Sous la direction de Jacques-Antoine Gauthier et Eric Widmer
Les proches, membres de la famille ou amis, sont des ressources relationnelles indispensables pour les individus. La question « Qui sont les personnes importantes dans votre vie actuellement ? » permet d'appréhender la situation relationnelle des individus à un moment donné. Dans ma thèse, je chercherai donc d'abord à comprendre les configurations et les dynamiques des réseaux personnels. Ensuite, dans la perspective du parcours de vie, je mettrai ces réseaux en lien avec la trajectoire familiale des individus. Je me demanderai par exemple si les trajectoires marquées par des discontinuités, tel qu'un divorce, sont davantage associées à des réseaux personnels plus déconnectés. Enfin, je relierai réseaux personnels et trajectoires de vie à un certain nombre de valeurs. Cette thèse utilise les résultats de l'étude FNS « Family TiMes » (fond no 100017_130343 / 1). Huit cents personnes, représentatives des trois principales régions linguistiques de Suisse et appartenant à deux cohortes de naissance distinctes, 1950-55 et 1970-75, ont été interviewées en 2011.
Sous la direction de Felix Bühlmann
A partir des années 1980 les marchés financiers ont commencés à s'étendre, une vague de fusions et acquisitions a transformé le paysage des entreprises, et les constellations de pouvoir au sein de l'économie globale ont fait face à de profonds changements. A la suite de ces transformations, une poignée de gestionnaires de hedge funds reçoit désormais des revenus plus importants que les dirigeants des 500 plus grandes firmes mondiales. Ce projet doctoral cherche à examiner les carrières, réseaux et pratiques des individus qui dirigent des entreprises financières telles que les hedge funds, les fonds de private equity, les fonds souverains, ou les firmes comptables ainsi que leur rôle dans le capitalisme financier actuel. Le projet vise à aborder trois dimensions : l'accès aux positions supérieures au sein des firmes comptables, la coordination des divers sous-groupes d'intermédiaires financiers dans des réseaux multiniveaux et la propagation des pratiques (telles que les formes de rémunérations les stratégies fiscales) à travers de ces réseaux. Pour cela, la recherche se fonde sur l’exploitation de bases de données financières (Boardex, Capital IQ etc.), qui couvrent des millions d'entreprises et de PDG dans le monde entier. Ces données seront analysées avec diverses méthodes quantitatives comme l'analyse des correspondances multiples, l'analyse de réseaux sociaux et les modèles de régressions multiples.
Sous la direction de Felix Bühlmann
Le sujet central de ma thèse est l’étude des conséquences des « événements critiques », en particulier le chômage et la naissance d’un enfant, sur les carrières individuelles. Mon travail est composé de trois études empiriques.
Le premier chapitre empirique (écrit avec le prof. Felix Bühlmann - Université de Lausanne) décrit les conséquences d’une période du chômage. Plus précisément, je décris trois effets du chômage : chômage de longue période, passage à un travail moins prestigieux et instabilité des carrières. Mes résultats soulignent que le chômage a des effets différents sur différents groupes de la population, à la fois pour l’intensité et le type de l’effet. Les groupes plus vulnérables sont les femmes (passage à un travail moins prestigieux), les travailleuses et travailleurs moins qualifiés (instabilité des carrières), et les travailleuses et travailleurs âgés, étrangers et, étonnamment, fortement éduqués (chômage de longue période).
Le deuxième chapitre empirique décrit les différences au sein des marchés du travail et des économies cantonales. Je réduis les différences régionales suisses à trois types : marchés du travail « marginaux », « à plusieurs centres » et « centraux ». Les marchés du travail « marginaux » sont composés par une structure économique centrée sur le territoire avec une forte présence d’activités avec une basse valeur ajoutée et qui est peu attractive pour les travailleurs d’autres cantons et les frontaliers. Les marchés du travail « à plusieurs centres » sont des territoires mixtes, avec des villes fortement attractives pour les travailleurs d’autres régions, et des zones rurales moins attractives. Par rapport à d’autres régions suisses, ils ont des hauts taux de chômage. Les marchés du travail « centraux » ont des économies avec de fortes connexions internationales, une importante présence de sociétés multinationales et du secteur high-tech. Dans la partie finale de ce chapitre, mes résultats montrent que ces divisions territoriales ont une influence sur les parcours de vie individuels.
Dans le troisième chapitre (écrit avec Ashley Pullmann - University of British Columbia), j’étudie les effets des réformes du congé maternité introduites en Suisse en 2005 et au Canada en 2001 sur les carrières des nouveaux parents. Mes résultats montrent que la réforme suisse a moins d’effet que la réforme canadienne. Les causes sont liées à un changement plus petit en ce qui concerne la longueur du congé maternité et à un contexte socio-économique relativement défavorable à une forte participation des mères dans le marché du travail.
Ma thèse se conclue par une réflexion théorique (mais basée sur mes résultats empiriques) sur le type de théories de l’action utilisées dans les études sur les parcours de vie, sur les différents effets d’évènements critiques sur différents groupes sociodémographiques et sur l’apport de l’analyse longitudinale aux modèles de causalité.
Sous la direction de Felix Bühlmann
Cette thèse a pour but de comprendre l’évolution de l’industrie bancaire suisse entre 1980 et 2010 à travers la perspective des parcours de vie. Elle se concentre sur deux groupes d’acteurs : les élites et les jeunes banquiers. L’étude traitera des questions suivantes : 1) Nous souhaitons explorer comment le développement historique du champ bancaire a affecté la composition de ses élites. Quels sont les types de ressources possédées par les élites bancaires ? Comment ont-elles été acquises et comment ont-elles évolué durant les deux périodes sélectionnées ? 2) Nous examinons quels sont les profils de carrières et les représentations d’une cohorte de jeunes banquiers. Quelles sont leurs trajectoires de formation et professionnelle ? Comment est-ce qu’elles diffèrent en termes de ressources ? Dans quelle mesure les carrières des élites et des jeunes banquiers partagent des caractéristiques communes ? Afin de répondre à ces questions, nous mobiliserons des méthodes mixtes qui combinent l’analyse de séquences, l’analyse des correspondances multiples et les entretiens biographiques. Nous utiliserons et compléterons la basée de données « Elites suisses au XXème siècle » et nous conduirons une enquête avec des jeunes banquiers ayant moins de 10 ans d’expérience dans le champ bancaire
Sous la direction du Professeur Daniel Oesch
Dans mon projet de thèse, je m’intéresse à l’impact d’un licenciement collectif sur la trajectoire professionnelle des employé·e·s environ dix-huit mois après leur perte d’emploi, ainsi qu’au processus de réinsertion des personnes concernées par des fermetures d’entreprises dans le secteur industriel en Suisse.
Les questions de recherche centrales sont:
Les employé·e·s concerné·e·s par un licenciement collectif subissent-elles/ils une perte de revenu?
Dans quelles professions et branches économiques trouvent-elles/ils leur nouvel emploi
Quelles ressources, obstacles et stratégies déterminent les caractéristiques de leur emploi après la réinsertion dans le marché de travail (notamment le revenu, la position hiérarchique et la satisfaction avec le travail)?
