LEARN utilise une perspective de transition dans les trajectoires de formation, qui peut être appliquée de manière comparative à différents systèmes éducatifs nationaux et qui est sensible aux principaux domaines de production d'inégalités dans ces systèmes. LEARN examine l'émergence et le développement des inégalités au cours des carrières éducatives dans neuf pays d'étude de cas soigneusement sélectionnés, qui reflètent la variété des régimes de protection sociale et des systèmes éducatifs apparaissant en Europe : Estonie, Finlande, Allemagne, Irlande, Italie, Pays-Bas, Roumanie, Suisse et Royaume-Uni.

LEARN a trois objectifs principaux :

- Premièrement, il vise à cartographier et à collecter les données existantes, en fournissant une analyse originale d'une série d'ensembles de données longitudinales de haute qualité sur la formation à travers l'Europe.

- Deuxièmement, il vise à développer des outils pour les décideurs politiques liés aux résultats de l'analyse longitudinale afin de les aider dans le processus d'élaboration des politiques.

- Son troisième objectif est d'identifier les interventions qui compensent les inégalités de formation en fournissant une synthèse des travaux existants à travers l'Europe qui examinent les tendances spécifiques des inégalités de formation et les interventions destinées à les réduire.

Pour mieux comprendre les inégalités en matière de formation, il faut adopter une approche interdisciplinaire et multidisciplinaire, car les moteurs de ces inégalités agissent à différents niveaux, par le biais de mécanismes économiques, de normes sociétales et de processus politiques interdépendants. L'une des principales caractéristiques de LEARN est la complémentarité de l'équipe de recherche, qui possède une expérience en matière d'études sur la formation, de méthodologie d'enquête longitudinale, de psychologie, de politique sociale, d'économie, de sociologie et démographie sociale.

Les universités de Lausanne et de Zurich (Suisse), la Manchester Metropolitan University et l'University College London, le LIfBi, l'université de Maastricht (Pays-Bas), les universités d'Helsinki et de Turku (Finlande), l'université de Tallinn (Estonie), l'université de Trente et l'Institut universitaire européen (IUE) (Italie), ainsi que l'université Babeș-Bolyai (Roumanie) participent au projet LEARN. Le projet est coordonné par l'Université d'Helsinki, en Finlande.

Laura Bernardi (UNIL) collabore avec Moritz Daum et Doris Hanappi (UZH) au sein du work package « Policy and Impact on Education » de LEARN (dirigé par l'Université de Zürich), et avec 11 équipes européennes pour exploiter des ensembles de données longitudinales existantes axées sur la formation, consolider et diffuser des preuves scientifiques sur les inégalités en matière de formation, et faciliter l'élaboration de politiques éclairées et l'engagement du public.

Les partenaires suisses sont chargés de créer une plateforme en ligne pour partager et traduire les données scientifiques sur les inégalités en matière de formation, de former à l'évaluation des données pour des politiques de formation adaptées aux enfants et d'organiser des cycles science-politique-public : EU LEARN EdHub

 

 

OBELIS-WED - Données ouvertes sur les élites

Équipe de recherche : Felix Bühlmann (Unil), Anne-Sophie Delval (Unil), Steven Piguet (Unil), Glen Lomax (Unil)

L'Observatoire des élites suisses" (OBELIS) a développé une base de données en sciences sociales unique au monde, qui a recueilli des informations détaillées sur plus de 35'000 membres des élites politiques, économiques, culturelles et académiques de 1890 à 2020. Elle comprend des données sur les origines sociales, la formation, la carrière, les rangs militaires, les positions dans les comités et associations, les prix et les relations familiales des élites suisses. Elle est connectée à d'autres plateformes de données nationales et internationales (Dodis, Dictionnaire historique suisse, metagrid.ch) et sert de base à un grand nombre de travaux de recherche internationaux et variés. En moyenne, la base de données Swiss Elites est visitée par 1300 utilisateurs individuels par semaine et fait également partie d'un vaste projet de "science citoyenne". L'objectif de ce projet est de 1) d'adopter la base de données existante et de la rendre entièrement compatible avec les principes du FAIR-Data et des données ouvertes ; 2) élargir et renforcer les communautés scientifiques qui étudient les élites grâce à une gestion active et étendue de la communauté et à l'organisation d'offres régulières de formation ORD (école d'été, modules de cours, etc.) 3) déployer et fusionner son architecture de données avec un projet plus vaste, la World Elite Database (WED), la principale base de données internationale sur les élites et les super-riches. Grâce à ce projet, nous établirons les normes de gestion et d'utilisation des données ODR dans les grandes bases de données prosopographiques en sciences sociales. Elle permettra à une large communauté internationale de chercheurs de comprendre les défis politiques, économiques et environnementaux en étudiant les élites, leurs décisions et leur influence et deviendra une ressource essentielle pour de nombreuses initiatives journalistiques et organisations non-gouvernementales.

TOP ^

PONs - People-Opinion Networks

Equipe de recherche : Davide Morselli (Unil), Maite Regina Beramendi (Unil), Andrès Martinez (Unil)

Le projet PONs (People-Opinion Networks) est une collaboration de recherche multidisciplinaire entre la Suisse et l'Afrique du Sud, financée par le programme SFNS Lead Agency. Il est dirigé conjointement par Davide Morselli (Université de Lausanne) et Kevin Durrheim (Université de KwaZulu-Natal) et implique à la fois des psychologues sociaux (Mike Quayle, Université de Limerick) et des data scientists (Bethel Murimo Mutanga, Mangosuthu University of Technology, Maria Schuld, Université de KwaZulu-Natal). L'objectif du projet PONs est d'étudier la polarisation dans un cadre qui considère conjointement les opinions et la structure sociale. Le moyen d'y parvenir est de relier deux réseaux, l'un basé sur les opinions et l'autre sur les interactions interpersonnelles. 

