Les couleurs peuvent façonnent notre environnement. Les individus sont rarement indifférents quand il en vient à choisir une couleur, en particulier lorsqu’elles sont saillantes. L’opinion populaire assume que les couleurs peuvent même interagir avec nos états affectifs, sous la forme de changements d’humeur ou du bien-être. Compte tenu de la littérature scientifique actuelle, nous sommes sceptiques quant aux affirmations générales concernant les relations couleurs-affects : en effet, le manque d’études systématiques répondant aux normes empiriques actuelles ne permet pas de confirmer ces opinions. Avec nos études, nous visons à enrichir la littérature scientifique grâce à des études démontrant comment la couleur peut être liée aux affects de manière fiable et valide. Nos projets se regroupent autour de trois axes : i) les paradigmes expérimentaux de la psychologie cognitive ii) les cadres théoriques de la psychologie des émotions, et iii) connaissances sur la science des couleurs dans les applications quotidiennes.
Vous trouverez de plus amples informations sur http://www.colourexperience.ch
Personnalité et processus d'évaluation
La personnalité a un impact significatif sur le comportement des individus, les amenant systématiquement à se comporter et à réagir d'une manière particulière. Les émotions sont également influencées par la personnalité, en particulier la prédisposition à ressentir certaines émotions et pas d'autres. Selon les théories de l'évaluation (appraisal), l'épisode émotionnel apparaît à la suite d'un processus d'évaluation de l'environnement de l'individu. Jusqu'à présent, de nombreuses études ont établi un lien entre les processus d'évaluation et les réactions émotionnelles ou entre la personnalité et les réactions émotionnelles. Ce projet a pour but de réunir ces trois concepts et d'observer comment les processus d'évaluation peuvent jouer un rôle médiateur dans la relation entre la personnalité et les réponses émotionnelles au niveau expérimental, expressif et physiologique.
Pour plus d’information et accès aux publications : https://people.unil.ch/elisedanglauser/research-projects/
Synchronisation émotionnelle
L'un des principes de la théorie des émotions concernant leurs émergences est la nécessité d'avoir une co-occurrence des différentes réponses. Certaines théories parlent de réponses « en pattern » et d'autres de synchronisation émotionnelle. Une de nos pistes de recherche consiste à mieux évaluer cette synchronie, tant au niveau intra-personnel qu'inter-personnel, afin de comprendre le couplage sous-jacent entre les réponses émotionnelles. Nous étudions notamment les différences de synchronie dans différents contextes, avec la présence ou l'absence de processus de régulation, ou en relation avec des traits individuels.
Pour plus d’information et accès aux publications : https://people.unil.ch/elisedanglauser/research-projects/
Construction d'une batterie pour l'évaluation des émotions morales
Nous collaborons actuellement à un projet sur les émotions morales dirigé par le Dr Alfonso Gutiérrez-Zotes, psychologue clinicien à l'hôpital universitaire Institut Pere Mata, IISPV, Universitat Rovira i Virgili, CIBERSAM, Reus, Espagne. Avec l'aide de la Geneva Emotion Picture Database (GAPED, Dan-Glauser & Scherer, 2011), nous travaillons à une meilleure compréhension des émotions morales, telles que la honte et la culpabilité. Nous étudions notamment la perception et l'évaluation de ces émotions dans diverses populations, y compris les patients atteints de troubles de la personnalité Borderline.
Pour plus d’information et accès aux publications : https://people.unil.ch/elisedanglauser/research-projects/
Le concept d'impulsivité englobe les comportements qui sont mal conçus, prématurément exprimés, indûment risqués ou inadaptés à la situation et qui entraînent généralement des conséquences indésirables. L'impulsivité est un concept central dans divers domaines de la psychologie et de la neuropsychologie, et constitue un facteur trans-diagnostic impliqué dans un large éventail de troubles psychopathologiques (par exemple, les troubles addictifs, les troubles obsessionnels et compulsifs).
Résultats de recherche représentatifs et publications connexes :
Nous avons rédigé le premier ouvrage francophone portant sur la définition, la conceptualisation, l'évaluation et le traitement des comportements impulsifs. Ce livre s'adresse au public suivant : (1) les cliniciens francophones (qui ne lisent pas nécessairement la littérature scientifique anglaise), (2) les chercheurs (en particulier ceux qui souhaitent avoir une image complète des modèles d'impulsivité influents et qui veulent évaluer l'impulsivité dans des contextes de recherche en laboratoire), et (3) les étudiants francophones en Bachelor et en Master intéressés par l'impulsivité.
Billieux, J., Rochat, L., & Van der Linden, M. (2014). L'impulsivité : Ses facettes, son évaluation et son expression clinique. Bruxelles, Belgique : Mardaga. http://www.editionsmardaga.com/impulsivite-ses-facettes-son .
Nous avons créé la première version courte de l'un des questionnaires sur l'impulsivité les plus utilisés, à savoir l'échelle d'impulsivité UPPS (UPPS-Impulsivity Scale). Cette courte échelle a depuis été traduite dans de nombreuses langues (par exemple, en espagnol, en italien, en chinois et en arabe) et adaptée pour l'évaluation de populations spécifiques (par exemple, les enfants, les patients victimes de traumatismes crâniens).
Billieux, J., Rochat, L., Ceschi, G., Carré, A., Offerlin-Meyer, I., Defeldre, A.-C., Khazaal, Y., Besche-Richard, C., & Van der Linden, M. (2012). Validation d'une version française abrégée de l'échelle de comportement impulsif UPPS-P. Comprehensive Psychiatry, 53, 609-615. https://doi.org/10.1016/j.comppsych.2011.09.001
Liens connexes :
- Version française de l'échelle et du système de codage
- Profileur d'impulsivité en ligne pour les cliniciens
Nous avons participé à l'élucidation des mécanismes cognitifs et affectifs qui sous-tendent une facette spécifique de l'impulsivité, à savoir l'"urgence", qui peut être définie comme la tendance à agir de manière irréfléchie face à un affect négatif intense. Nos conclusions, qui ont depuis été reproduites dans des laboratoires indépendants, ont montré que les individus présentant une forte urgence ont plus de difficultés à inhiber les réponses motrices dominantes (ou automatiques) et se caractérisent par des prises de décision non-optimale (évaluées par des tâches de laboratoire telles que l'Iowa Gambling Task). Nous avons également montré que l'urgence accrue est liée à l'implication dans un large éventail de comportements inadaptés et addictifs (par exemple, l'utilisation addictive de smartphones, la consommation excessive d'alcool, les comportements sexuels compulsifs).
Efficacité de la régulation des émotions : sélection de la situation, réévaluation, distraction et planification
Plusieurs stratégies ont été identifiées pour aider les individus à réguler leurs émotions. Certaines sont bien connues, et leur impact est largement étudié. C'est le cas de la Réévaluation cognitive par exemple, qui montre une grande efficacité dans une grande variété de contextes. Cependant, on sait peu de choses sur les compétences requises pour qu'elle fonctionne bien en tant que stratégie de régulation. Certaines autres stratégies, comme la Sélection de situations ou la Planification, par exemple, ont reçu moins d'attention et nous ne connaissons pas le mécanisme par lequel ces stratégies réussissent à réguler nos réponses émotionnelles. Enfin, il se peut que les stratégies fonctionnent bien pour la majorité, mais qu'elles soient assez difficiles à mettre en place pour les personnes avec une caractéristique particulière (par exemple en cas de haut niveau d’anxiété trait).
Avec ces projets, nous cherchons à comprendre dans quelles conditions et dans quelle mesure une stratégie particulière pourrait être utile. En outre, nous cherchons à déterminer quelles sont les compétences requises pour qu'elle fonctionne bien et quelles pourraient être les conditions qui entravent son efficacité.
Pour plus d’information et accès aux publications : https://people.unil.ch/elisedanglauser/research-projects/
Efficacité de la régulation de la personnalité et des émotions
La personnalité a un impact significatif sur le comportement des individus, les amenant systématiquement à se comporter et à réagir d'une manière particulière. En ce qui concerne la régulation des émotions, plusieurs stratégies ont été identifiées pour aider les individus à réguler leur excitation émotionnelle et ont souvent été classées comme soit fonctionnelles soit mal adaptées. En d'autres termes, il y a des stratégies qui sont bonnes et des stratégies qui sont mauvaises. Avec ce projet, nous allons un peu plus loin et posons l'hypothèse que l'efficacité d'une stratégie particulière de régulation des émotions peut dépendre de la personne qui effectue la régulation. Nous cherchons à déterminer s'il existe des profils de personnalité particuliers (selon le modèle Big-five ou le Maladaptive Personality Trait Model of Personality) qui peuvent bénéficier le plus de certaines stratégies et pas d'autres pour réguler l'émotion. Cette hypothèse repose sur l'idée que la personnalité peut favoriser certaines compétences capables d'accroître l'efficacité de certaines stratégies de régulation des émotions, tout en entravant le bon fonctionnement d'autres stratégies.
Pour plus d’information et accès aux publications : https://people.unil.ch/elisedanglauser/research-projects/
Créativité et Réévaluation cognitive
La Réévaluation cognitive consiste à réévaluer une situation émotionnelle afin qu'elle le soit moins, nous aidant ainsi à réguler nos émotions. Elle est considérée comme l'une des stratégies de régulation des émotions les plus efficaces. Cependant, elle nécessite de nombreuses ressources comme la capacité à construire des explications alternatives à une situation. Nous faisons l'hypothèse que l'utilisation et l'efficacité de la Réévaluation cognitive sont conditionnées par le niveau de créativité d'un individu, en supposant que la créativité permet d'imaginer de nombreuses explications alternatives qui pourraient être utilisées pour réévaluer une situation. Au contraire, un faible niveau de créativité empêche une réévaluation réussie, l'individu ne disposant pas de la ressource essentielle pour évaluer la situation d'une manière différente de l'interprétation originale.
Pour plus d’information et accès aux publications : https://people.unil.ch/elisedanglauser/research-projects/
Le toucher affectueux dans les relations proches, et en particulier dans les couples, favorise le bien-être. Cependant, on connaît encore mal ses effets différentiels selon les caractéristiques individuelles (par exemple, le style d'attachement), les situations (par exemple, en cas de stress ou lors de la transition vers la parentalité) ou les cultures (par exemple, dans les cultures latino-américaines). Une série d'études examine ces différences à l'aide de différentes méthodes.
Pour plus d'informations, cliquez ici.
Publications représentatives :
Debrot, A., Schoebi, D., Perrez, M., & Horn, A. B. (2013). Touch as an interpersonal emotion regulation process in couple's daily lives: The mediating role of psychological intimacy. Personality and Social Psychology Bulletin, 39, 1373-1385. https://doi.org/10.1177/0146167213497592
Jakubiak, B. K., Debrot, A., Kim, J., & Impett, E. A. (2020). Approach and avoidance motives for touch are predicted by attachment and predict daily relationship well-being. Journal of Social and Personal Relationships, Advance Online Publication. https://doi.org/10.1177/0265407520961178