Ce projet se base sur une enquête réalisée auprès d’environ milles employé·e·s de cinq grandes entreprises industrielles suisses ayant fermé leur porte entre 2009 et 2010. L’enquête couvre toutes les personnes qui ont travaillé dans ces entreprises, y inclus ceux qui ont trouvé un nouvel emploi directement après l’annonce du licenciement, sans avoir vécu une période de chômage. Les résultats seront comparés avec ceux de l’enquête suisse des personnes actives (ESPA) et avec de données administratives.
Sous la co-direction de Felix Bühlmann et André Mach (IEPHI)
Cette thèse, menée dans le cadre du projet FNS « Academic Elites in Switzerland: between Autonomy and Power » (2013-2017), porte sur les élites académiques de la chimie et de la biologie en Suisse au 20e siècle. Elle contribue et s’appuie largement sur l’exploitation des données prosopograhiques de la base « Elites suisses au 20e siècle ». La thèse propose un focus sur l’évolution du profil des professeurs ainsi que des ressources qui structurent le champ académique. Les professeurs de chimie et de biologie occupant des positions de « pouvoir » différenciées au sein du champ académique, mais aussi au sein des sphères économiques et politiques, une approche mobilisant le concept d’autonomie relative apportera un éclairage encore très peu exploité sur les développements de la chimie et de la biologie en Suisse au 20e siècle, entre dynamiques scientifiques et extra-académiques. La thèse mobilise diverses méthodes analytiques telles que l’analyse de séquences, l’analyse des correspondances multiples, l’analyse de réseaux et les analyses de régression. Elle est organisée en quatre axes: l’évolution du profil des professeurs au regard de leur dotation en ressources spécifiques, l’analyse longitudinale des carrières professorales et de l’acquisition différenciée de ces ressources, les dynamiques biographiques et historiques des collaborations scientifiques disciplinaires et interdisciplines et, enfin, un quatrième axe traitant spécifiquement des enjeux du modèle de l’université entrepreneuriale et de son impact sur les carrières des élites académiques.
Sous la direction de Leen Vandecasteele
Effectuée dans le cadre du projet de recherche FNS « Coupled Inequalities. Tendances et différences entre les pays dans le rôle des ressources socio-économiques du partenaire pour les carrières professionnelles », cette thèse vise à étudier comment les caractéristiques du pays, telles que l’environnement économique, les politiques familiales et la culture de genre, jouent un rôle dans la modération des effets du/de la partenaire sur la vie professionnelle. En plus, il est aussi important d’explorer si les femmes ont une influence plus forte sur l’emploi de leur mari aujourd’hui qu’auparavant et dans quelle mesure cet effet de cohorte est lié aux changements du contexte national. Des questions de recherche supplémentaires tournent autour des variations des effets du/ de la partenaire entre les différents types de partenariats afin d’estimer l’effet combiné de l’état matrimonial et de la position du/de la partenaire sur la carrière professionnelle. En général, ce projet de thèse a pour but de comprendre les comportements individuels dans le marché du travail en les contextualisant au niveau des ménages ainsi qu’au niveau des pays. Il est à espérer que nous puissions éclairer les décideurs politiques en fournissant une base de décision des règlementations du marché du travail et des politiques familiales appropriées afin de réduire les inégalités sociales.
Sous la direction de Laura Bernardi
Cette étude sociologique s’intéresse à la construction et déconstruction des identités autour de la maternité et de son absence. Dans un contexte où les rôles sont fortement genrés, nous nous interrogeons sur les représentations sociales que génère la maternité. Comment cette identité, multidimensionnelle, qui résulte d’un processus de normalisation, affecte et produit des incidences, de quel que type qu’elles soient, sur les parcours de vie des actrices sans enfant?
Cette thèse vise à rendre compte de cette réalité au travers d’entretiens menées auprès de femmes sans enfant, en couple hétérosexuel, et de leur partenaire (N=68), issues de trois cohortes différentes : ’50, ’60 et ’70 résidantes en Suisse. L’analyse de discours nous permettra de dresser une esquisse des normes sociales associées à la maternité et leurs répercussions dans le parcours de vie des individus sans enfant. Les actrices sociales (et les acteurs sociaux) sont exposé à une transition attendue qu’elles n’ont pas réalisé ou qu’elles n’ont pas encore réalisé : devenir mère. Ces individus mobilisent des registres discursifs qui démontrent que les actrices sociales (et les acteurs sociaux) appliquent des formes d’agency. En effet, nous supposons que la condition de « sans enfant » puisse se traduire dans une forme de vulnérabilité qui peut se présenter comme un manque de ressources relationnelles et identitaires. Les individus sans enfant seraient par conséquent amenés à déployer des stratégies que nous définissons comme des formes agency. A l’aide des cartes de réseaux sociaux et des entretiens, nous nous intéresserons à la présence, de ce que les démographes ont nommé, la norme à la fécondité, dans les configurations des individus sans enfant. De plus, nous visons à saisir les mécanismes de la mise en œuvre de cette norme. In fine, nous analysons le discours émis par les femmes sans enfant sur le corps (non)-maternel. Comment au travers d’une identité qui s’écrit à la négative, les femmes qui sont dans un processus de childlessness, construisent au travers d’un discours propre au langage de la maternité, leur identité féminine dans un régime de genre ? L’originalité de cette thèse est d’adopter une perspective de genre et des parcours de vie pour analyser un phénomène largement étudié par les démographes. La perspective des parcours de vie nous conduit dans notre analyse à nous intéresser aussi bien aux dimensions structurelles et leur(s) agencement(s) qu’à l’individualité des récits biographiques. Notre regard analytique se concentre alors sur l’interaction des normes et leurs répercussions dans un parcours biographique. Quant à la perspective de genre, nous la mobilisons pour accéder aux dimensions de la construction symbolique des identités autour de la maternité. Il existe une tension dans le rapport à la maternité puisqu’elle construite en altérité à d’autres identités de genre et résonne dans un système où la reproduction est perçue comme un enjeu tant au niveau individuel qu’au niveau plus sociétal. Ces deux perspectives se rejoignent dans leur approche de l’aspect normatif qui se dégage de notre objet : la maternité et son absence. Notre démarche méthodologique, qualitative, des entretiens semi-directifs, nous permet de cerner le rapport aux normes, l’intériorisation et la compréhension qui en est faite par nos actrices sociales.
Sous la direction de Dario Spini
La thèse s’inscrit dans le projet « Vulnerability processes across the life course : Cumulative disadvantages, critical events, and socio-psychosocial resources » du NCCR LIVES. L’objet de la recherche sera les trajectoires de précarité, en utilisant la définition de la précarité telle qu’elle est proposée par l’approche de la qualité sociale. Cette définition prend en compte plusieurs domaines de la vie pour définir la précarité plutôt que de se limiter au seul domaine économique. L’individu comme acteur central de sa vie est au centre de l’approche et la qualité sociale est définie par sa capacité d’agir et d’interagir dans la société. En partant de ce cadre de référence, j’aimerais explorer des trajectoires de personnes dans différentes situations de vie « précaires » à l’aide de méthodes biographiques, notamment les calendriers de vie, et en portant une attention particulière au contrôle perçu des sujets (agency, self-efficacy), ainsi qu’aux rapports avec les institutions qui prennent en charge des personnes dans des situations définies comme précaires par la société.