Le projet PONs propose donc des représentations multicouches que nous appelons People-Opinion Networks comme méthode d'étude des dynamiques de groupe basées sur les opinions. Il explore de nouvelles méthodes pour extraire des réseaux basés sur les opinions à partir des words embeddings entrainés sur des données de médias et de médias sociaux.

Ce projet se concentrera sur les débats polarisants en Suisse et en Afrique du Sud, en étudiant l'opinion et l'interaction autour de certains évènements spécifiques dans chaque pays entre 2010 et 2020. Cette collaboration de recherche entre la Suisse et l'Afrique du Sud vise à apporter une contribution originale aux sciences sociales en développant une nouvelle méthode pour étudier la polarisation et, plus généralement, la dynamique du changement social.

TOP ^

PROFEM - Improving Female Migrants' Labour Market Positioning - An Intersectional Approach to Occupational Segregation Processes Across Countries and Over Time

PROFEM applies a cross-national, multi-method and multi-level research design which allows to

  • improve measures of gender-migrational occupational segregation and develop a typology of segregation regimes in the EU;
  • examine the influence of educational fields and specializations on gender-migrational occupational distribution;
  • explore the impact of changes in the gender-migrational occupational composition on wages; 
  • analyse the management of gender-migrational differences in companies; 
  • address the impact of institutional contexts on the maintenance of gender/migrant differences. 

TOP ^

SWIFI - Transformation de la finance suisse: analyse de trois configurations de pouvoir

Equipe de recherche : Felix Bühlmann (Unil), Lena Ajdacic (Unil), Johanna Behr (Unil), Francisco Ferreira de Melo (Unil), Léo Mégroz (Unil).

Au 20e siècle, le secteur financier suisse était dominé par un mélange de services bancaires aux particuliers et de gestion de fortune pour des clients internationaux très riches, bénéficiant du secret bancaire suisse. Depuis les années 1990, cette stratégie commerciale a été complétée par la participation des deux grandes banques suisses au marché de la banque d'investissement américaine. Deux de ces piliers centraux de la banque suisse se sont effondrés ces dernières années : alors que la crise financière a forcé UBS et Credit Suisse à se retirer en grande partie de la banque d'investissement américaine, le secret bancaire suisse a été brisé en 2014 par la pression internationale en faveur de politiques fiscales harmonisées. Dans le même temps, soutenus par les gouvernements suisses, de nouveaux acteurs sont entrés sur la scène de la finance suisse et ont proposé des stratégies alternatives : fintech, crypto, fonds de capital-investissement/risque et gestionnaires de fortune indépendants. Ces acteurs de la "finance alternative" étaient plus petits, s'appuyaient sur des modèles organisationnels différents et défendaient des modèles d'affaires tournés vers l'avenir.

Sur la base d'un modèle théorique de terrain, nous cherchons à analyser comment ces nouveaux acteurs (que nous appelons "challengers") entrent dans le champ financier suisse et comment ils tentent de s'affirmer face aux banques (les "incumbents"). Nous nous concentrons sur trois questions relatives à trois configurations de pouvoir spécifiques au sein de la finance suisse :

  1. Les débuts de carrière et les ambitions professionnelles dans le secteur financier suisse :
    En étudiant les diplômés des principaux programmes de master en "finance" des universités suisses entre 2005 et 2015 (n=3000), nous étudions les trajectoires de début de carrière à l'aide d'une analyse de séquences et leurs ambitions à l'aide d'entretiens qualitatifs (n=30). Nous nous demandons comment les trajectoires précoces et les ambitions de carrière des jeunes professionnel·les se réfèrent aux secteurs de la finance, qu'ils soient en place ou stimulants, et ce que ces décisions de carrière nous apprennent sur leur statut relatif.
  2. Positions et dispositions des élites financières suisses :
    Sur la base d'un échantillon prosopographique (n=1000) d'élites issues à la fois des entreprises en place (banques) et des entreprises en difficulté (fintech, private equity, venture capital, gérants de fortune indépendants), nous étudions les structures hiérarchiques au sein du secteur financier suisse à l'aide d'une analyse des correspondances multiples, puis nous examinons si ces relations structurelles sont liées à des représentations spécifiques (de la finance, des intérêts et des stratégies) à l'aide d'entretiens qualitatifs (n=30). Nous nous demandons quelles oppositions et hiérarchies structurent l'espace des positions des cadres supérieur·es dans les domaines financiers suisses et comment ces positions sont liées aux secteurs en place et aux secteurs contestataires.
  3. Le projet politique de la finance suisse :
    Pour comprendre les positions politiques des banques traditionnelles par rapport à la finance alternative, nous étudions la participation des représentants institutionnels de ces secteurs à la consultation pré-parlementaire sur la politique financière en Suisse entre 2000 et 2020.

En utilisant une combinaison de modélisation topique et d'analyse des correspondances multiples, nous analysons les projets politiques les plus importants, identifions les stratégies politiques des titulaires et des challengers (y compris leurs coalitions politiques plus larges) et examinons (avec une approche de réutilisation de texte) quelles positions prévalent dans les versions finales de la loi. Ce projet de recherche étudie la transformation décisive d'un secteur emblématique de l'économie suisse. Son design de recherche innovant permet d'éclairer à la fois les changements structurels et les représentations individuelles et d'étudier leurs interactions.

Page du projet sur le site du FNS

Partagez: