DHC Benito Mussolini
7 au 8 novembre 2024
Attention : changement de salle UNIL en raison du succès de l'événement
Salle Nucléo, bâtiment Vortex, UNIL
et
Aula du Palais de Rumine
Contexte
En septembre 2020, la Direction a mandaté le CIRE pour qu'il donne à l'UNIL les outils nécessaires pour reconsidérer sa posture relative à l'attribution d'un d.h.c. en 1937 à Benito Mussolini. Un groupe de travail a été créé pour réfléchir aux différents enjeux mémoriels de ce titre honorifique. Le rapport du groupe de travail a été publié en juin 2022.
Suite à la publication du rapport, la Direction de l’UNIL a engagé l’institution et sa communauté dans une politique mémorielle active qui mette en exergue les enjeux historiques, juridiques, éthiques et politiques de son passé. Dans ce cadre, le CIRE a été mandaté par la Direction pour mettre sur pied un colloque scientifique international, une publication et deux mandats de recherche historiques pour renouveler notre savoir sur cette période et le contexte historique autour de l’attribution du titre honorifique.
Plus d’informations sur le colloque « Présences fascistes en Suisse. Autour du Doctorat honoris causa de Benito Mussolini (1937) » seront communiquées prochainement sur cette page.
Présentation de l’événement
En 1937, l’Université de Lausanne a décerné un doctorat honoris causa (d.h.c.) à Benito Mussolini. Dès le départ, cette décision suscite de nombreuses interrogations au sein de la communauté universitaire et de la société suisse. En 1987, et face à l’incompréhension croissante quant aux raisons qui ont conduit à honorer un dictateur, l’UNIL commence un travail historique en publiant certaines pièces du dossier. À nouveau interpellée en 2020, la Direction de l’UNIL mandate le Centre interdisciplinaire de recherche en éthique (CIRE) pour qu’il donne à l’UNIL les outils nécessaires pour reconsidérer sa posture relative à l’attribution du d.h.c à Mussolini. S’appuyant sur ces travaux, la Direction de l’UNIL annonce vouloir engager l’institution et sa communauté dans une politique mémorielle active comprenant plusieurs axes dont l’un concerne la recherche.
Le colloque Présences fascistes en Suisse entend remettre l’attribution du d.h.c. dans une perspective transnationale mais aussi de longue durée. Pour ce faire, le programme veut croiser les approches tout en replaçant l’épisode vaudois dans le contexte des relations entre la Confédération et son voisin transalpin, de l’attraction exercée par le fascisme sur de nombreux milieux politiques, économiques et culturels et sur le rôle de la Suisse dans la recomposition de certains réseaux d’extrême-droite dans l’après-guerre. Une réflexion qui doit tirer parti des travaux les plus récents sur l’histoire du fascisme tout en nous invitant à réfléchir sur la postérité d’une histoire qui trouve des résonances multiples au sein de notre monde contemporain.
Le CIRE a formé un bureau d’organisation et un comité scientifique international constitués des personnes suivantes :
Organisateur·ice·s
Prénom et nom | Institution |
---|---|
Gabrielle Duboux | UNIL |
Nadja Eggert | UNIL |
Jean-Philippe Leresche | UNIL |
François Vallotton | UNIL |
Comité scientifique
Prénom et nom | Faculté / Service |
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Giulia Albanese | Prof., Université de Padoue |
Mauro Cerutti | Historien (UNIGE) |
Gabrielle Duboux | Chargée de recherche pour le CIRE, Assistante diplômée au Centre des sciences historiques de la culture, Faculté des Lettres, UNIL |
Nadja Eggert | MER, Directrice du Centre Interdisciplinaire de recherche en éthique, Institut de sciences sociales des religions, Faculté de théologie et de sciences des religions, UNIL |
Sévane Garibian | Prof., Faculté de droit, Université de Genève |
Jean-Philippe Leresche | Prof., Institut d'études politiques, Faculté des sciences sociales et politiques, UNIL |
Mathieu Leimgruber | Prof., Forschungsstelle für Sozial- und Wirtschaftsgeschichte, Université de Zurich |
Martin Lengwiler | Prof., Departement Geschichte, Université de Bâle |
Marie-Anne Matard-Bonucci | Prof., Université de Paris 8 |
Sarah Pflug | Dr. , Coordinatrice scientifique, Atelier des histoires, Université de Lausanne |
François Vallotton | Prof., Faculté des Lettres, UNIL |
Personnes de contact
Julie Matthey-de-l'Endroit
Monique Thiévent Jaeggi
+41 21 692 27 02
cire@unil.ch
Contexte
En 1937, lors de son 400e anniversaire, l’Université de Lausanne décernait un Doctorat honoris causa (d.h.c.) à Benito Mussolini. À ce moment-là déjà, cette décision rencontrait une opposition au sein de la communauté universitaire et de la société suisse. Depuis lors, l'UNIL est régulièrement interpellée sur les raisons et la nécessité éthique d’un éventuel retrait, de cette distinction.