Sous la direction de Felix Bühlmann et Jonas Masdonati
Les travailleurs atypiques -travailleurs indépendants, employés à temps partiel et temporaires - sont normalement confrontés à des conditions de travail objectives moins favorables que les travailleurs typiques. En conséquence, ces modalités de travail sont considérées comme des formes d’emploi indésirables. Cependant, les résultats des recherches sur les conditions subjectives de ces travailleurs sont encore contradictoires. En outre, la relation entre les modalités de travail et la qualité subjective de l'emploi est médiée par la préférence pour un certain contrat et par les particulières institutions réglant le marché du travail. A travers quatre chapitres, cette thèse vise à étudier la qualité subjective de l'emploi - concrètement, la satisfaction vis-à-vis du travail et la sécurité de l'emploi - des travailleurs atypiques dans les pays européens qui présentent des taux de chômage et des taux d'emplois atypiques involontaires faibles. D'une part, j'analyse des carrières professionnelles de travailleurs en Suisse, en utilisant la base de données longitudinale produite par l’IP7 (NCCR LIVES). D’autre part, je compare les travailleurs atypiques dans plusieurs pays européens à travers les données transversales de l'EWCS et de l'EU-FFS, en considérant la préférence contractuelle comme un médiateur crucial. L'objectif principal de cette thèse est de comprendre si, dans certaines conditions, les modalités de travail atypiques peuvent conduire à des carrières durables et à des emplois décents.
Sous la direction de Dario Spini
Contexte. Les problèmes de santé liés au vieillissement sont une préoccupation mondiale. Cependant, la plupart des études se concentrent sur la façon dont les déterminants sociaux affectent la santé subjective de la population générale dans les pays occidentaux. On sait peu de choses sur l'impact de ces facteurs sur la santé objective des personnes âgées dans les pays non occidentaux comme la Chine.
Questions de recherche au niveau individuel et communautaire. Comment le SSE individuel, l'exposition à la Grande Famine et l'inégalité des revenus affectent-ils la santé ? Comment l'effet du SSE individuel, de l'exposition à la Grande Famine et de l'inégalité des revenus sur la santé varie-t-il avec l'âge ?
Méthodes. Une régression multiniveau sera effectuée à l'aide de données harmonisées provenant d'ensembles de données chinoises et (inter)nationales comme CHARLS, SHARE, ELSA et HRS.
Résultats préliminaires. i) Le revenu, l'éducation et la richesse sont des facteurs de protection contre la multimorbidité à un âge avancé. ii) Le rôle protecteur du revenu, de l'éducation et de la richesse dans la multimorbidité est plus faible chez les adultes plus âgés que chez les adultes plus jeunes. iii) Le rôle protecteur du revenu, de l'éducation et de la richesse dans la multimorbidité s'affaiblit à un âge avancé (uniquement chez les adultes plus âgés aux États-Unis).
Conclusion. Les résultats de la recherche devraient avoir des répercussions sur les politiques et les interventions en matière de santé publique.
Sous la codirection de Dario Spini et d’André Mariage et le coencadrement de Magalie Bonnet
Cette thèse en psychologie adopte une approche intégrative mobilisant des référents de la psychologie sociale et clinique. S’inscrivant dans le champ gérontologique, elle cherche à comprendre le rôle de l’attachement dans l’expérience de l’approche de la mort vécue par les individus accueillis en établissement d’hébergement.
Appliquée habituellement à l’enfance, l’adolescence et à l’âge adulte, la théorie de l’attachement le devient à la vieillesse dès les années 1990. Les pertes liées au vieillissement et l’entrée en établissement confrontent les individus à la mort : à leur mort et celle de l’autre. Dans cette thèse, l’expérience de l’approche de la mort vécue par les individus est étudiée dans le contexte de l’établissement d’hébergement, considéré comme la dernière étape du parcours de vie. Appliquer la théorie de l’attachement permet notamment de mettre en évidence le fonctionnement interrelationnel (recherche de soutien social) et émotionnel (expression des émotions) des individus. Selon les modalités d’attachement, définies par la représentation que les individus ont d’eux-mêmes (comme dignes d’amour et de soin) et des autres (comme source fiable de sécurité), ceux-ci abordent différemment les épreuves de la vie et la fin à venir. En quoi les modalités d’attachement influencent-elles l’expérience de l’approche de la mort en établissement d’hébergement ?
Cette thèse s’appuie sur une étude empirique menée auprès de trente individus âgés accueillis en établissements d’hébergement en Suisse et en France. Le cadre légal de ces deux pays à propos de la fin de la vie n’est pas le même. En Suisse, le suicide assisté – soit le fait de fournir à une personne le moyen de se tuer – est toléré en l’absence de tout « mobile égoïste » et sous certaines conditions. En France, le suicide assisté est interdit. Une attention particulière est portée à ce contexte légal susceptible d’influencer l’expérience vécue par les individus à l’approche de leur mort.
Une série d’entretiens semi-directifs permet aux individus de relater leur histoire de vie au travers de leurs expériences relationnelles, de parler de leur entrée dans l’établissement, de leur vécu actuel, du sens donné à leur existence et de la perception de leur avenir. Plusieurs échelles mesurent la qualité de vie, la dépression, l’anxiété et les modalités d’attachement des répondant-e-s.
Des méthodes d’analyse qualitative mettent en lien les modalités d’attachement, l’expérience de l’approche de la mort et le parcours de vie. Ces méthodes d’analyse qualitative investiguent également le vécu de l’entrée et de la vie en établissement, les relations avec les proches et les professionnel-le-s, tout en considérant le genre et l’âge des répondant-e-s. Des méthodes d’analyse quantitative examinent les éventuelles corrélations entre genre, âge, modalités d’attachement, qualité de vie, dépression, anxiété et temps passé dans l’établissement.
Sous la direction de Dario Spini
L’intérêt de ce projet est de comprendre les différences concernant la perception de bien-être chez les personnes âgées en les expliquant au travers du processus du stress et de leur parcours de vie. Les événements vécus et accumulés tout au long d’une vie font que, arrivé à un certain âge, tout le monde n’a pas des ressources sociales et individuelles égales (Dannefer, 2003). Nous avons décidé de nous concentrer sur la relation entre les ressources, le bien-être et la perception des événements passés. L’intérêt est de comprendre la différence des perceptions de bien-être chez les personnes âgées en explorant la manière dont elles jugent, rétrospectivement, les événements qui ont marqué leur vie, en tenant compte du rôle des ressources issues de leurs parcours de vie. Il s’agit donc de comprendre comment l’évaluation actuelle de certains événements vécus dans le passé peut influencer le rapport entre ces derniers et le bien-être.
