1895 - Revue de l'association française de recherche sur l'histoire du cinéma n°60, publié en mars 2010
| Vie et Passion de Jésus Christ (1902-1905): hétérogénéité des tableaux, déclinaison des motifs par Alain Boillat et Valentine Robert |
Cette étude examine deux copies de la Vie et Passion de Jésus Christ conservées par la Cinémathèque suisse avec une première préoccupation de type philologique qui conduit à prendre la mesure de l'autonomisation de chacun des "tableaux" composant le film et de l'hétérogénéité de ce dernier. Puis les constats émis à propos du support matériel sont articulés aec une réflexion d'ordre esthétique qui dégage l'importance de l'effet-tableau inscrivant cette production filmique dans un généalogie plus large. Le cinéma étant alors le lieu de convergences entre diverses séries culturelles, l'article envisage les liens entre la production Pathé et une pratique jusqu'ici peu discutée dans ce contexte, celle du tableau vivant.
Cahiers de narratologie n°16 "Images et récits", publié en ligne le 25 mai 2009
| Quand le film raconte l’image. Variations cinématographiques autour de La Cène de Léonard de Vinci par Valentine Robert |
Partant de l’hypothèse qu’au cinéma, un plan travaillé à la manière d’un tableau engage, non pas un « arrêt » du récit, mais un enrichissement de la logique narrative linéaire du film par une sémiotique tabulaire et des jeux de références intermédiales, cet article analyse le cas exemplaire et récurrent des plans qui reconstituent en « tableau vivant » La Cène de Léonard de Vinci. Christus (Giulio Antamoro, 1914-1916), Ben Hur, a tale of the Christ (Fred Niblo, 1925) ou Quo Vadis (Mervyn LeRoy, 1951) y sont explorés, ainsi que d’autres productions qui replacent la composition du Cenacolo à la fois en une « phase » et une « stase » dramatique et esthétique du récit christique. Des films tels que Viridiana (Luis Buñuel, 1961) sont aussi évoqués, qui font apparaître la composition comme une pause allégorique d’un récit contemporain, enrichi sur un plan énonciatif, symbolique et iconographique.
Lire l'article dans la revue en ligne, numéro intitulé "Images et récits" et dirigé par Jean-Paul Aubert
TOP ^
Ridiculosa n°15, publié en décembre 2008
| L’Évangile au miroir déformant du cinéma : La voie décalée de La Vie de Brian des Monty Python par Valentine Robert |
A l’aune de divers exemples et d’une analyse des Monty Python’s Life of Brian (Terry Jones, 1979), cet article vise à dégager une tendance majeure de l’approche caricaturale du Christ et de l’Évangile au cinéma, consistant à ne pas prendre Jésus pour cible directe de la satire, mais à déplacer la parodie en ses marges. Avec pour prétexte de combler les ellipses du récit biblique et pour précaution de jouer du hors-champ et de dédoublements, les films se plaisent à parasiter la « plus grande histoire jamais contée » par l’ajout d’épisodes démystificateurs ou de personnages-miroirs caricaturaux qui ne prétendent pas remplacer, mais seulement amplifier le texte évangélique. Ainsi, malgré les scandales retentissants provoqués par certains films, et même s’il y est partiellement désacralisé, le Christ au cinéma ne semble jamais se départir d’une certaine dignité et demeure globalement une figure identificatoire.