Cinquante ans plus tard, en 1987, et face à l’incompréhension persistante quant aux motifs d’une telle décision, l'UNIL publiait le Livre Blanc de l’Université de Lausanne sur le Doctorat honoris causa de Benito Mussolini et Les Matériaux pour servir à l’histoire du doctorat H.C. décerné à Benito Mussolini en 1937 dans lequel Le Rectorat précisait dans la préface du Livre Blanc: «Le seul moyen d'apporter une réponse à cette interrogation est de se reporter aux documents et de tenter d'analyser les mentalités de l'époque». Bien qu’entièrement transparente, la démarche entreprise se limite à une compilation de documents originaux et ne répond pas aux soucis historiques et éthiques liés à l'octroi de ce titre honorifique.
Mandat
En septembre 2020, la Direction a mandaté le CIRE pour qu'il donne à l'UNIL les outils nécessaires pour reconsidérer sa posture relative à l'attribution d'un d.h.c. en 1937 à Benito Mussolini. Dans cette démarche, le CIRE tentera de donner des éléments de réponse aux enjeux suivants:
- Statut du titre de Doctorat honoris causa
- Considérations juridiques relatives au maintien/retrait d’un tel titre et alternatives possibles
- Réflexions sur le devoir de mémoire et les enjeux mémoriels
Rapport du groupe de travail
Conclusion (extrait du rapport du groupe de travail)
Vers une ouverture à la communauté universitaire et à la société
Le rapport que rend le Groupe de travail est le fruit de rencontres, de débats et de discussions qui ont eu comme double objectif de mettre en place une réflexion historique permettant de mettre en contexte et de mieux comprendre comment et pourquoi les décisions menant à l’octroi du d.h.c. ont été prises, mais également de proposer des pistes permettant à la Direction ainsi qu’à la Communauté universitaire de gérer ce passé de la manière la plus constructive et cohérente possible. En ce sens, le Groupe de travail suggère la publication du présent rapport.
Il est frappant de constater que l’octroi du d.h.c. constitue un moment capital de l’histoire de l’Université qui revient au-devant de la scène de façon régulière. Aussi, chaque membre de l’Université de Lausanne ainsi que les générations à venir devraient pouvoir se confronter à ce moment de l’histoire et se l’approprier selon le contexte qui est le leur.
Pour les membres du Groupe de travail, il est apparu comme une nécessité de ne pas se laisser enfermer dans une polarité réductrice du pour ou contre le retrait du d.h.c., mais bien de mettre en exergue les enjeux historiques, juridiques, éthiques et politiques de ce passé. Cette manière de faire (s’inspirant de méthodologie d’éthique délibérative) a permis au Groupe de travail de proposer une politique mémorielle pour l’Université de Lausanne dans laquelle, il l’espère, la diversité des membres qui la compose pourra non seulement se reconnaître, mais surtout s’en saisir.
Deux écueils doivent toutefois être évités:
- Le premier est celui de ne pas retomber dans une prise de décision individuelle ou à huis clos et de promouvoir une politique mémorielle qui puisse s’appuyer sur l’ensemble des actrices et acteurs impliqué·e·s par la démarche. Il s’agit ici d’une opportunité de marquer une rupture radicale avec la décision prise en 1937.
- Le second écueil serait celui de simplifier les enjeux de ce passé en cherchant à clore la discussion une fois pour toute (par un retrait, une plaque commémorative qui viserait à remplacer les honneurs en maintenant une personnification de ceux-ci). Poser les fondements, ancrer ce passé dans la pérennité afin que les générations suivantes puissent se le réapproprier à la lumière de leur propre contexte est un aspect fondamental de la politique mémorielle proposée ici : il ne s’agit en aucun cas d’éteindre la discussion, mais de l’ouvrir, afin de garantir les moyens nécessaires pour que les membres de la communauté de l’UNIL et de la société puissent s’en saisir. C’est là une responsabilité institutionnelle primordiale.
Groupe de travail
Pour mener à bien ce mandat, et en consultant les facultés au préalable, un groupe de travail composé des personnes suivantes a été mis en place:
Prénom et nom | Faculté / Service |
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Gérard Bagnoud | Chef de service, UNIRIS |
Prof. Vincent Barras | Institut des humanités en médecine, FBM |
Pablo Diaz | Service de la recherche, UNIL |
Prof. Benoît Bovay | Centre de droit public, FDCA |
Gabrielle Duboux | Assistante de projet, Doctorante au Centre des sciences historiques de la culture, Lettres |
Nadja Eggert | MER, Directrice du Centre interdisciplinaire de recherche en éthique et ISSR, FTSR |
Prof. Jacques Ehrenfreund | Institut d'histoire et d'anthropologie des religions, FTSR |
Dustin Lazarovici | Premier assistant, Section de philosophie, Lettres |
Prof. Jean-Philippe Leresche | Institut d'études politiques, SSP |
Prof. Carole Maigné | Section de philosophie, Lettres |
Prof. Guido Palazzo | Département de stratégie, HEC |
Marc de Perrot | Secrétaire Général de l'UNIL |
Prof. Béatrice Schaad | Institut des humanités en médecine, FBM |
Prof. Miriam Tola | Institut de géographie et de durabilité, FGSE |
Prof. François Vallotton | Section d'histoire, Lettres |
Contact
Pour plus d'informations, vous pouvez contacter Nadja Eggert, Directrice du CIRE.