Sous la co-direction de Florence Passy et Dominique Joye
Cette thèse est centrée sur les liens entre l’origine sociale, les ressources psychiques et les parcours de formation en Suisse. Au cœur des analyses sont les parcours de formation au niveau secondaire II (apprentissage, gymnase, etc.) lesquels sont traités avec des analyses de séquences. En lien avec ces parcours de formation sont approfondies les questions suivantes : a) De quelle manière l’origine sociale et les ressources psychiques influencent ces parcours? b) Quelle est l’évolution des ressources psychiques en fonction de l’origine sociale et du parcours de formation ? c) Comment le parcours de formation au niveau secondaire II influence la suite du parcours de formation et l’intégration professionnelle ? Et de quelle manière cette influence est modifiée par l’origine sociale et les ressources psychiques ? d) Comment varient les liens trouvés en fonction de différences régionales du système scolaire et du marché du travail ? Le but principal est d’analyser comment des ressources psychiques peuvent compenser l’impact de l’origine sociale sur le parcours de formation et quelles caractéristiques régionales le réduisent. Bases de données utilisées : TREE et ch-x 2010/11.
Sous la direction de Dario Spini
Annahita Ehsan est doctorante en sciences sociales à l'Université de Lausanne et fait partie de l'École suisse de santé publique. Avant de s'installer à Lausanne, elle a obtenu un bachelor en études du développement international à l'Université McGill, et une maîtrise en santé mentale globale à King’s College London et à la London School of Hygiene and Tropical Medicine. Elle a également travaillé en tant que coordinatrice de recherche dans un laboratoire de recherche-action participative et de transfert de connaissances à l'École de physiothérapie et d'ergothérapie de l'Université McGill, ainsi qu'au département de neurologie de l'Hôpital de Montréal pour enfants.
Ses recherches portent sur les déterminants sociaux de la santé et les interventions communautaires visant à promouvoir la santé mentale. Elle collabore avec une équipe d'intervention de recherche-action communautaire locale afin de comprendre comment le capital social peut être développé et comment cela affecte la santé mentale des personnes âgées. De plus, elle a été mandatée par l'Office fédéral de la santé publique pour rédiger un rapport sur les événements critiques de la vie et les comportements à risque liés à la santé dans les populations adultes.
Sous la direction de Dario Spini
Qu’il s’agisse de la place de la femme dans le couple ou des couples homosexuels, les conceptions des formes de vie familiale tolérées sont en constant changement. Ces changements peuvent être formels (droits) mais aussi informels à travers des changements d’opinions et de normes. Ainsi, ils sont liés aux modes de vie des individus, à leurs attitudes, mais aussi au contexte social et institutionnel dans lesquels ils prennent part. En Suisse, les couples homosexuels font face à de tels changements. En effet, alors que le partenariat enregistré est légal depuis 2005, cela n’est pas le cas pour le mariage homosexuel pour lequel une votation va probablement avoir lieu dans un futur proche. Dans ce contexte changeant, il est important de mieux comprendre les attitudes des individus ainsi que leur ancrage contextuel et normatif. Au-delà de ces préoccupations pratiques, une partie de mon travail se focalise sur un aspect plus méthodologique et théorique. Dans quelle mesure est-ce qu’une approche des représentation sociales peut permettre de mieux rendre compte de la nature contextuelle des attitudes ? Comment mesurer les normes ? À quel niveau la norme intervient-elle ? Pour répondre à ces questions, en plus de données secondaires, nous avons mené une enquête dans le canton de Vaud visant à rendre compte des attitudes et des normes perçues envers différentes formes de vie familiales.
Sous la direction d'André Berchtold
Les séquences sont souvent utilisées pour représenter des parcours de vie. Lorsque plusieurs domaines de vie sont considérés simultanément, un ensemble de trajectoires est associé à chaque individu. On parle alors de séquences multichannels. Comme tout autre type de données quantitatives, les séquences sont sujettes à des données manquantes. Simplement supprimer les observations qui ont au moins une donnée manquante n'est, dans la plupart des cas, pas adapté et mène à des résultats biaisés. Cela est encore plus problématique avec des séquences. Etant considéré comme une unité, une seule donnée manquante induit la perte de la totalité de la séquence. Cependant, le traitement des données manquantes apparaissant dans les séquences est encore lacunaire.
L'imputation multiple est une méthode efficace pour palier au problème des données manquantes. Plusieurs jeux de données sont construits où les données manquantes sont remplacées par des valeurs plausibles. L'analyse est ensuite réalisée sur chacun de ces jeux de données séparément et les résultats sont finalement agrégés. Le but principal de cette thèse est de développer un procédé d'imputation spécifiquement dédié aux séquences multichannels. L’élaboration de la méthode d’imputation sera basée sur des données simulées et sur des données réelles. Les données simulées permettent d'avoir un contrôle sur des paramètres tels que le nombre de domaines, la force du lien entre ces domaines, le pourcentage de données manquantes ou leur type. Cependant, avec des données simulées, la complexité d’un ensemble de données réel ne peut être entièrement retrouvée.
Sous la direction de Dominique Joye
De nombreuses recherches ont étudié les tendances de la mobilité sociale intergénérationnelle et leurs mécanismes sous-jacents. Cependant, pour l'heure peu de recherches ont été menées sur cette question en Suisse. De plus, en incorporant la perspective des parcours de vie avec les approches « mainstream » classiques, ma thèse a pour but d'étendre la compréhension quant au processus de la mobilité sociale. J'utilise un large panorama de méthodes (e.g. les modèles log-linéaires, l'analyse « event history » et les modèles multi-niveaux) pour mener une analyse quantitative à partir de plus de 12 bases de données existantes, dont le Panel Suisse des Ménages. Une première partie examine les tendances dans le temps de la mobilité sociale intergénérationnelle en Suisse. Dans une seconde partie, j'analyse les mécanismes de la mobilité sociale au cours du parcours de vie et à travers le temps et l'espace, en donnant une attention toute particulière aux différences de genre et à l'impact de la ségrégation sexuelle dans les professions.
PhD supervisor: René Knüsel
This thesis proposes to analyze the way in which the Social State reconfigures the priorities of
its intervention in the Swiss context, particularly in the field of security. This reconfiguration
generates a growing tension between social and civil security, resulting in a change of priorities
in security policies. Security policies would then tend towards a more “repressive” and less
“social” management of social problems, affecting firstly groups of socially disaffiliated
individuals. In this perspective, it will then involve analyzing how the state builds the target
audiences for its intervention and how it modifies the life course perspectives of the people
undergoing it. This social-security tension would modify the way in which care is provided for
marginalized populations, for instance by criminalizing certain behaviors.
Vulnerated populations who would normally benefit from social measures would then become
the targets of repressive interventions. On the one hand, the shortcomings of social security
would precipitate them into new subsistence strategies and, on the other hand, the institutional
arsenal itself deployed to manage their disaffiliation would be modified.
A multi-level analysis will enable to better understand how these target audiences are
constituted at the political level and how the life course perspectives of individuals targeted by
those interventions change.
Sous la direction de Dominique Joye
Ce projet vise à étudier les climats sociaux en Suisse en combinant analyses multiniveaux et approches spatiales. L’objectif est d’analyser le rôle des facteurs contextuels dans la construction de réalités locales d’exclusion ou de solidarité, notamment quand la population est confrontée à des minorités problématisées, tels les requérants d’asile : Quelles sont les identités collectives en jeu dans la Suisse contemporaine et comment sont-elles mobilisées par des discours politiques fournissant des grilles d’interprétation des vulnérabilités collectives ? Dans quelle mesure l’exposition à ces discours forge-t-elle les attitudes et comportements face aux minorités? Comment la résonance de ces discours est-elle influencée par des climats ambiants de confiance et de cohésion sociales, et comment ces climats sont-ils façonnés à leur tour par les inégalités sociales ? Pour étudier ces questions, des indicateurs contextuels issus de sources secondaires seront associés aux données d’une enquête postale originale, ainsi qu’à une analyse plus qualitative des dynamiques observées sur des sites choisis.
Sous la direction de Felix Bühlmann et Dominique Joye
Les représentations que les adolescent·e·s ont des professions, en particulier en termes de sexuation et de prestige, sont souvent considérées comme fondant leurs aspirations professionnelles. Sur la base d’un questionnaire rempli par un échantillon de 3125 jeunes de 12 à 15 ans et leurs parents en Suisse, j’examine comment ces représentations varient en fonction de paramètres liés au genre et à la classe sociale, comment elles sont associées entre elles, et comment elles influencent les aspirations professionnelles.
Il ressort de mes analyses que les représentations de la sexuation des professions varient en fonction du sexe, de l’identité de genre et du sexisme des participant·e·s, contribuant ainsi à construire une perception hiérarchique et ségréguée des professions estimées convenir à chaque sexe. Prestige et masculinité des professions sont associées plus fortement par les jeunes appartenant à des groupes dominants (les garçons et les élèves dans les voies scolaires à exigences élevées). J’examine l’influence que les parents ont sur les représentations professionnelles de leurs enfants : les attitudes concernant les rôles genrés sont transmises de parents à enfants, de même que les représentations en termes de prestige et les attentes quant au statut social. La théorie de la circonscription et du compromis de Gottfredson affirme que les jeunes choisissent la profession à laquelle ils et elles aspirent à la suite d’un processus de circonscription des alternatives acceptables en termes de sexuation, de prestige et de difficulté des professions. Je propose une évaluation empirique de cette théorie dont il résulte que le prestige n’est pas une dimension adéquate pour évaluer les professions féminines et que le fait de percevoir une profession comme difficile n’est pas un facteur de découragement ; ainsi, cette théorie n’explique pas de façon fiable la construction des aspirations professionnelles.
Sous la direction de Laura Bernardi et Guy Elcheroth
Effectuée dans le cadre du projet IP2 du PNR-LIVES, cette thèse se concentre sur les premières orientations familiale et professionnelle des enfants de migrants, tout en faisant une comparaison avec les jeunes Suisses issus de familles au niveau socio-économique équivalent. Nous nous intéressons particulièrement au processus de mobilisation des ressources mis en place par les jeunes enfants de migrants Turcs et Albanophones, ainsi que par les jeunes Suisses, au moment d’entrer dans la vie familiale et professionnelle. Une partie importante de ce projet, réside dans l’analyse des mécanismes par lesquels les réseaux sociaux des jeunes adultes influencent l’orientation de leurs trajectoires. Pour ce faire, nous allons utiliser dans un premier temps la base de données de L’ESPA afin d’identifier les trajectoires familiale et professionnelle des jeunes qui nous intéressent. Ensuite, profitant que l’enquête pilote de la prochaine vague du PSM (III) utilisera la méthode d’échantillonnage par réseaux, nous allons faire une analyse des réseaux en cherchant à expliquer leur rôle dans les trajectoires familiale et professionnelle des migrants Turcs et Albanophones de deuxième génération.
Sous la direction de Dominique Joye et Eric Widmer
La naissance du premier enfant est un événement normatif à l’origine de nombreux changements dans le parcours de vie des hommes et des femmes. La présente recherche s’intéresse à la transition à la parentalité en tant que moment à l’origine d’un processus de stratification sociale. Trois dimensions dépendantes sont étudiées du point de vue de leur changement: l’insertion professionnelle, le travail domestique et la qualité de la relation conjugale. Les concepts de divergence et de convergence interindividuelle, élaborés à partir de l’hypothèse des dés/avantages cumulatifs et de l’hypothèse alternative des effets compensatoires, sont utilisés pour opérationnaliser le changement qui se produit dans ces trois dimensions lors de la naissance du premier enfant.
Sous la direction de Dario Spini
Ma thèse se situe dans le domaine de la santé mentale. J’analyse les processus de récupération mis en place après le début d’une maladie psychique. Je m’intéresse aux variables qui ont un effet positif sur le processus de récupération à court terme ainsi qu’à long terme. Concernant le niveau individuel, je me concentre sur les processus identitaires et les stratégies de contrôle que les personnes appliquent et qui ont un impact au cours du temps. De plus, j’étudie les liens qu’ils existent entre ces variables et les symptômes dépressifs. En ce qui concerne le contexte social, j’analyse les variations régionales en Suisse en prenant en compte des différents indicateurs de stigmatisation envers les personnes qui souffrent d’une maladie psychique. Pour mes analyses statistiques, j’utilise des bases de données prospectives et longitudinales, c’est-à-dire le « Panel Suisse de Ménage » (SHP) et le “Traitement et Intervention Précoces dans les troubles Psychotiques” (TIPP). De plus, j’examine des données rétrospectives que j’ai moi-même collectées selon des méthodes mixtes.
Sous la direction de Daniel Oesch
Le système de formation suisse, caractérisé par un accent sur la formation secondaire supérieure de type duale, est considéré comme un système performant, en particuliers concernant l’insertion professionnelle des jeunes. Si l’entrée sur le marché du travail semble en effet facilitée par la formation de type professionnel, qu’en est-il du bénéfice à long terme ? Dans un contexte de changement technologique comme le nôtre, l’apprentissage de compétences professionnelles spécifiques permet-il de répondre aux besoins du marché, et à tirer profit de sa formation tout au long de sa carrière ?
Ce projet de thèse examine comment les événements critiques façonnent le parcours de vie des individus. Dix ans après le licenciement collectif des travailleurs de cinq entreprises manufacturières suisses, une enquête de suivi permettra d'évaluer leurs trajectoires professionnelles et leurs liens avec d'autres domaines de la vie grâce à un calendrier de vie obtenu de manière rétrospective. Les interdépendances entre le chômage, la retraite anticipée, la santé subjective et la satisfaction de vie sont examinées. Différents modèles décrivant le changement de statut sur le marché du travail, le type de contrats de travail, le nombre d'emplois simultanés et le revenu au fil du temps seront évalués au moyen de la méthode de l'analyse séquentielle. L'appariement des scores de propension sera effectué pour construire un groupe de contrôle qui compare les trajectoires professionnelles des travailleurs déplacés à celles des travailleurs non déplacés. Les types de trajectoires professionnelles que l'on peut distinguer, les niveaux de satisfaction de vie qui diffèrent en fonction de ces trajectoires, ainsi que la santé subjective, et les facteurs qui incitent les travailleurs à prendre une retraite anticipée ou tardive constituent l'objet principal de ce travail. Au-delà, la transition de l'emploi à la retraite sera analysée pour évaluer si cet événement conduit à l'émergence ou à la montée d'un isolement social perçu. À cette fin, un modèle longitudinal avec des comparaisons transnationales et des régressions de panel avec des effets fixes sera créé.
Sous la direction de Laura Bernardi
Ma thèse vise à mettre en lumière le rôle des politiques sociales dans le bien-être des monoparents au niveau macro-institutionnel et micro-individuel. A travers une méta-analyse de la littérature existante sur la relation entre variation des niveaux de pauvreté (en tant que l’une des principales et des plus étudiées variables qui influencent le bien-être) des monoparents et variation des politiques de la famille dans les états développés, j’entends synthétiser de manière critique l’acquis sur ce point. Ensuite je développerai un cas d’étude sur la Suisse romande. Ceci comprendra une analyse des politiques sociales au niveau fédéral et cantonal (Vaud et Genève) qui mettra en évidence la manière dans laquelle la parentalité est traitée dans ces politiques, ainsi qu’une étude longitudinale qualitative de l’expérience de la monoparentalité, auprès d’un échantillon d’une quarantaine de monoparents dans les cantons de Vaud et Genève. Cela investiguera la manière de « faire famille » de ces familles et de faire face aux dilemmes moraux au fil de leur parcours de vie. Enfin je combinerai l’évidence produite à travers l’analyse des politiques et l’analyse longitudinale pour identifier les associations entre la situation et la capacité d’agir des monoparents et la construction de la monoparentalité dans les politiques en Suisse romande.
Sous la direction de Georg Lutz
Le bien-être est un indicateur de la qualité de la société qui nous entoure, et peut ainsi être mobilisé pour expliquer diverses formes de comportement social, y compris le comportement politique. Le bien-être peut être considéré comme une ressource individuelle qui favorise la participation politique. Les ressources sont, pourtant, distribuées de manière inéquitable parmi les individus et groupes socioéconomiques de la société. Dans la recherche antérieure, l’effet du bien-être sur la participation politique est principalement étudié à travers ces indicateurs objectifs, tels que le revenu ou le statut socioéconomique. Le bien-être subjectif, soit l’évaluation cognitive et affective de l’individu sur la qualité de sa vie, est à ce jour moins étudié en tant qu’un déterminant de la participation politique.
Ma thèse examinera la participation politique au travers de trois dimensions centrales du bien-être subjectif: le bien-être évaluative, émotionnelle et eudémonique; la sécurité économique subjective; et le bien-être social. Par une approche comparative, et en utilisant des données d’enquêtes transversales, je propose d’examiner le suivant: quel est l’effet du bien-être subjectif sur la participation politique ? Peut-on établir des tendances de participation à travers les différents niveaux de bien-être subjectif ? Quelles sont les tendances spécifiques aux pays ? Ma recherche montrera que le bien-être subjectif nous aidera à davantage comprendre les mécanismes qui incitent à la participation politique. Par conséquent, le bien-être subjectif mériterait un rôle plus important dans la recherche future sur les déterminants de la participation politique.
Sous la direction de Jacques-Antoine Gauthier et Jean-Marie Le Goff
Un nombre important de recherches sur les parcours de vie en Suisse focalise leur attention sur les trajectoires professionnelles pendant l’âge adulte ou intermédiaire. Toutefois, la question de la transition vers la retraite reçoit une attention croissante pour plusieurs raisons: l'émergence des taux de natalité en baisse associés à une population vieillissante, une forte proportion de travailleurs âgés actifs, les changements continus dans le temps et la variabilité des départs à la retraite en Suisse. La présente thèse sociologique vise à offrir de nouvelles perspectives sur la dynamique de la transition vers la retraite en Suisse (centrée sur les âges compris entre 50 et 70 ans), à travers un schéma de parcours de vie. Je me concentre sur trois notions de parcours de vie afin d'étudier la transition à la retraite: l’homogénéisation, l’hétérogénéité et la vulnérabilité sociale face à de telle transition de vie. J’utilise principalement des données de l'Enquête sur la santé, le vieillissement et la retraite en Europe (SHARE). Je souhaite mobiliser les deux outils les plus importants utilisés dans l’analyse quantitative des parcours de vie, à savoir l’analyse de séquences (optimal matching) et l’analyse des biographies (event history analysis).
Sous la direction de Daniel Oesch
Les inégalités entre hommes et femmes sur le marché du travail contribuent fortement aux inégalités économiques, sociales, et intergénérationnelles. Bien que la position des femmes sur le marché du travail ait amélioré ces dernières décennies, elles sont toujours désavantagées par rapport aux hommes. Un écart des salaires entre les mères et autres femmes travailleuses rend cette situation encore pire pour celles avec jeunes enfants. Une grande partie de cet écart est expliqué par le travail à temps partiel et l’interruption de la carrière, mais il existe toujours une proportion inexpliquée. Cette différence pourrait être dû à la discrimination des employeurs. Ma thèse étudie le processus décisionnaire des employeurs par rapport à la situation familiale des candidats d’un emploi. Les hommes ont-ils plus de chance d’être embauché que les femmes, particulièrement les mères ? Les mères sont-elles offertes des salaires moins élevés, et les hommes plus ? L’inégalité au travail a-t-il ses origines au recrutement ? Pour répondre à ces questions, je propose d’utiliser Factorial Survey Analysis (FSA), une technique analytique qui demande les répondants d’évaluer des profils fictionnels (vignettes) pour faciliter l’analyse statistique des dimensions d’intérêt. Ma recherche empirique est basée sur le projet JOBVUL, un enquête ciblé aux 5000 membres d’un association professionnelle dans le domaine des ressources humaines en Suisse.
Sous la direction de René Knüsel
Ma thèse vise à explorer et comprendre l'action d'une association d'aide, à travers les différents programmes et dispositifs qu'elle propose. Il s'agit de dégager des formes de l'aide institutionnelle, formes qui varient selon les aides apportées et les publics visés. En d'autres termes, je m'intéresse à la manière dont les acteurs répondent aux questions : Qui aider ? Qui doit aider et comment ? Quelle est la place de l'institution dans cette aide ? C'est donc la dimension politique de l'aide qui est au coeur du questionnement, interrogeant la responsabilité (individuelle et collective) attribuée aux personnes aidées, aux personnes aidantes et à l'institution. Ma démarche de recherche est une enquête ethnographique dans une association du Canton de Vaud visant à rendre compte des interactions (en co-présence et à distance) et des expériences des acteurs. Mon travail permet ainsi de repenser au moins deux tensions qui traversent les politiques sociales. D'une part, il s'agit de conjuguer une analyse de la relation d'aide de proximité avec une analyse de l'action publique d'une institution. Je propose en effet de traverser l'institution, dans ses différentes activités, du geste situé de l'aide, jusqu'à son apparition publique. D'autre part, je vise à dépasser l'opposition entre aide publique et aide privée en analysant une association qui combine les mandants publics et privés et qui participe à la constitution des problèmes publics.
Sous la direction de Dominique Joye
Cette thèse se propose d'explorer la manière dont les sociétés européennes font face aux problématiques du vieillissement démographique et du besoin de soins de longue durée des personnes âgées. Quelles formes de services structurent le soutien aux personnes âgées en Europe de l'ouest et quelles significations les personnes âgées en besoin de soins de longue durée donnent-elles à leur situation ? Plusieurs facteurs, tels que les systèmes de protection sociale, les valeurs culturelles associées à la famille et les représentations sociales des différents âges de la vie, peuvent expliquer pourquoi la manière d'expérimenter le grand âge en Europe se pense au pluriel. La thèse questionne de manière comparative les normes de réciprocité qui structurent les échanges de services dans le cadre du soutien aux personnes âgées, et précisément les notions d'autonomie et de dépendance comme étant au coeur d'une négociation entre le personnes âgées et leurs aidants. Deux types de matériaux nous permettront de répondre à nos interrogations ; d'une part, l'exploitation d'une partie des données de l'enquête européenne sur le vieillissement SHARE, d'autre part une série d'entretiens qualitatifs réalisés auprès des personnes âgées et de leurs aidants dans différents pays d'Europe afin d'analyser les expériences vécues du besoin de soins de longue durée au grand âge.
Sous la direction de Leen Vandecasteele
La Grande Récession (GR), le choc économique le plus sévère depuis la Grande Dépression, est une période cruciale qui a été ancrée dans nos mémoires en raison de ses conséquences négatives pour les pays développés. La littérature sur l'impact de la crise financière sur la pauvreté, l'emploi, le décrochage universitaire et la retraite prend de l'ampleur. Mon étude vise à étendre cette littérature et à répondre à des questions telles que: comment la mobilité inter- et intragénérationnelle a-t-elle été affectée par la crise? Et quel était le rôle de l'État providence dans la médiation de la relation entre la mobilité inter- et intragénérationnelle et crises financières?
Au cours des dernières décennies, la population de l’Union européenne a augmenté et la réglementation entre les pays est devenue plus complexe. Par conséquent, étudier les différences de tendances entre les pays européens devient de plus en plus précieux. À cette fin, je conduirai mes recherches en utilisant les données statistiques sur the Statistics on Income and Living Conditions (EU-SILC), qui comprennent 32 pays européens. De plus, j'utiliserai des méthodes quantitatives telles que les méthodes multiniveaux et longitudinales pour mener mes recherches.
Sous la direction de Daniel Oesch
Cette thèse fait partie du projet de ‘Vulnérabilité économique’ (PNR LIVES) et étudie les liens entre la mobilité professionnelle et le changement structurel dans le marché du travail au cours des deux dernières décennies. Notre analyse s’interroge sur le rôle que la mobilité intra-générationnelle et la dynamique de l'acquisition de compétences ont joué dans les changements observés. S'appuyant sur des données de panel de trois pays (Grande-Bretagne, Allemagne et Suisse), nous distinguons trois groupes de professions : les groupes professionnels en déclin, les groupes occupant une position stable sur le marché de l’emploi et ceux ayant connu une croissance au niveau de l’emploi. Notre objectif sera de comprendre comment les individus des groupes professionnels en déclin évoluent sur le marché du travail. Le fait d'être dans une profession en déclin place-t-il nécessairement les ouvriers dans une position de vulnérabilité ou peuvent-ils accéder à des emplois dans des secteurs en expansion du marché du travail? L'étude vise ainsi à identifier les compétences et caractéristiques individuelles qui permettent une transition plus douce des travailleurs appartenant aux groupes professionnels en déclin vers de nouveaux emplois dans les secteurs en expansion du marché du travail.
Sous la direction de Dario Spini
L'objectif principal de cette recherche est d'examiner l'impact des expériences individuelles et collectives de victimisation de guerre et d’exclusion économique sur les attitudes politiques et les identités sociales des jeunes adultes de l’ex-Yougoslavie post-conflit. Nous appliquons un design de recherche de méthodes mixtes, en combinant des analyses quantitatives (notamment des analyses multi-niveaux spatiales) et qualitatives (analyses des discours des élites et de contenu des médias). Cette approche nous permet de démêler l'impact de la victimisation personnelle, de l'exposition collective à des événements de guerre et de la pauvreté, mais aussi d'examiner comment certaines interprétations de ces événements deviennent collectivement partagée, et comment ces interprétations partagées des expériences sociales façonnent par la suite les opinions individuelles. De cette façon, en combinant plusieurs niveaux d'analyse - expériences individuelles, événements collectifs et leurs interprétations dans le discours public - nous souhaitons offrir une compréhension plus complète des changements dramatiques dans les attitudes et les identités des personnes l'ex-Yougoslavie post-conflit.
Sous la direction de Dominique Joye et Karin Wall
Les relations de travail ont connu des changements importants au cours de ces dernières décennies. La flexibilité du travail et la flexibilité des formes d’emploi fragilisent les modes d’intégration professionnelle « assurés » ou « stables ». Ces changements bousculent les conceptions « figées », continues et prévisibles, des parcours professionnels (choix d’un métier ou d’une profession, formation, entrée et intégration au sein du marché du travail, promotions et retraite) et questionnent à la fois la reconnaissance matérielle et symbolique liée au travail et les droits sociaux qui découlent de l'emploi. Face à cette « montée des incertitudes », nous nous interrogeons à la fois sur les conséquences d’une intégration professionnelle précaire sur les liens affinitaires et sur l’exposition inégale de certaines populations au risque de « désaffiliation ». Pour répondre à ces questions, nous mobilisons à la fois les résultats de l'étude FNS « Family TiMes » et les données d’une recherche au design identique menée au Portugal. L’analyse des parcours d’intégration professionnelle et des liens sociaux de deux cohortes (1950-1955, 1970-1975) identiques dans des contextes nationaux distincts nous permet également de développer un cadre d’interprétation tenant compte des spécificités des contextes étudiés.
Sous la direction Jean-Marie Le Goff et Jacques-Antoine Gauthier
Cette thèse vise à étudier l’entrée dans la vie active de la seconde génération d’immigrés vivant en Suisse. De nombreuses études ont démontré que le niveau d’instruction et le statut professionnel des migrants s’améliore de génération en génération. Cependant, il est communément reconnu que les jeunes issus des vagues de migration les plus récentes sont souvent défavorisés par rapport à ceux appartenant aux plus anciennes. En effet, à partir des années 80, de nombreux migrants en provenance de Turquie et d’ex-Yougoslavie sont arrivés en Suisse avec un statut précaire ; ce qui a rendu leur insertion professionnelle plus difficile. Qui plus est, il semble que cette situation désavantageuse ait été transmise à leurs enfants. Nos analyses se baseront l’échantillon Cohorte LIVES qui sera composé de 1800 répondants Suisses et étrangers, âgés entre 15 et 24 ans et ayant été scolarisés en Suisse. Nous aurons recours à deux méthodes d’analyse. Premièrement, l’analyse séquentielle nous permettra de montrer comment les trajectoires scolaires et professionnelles des individus peuvent varier selon différents facteurs sociodémographiques, tels que l’ethnicité, le genre etc. En deuxième lieu, l’analyse de survie, qui calcule la probabilité qu’un événement se produise après une certaine période de temps, permettra d’illustrer la manière avec laquelle des patterns structurels peuvent influencer l’émergence d’événements majeurs, tels que la décohabitation du domicile parental.
Sous la direction de André Berchtold
Le domaine général de ma thèse de doctorat est la statistique. Plus spécifiquement, ma thèse couvrira les problèmes statistiques dus aux données manquantes. Je développerai des méthodes statistiques afin de mieux traiter l’information inobservée, d’être capable de déterminer les mécanismes qui expliquent les données manquantes et d’imputer des données manquantes dans un contexte longitudinal tout en respectant la relation causale entre les vagues d’enquête successives. Ces nouvelles méthodes s’appliqueront à des données simulées et à plusieurs bases de données venant du NCCR LIVES. Il existe trois types de données manquantes : missing completely at random (MCAR), missing at random (MAR) et missing not at random (MNAR). Ces différents mécanismes définissent la méthode à utiliser lorsqu’on est face à une base de données avec des valeurs inobservées. Le premier objectif de ma thèse est de développer un nouveau test (qui s’appliquera à tous types de données) afin de pouvoir distinguer entre les trois types de données manquantes. Le deuxième objectif est de décrire la mixture de mécanisme de données manquantes, de définir la typologie de ces mécanismes et finalement d’examiner la capacité des tests à s’appliquer à ce type de données. Le troisième objectif de ma thèse est finalement de développer une méthode d’imputation spécifique aux données longitudinales en tenant compte des principes de causalité. Ma thèse combinera des développements théoriques, des expérimentations numériques simulées et des applications à certaines bases de données longitudinales provenant de LIVES.
Sous la direction de Dominique Joye
Les dernières décennies ont vu un intérêt croissant pour les mesures subjectives de la vulnérabilité et du bien-être, qui est allé de pair avec une augmentation de la quantité, la qualité et la disponibilité des données sur la qualité de vie. Cependant, les modes d’enquête traditionnels ne parviennent pas à fournir des données satisfaisantes en termes de qualité et de coût. En Suisse, où les enquêtes téléphoniques sont courantes, la qualité de l’information ainsi obtenue est mise en doute et on recourt à de nouvelles procédures d’enquête pour augmenter un taux de réponses faible – des groupes potentiellement vulnérables ont tendance à être sous-représentés – et corriger les problèmes de mesure.
Mon objectif est d’étudier l’effet des ‘designs’ d’enquête sur l’exactitude des informations obtenues lorsqu’il s’agit de mesurer la vulnérabilité et le bien-être. J’étudie plus précisément la méthode utilisée pour recueillir les données, élément clé de la conception de l’enquête : on sait qu’ elle influence à la fois la propension à répondre et les réponses elles-mêmes et qu’il est difficile de comparer des résultats obtenues par différentes méthodes. Mon analyse se base sur une expérience de mode mixte et sur autres bases de données sur la vulnérabilité et /ou à la mesure du bien-être, telles que l’Enquête sociale européenne.
Sous la direction de Laura Bernardi
La Suisse est un des seuls pays européens à ne pas être doté de congés parentaux (congé paternité ou congé parental). Toutefois, il semble que dans les dix dernières années, cette question ait été de plus en plus problématisée dans l’espace public. Cette thèse a deux objectifs. D’une part, décrire l’émergence des congés parentaux en Suisse dans la dernière décennie. D’autre part, analyser les représentations des relations de genre et plus précisément de la maternité et la paternité à travers cette émergence. Est-ce que l’intensification de la problématisation des congés parentaux en Suisse remet en question les représentations genrées des rôles parentaux ? Pour répondre à cette question, nous analysons les sphères médiatique, politique et économique. Premièrement, les articles de presse parus en Suisse romande sur les congés parentaux sont analysés. Deuxièmement, les propositions parlementaires en faveur de congés parentaux et leur traitement politique sont investigués. Finalement, les pratiques d’entreprises romandes qui adoptent des mesures de congés parentaux sont également étudiées. Les données sont analysées en suivant les principes de l’analyse de discours.
Sous la direction de Daniel Oesch
Les partis populistes de droite vivent aujourd’hui un grand succès dans le monde occidental et la recherche sur ce sujet est en grande croissance. Cette thèse vise à y contribuer en étudiant une des hypothèses les plus innovatrices, selon laquelle le succès de ces partis serait dû au déclin économique et culturel de la position de la classe ouvrière dans la société. L’objectif est d’analyser les fondations microsociologiques de cette explication, en évaluant la perte de statut social de la part de la classe ouvrière pendant les trois dernières décennies.
Nous nous intéressons à deux éléments : le statut subjectif des travailleurs et leur perception des inégalités sociales. Nous étudions les trajectoires historiques de ces deux variables subjectives, en utilisant les données de l’International Social Survey Program 1987-2019. Nous comparons plusieurs pays dans un espace de temps de 30 ans.
Les questions de recherche principales de la thèse sont : est-ce que le statut subjectif de la classe ouvrière a diminué en comparaison avec le celui des autres classes ? Si oui, quand et dans quels pays ? Y a-t-il des différences géographiques importantes à l’intérieur des pays mêmes ? Et est-ce que les travailleurs voient la société comme moins égalitaire par rapport aux membres des autres classes ? Leur perception des inégalités sociales a-t-elle empirée dans le temps ? Si oui, où ?
Sous la direction de Daniel Oesch
Ce projet de thèse fait partie d'une étude qui analyse le rôle des réseaux sociaux dans l’accès à l’emploi des chômeurs. Trente à septante pourcent des personnes cherchant un emploi le trouve par le biais d'un contact social, cette stratégie de recherche est donc très importante. En outre, les chômeurs risquent que leurs employeurs potentiels interprètent la durée du chômage comme signe de mauvaise productivité ou un manque d'effort dans la recherche du travail. Il est donc primordial qu'ils soient informés le mieux possible sur différentes stratégies de recherche d'emploi et leur efficacité. Notre étude se base sur une large enquête menée parmi 4500 chômeurs sur le canton de Vaud. Elle consiste en deux questionnaires, dont un distribué au début et un à la fin du chômage. Ces données seront combinées avec des données administratives. À partir de cette base de données compréhensive, nous explorons l'enjeu des caractéristiques des chercheurs d'emplois et de leurs contacts sociaux ainsi que son effet sur la probabilité de retrouver un travail, la durée du chômage et le type de l'emploi retrouvé. En plus, nous allons analyser si le chercheur d'emploi peut mobiliser son entourage pour qu'il l'aide à retrouver un travail. Ces résultats empiriques contribuent à clarifier le caractère procédural de la recherche d'emploi par le biais des contacts sociaux ce qui était jusqu'à présent étudié plutôt de manière théorique.
