ARCHIVE - Séminaire interfacultaire en environnement 2021

L’Environnement en temps de crises

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Thématique

De nombreuses crises, parfois soudaines, voir abruptes, ont marqué l’histoire humaine : écologiques, économiques, sociales et le plus souvent combinant plusieurs de ces dimensions. Les crises environnementales ont toujours été présentes au cours de l’histoire de notre espèce et tendent à se produire de plus en plus fréquemment, avec des conséquences potentiellement planétaires. A la différence des autres espèces, la nôtre tend à engendrer en cascade ses propres crises écologiques, conséquences (in)directes d’autres événements (guerres, compétition économique pour les ressources, etc.), quitte à mettre sa propre existence en danger. Selon l’étymologie grecque, la crise incarne à la fois une menace potentiellement mortelle et une occasion de retrouver un nouvel équilibre. La pandémie de COVID-19 nous confronte de manière inédite à cette alternative et interroge, en miroir, nos capacités collectives à affronter d’autres défis globaux comme le changement climatique ou l’érosion de la biodiversité.

Dans ce cycle de conférences interfacultaires, nous essaierons d’identifier les causes de ces événements ainsi que les ressorts politiques et scientifiques qui peuvent en faire des opportunités de changement bénéfiques pour l’homme et les écosystèmes dont il dépend.

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Conférences en ligne

17 mars - Les ressources minérales dans la transition : entre crises et durabilité

17 mars 2021

Magali Rossi & Marie Forget
respectivement maître de conférence en sciences de la Terre & en géographie, Laboratoire EDYTEM, Université Savoie Mont-Blanc

Modératrice : Anne-Christine Favre, professeure ordinaire en droit administratif et droit de l'environnement à la FDCA, FGSE (UNIL), et à l'EPFL, directrice du Centre de droit public

La production de matières premières minérales suit une croissance exponentielle, pour subvenir aux besoins d’une population mondiale urbanisée croissante, et au développement économique des classes moyennes. Dans un monde globalisé en transition, les besoins évoluent, aussi bien en terme de nature des matières premières (e.g., lithium et terres rares pour la high-tech et les énergies renouvelables) que de quantité (besoins croissants en métaux de base tels que le cuivre ou l’aluminium).

Par ailleurs, les pays producteurs de matières minérales ne sont le plus souvent pas les pays les plus consommateurs de produits transformés, selon une division internationale du travail qui oppose Nords et Suds globaux. L’exploitation de ressources minérales modifie durablement l’environnement (contaminations, risques gravitaires, etc.) et augmente la tension sur des ressources transversales comme l’eau et l’énergie dans les territoires d’exploitation. De nombreuses crises environnementales et sociales sont ainsi directement liées à l’exploitation de matières minérales, nourrissant des conflits ayant des enjeux et des retentissements aussi bien locaux qu’internationaux. L’exploitation des matières minérales (ressources non renouvelables) doit être plus durable afin de limiter les crises sociales et environnementales et doit s’accompagner d’une réflexion sur l’efficience de leurs usages.

Dans le cadre d’une réflexion globale sur les transitions environnementales aujourd’hui nécessaires, il s’agit de repenser la gouvernance des activités extractives et leur encadrement par des politiques publiques à toutes les échelles, du territoire minier à l’échelle mondiale.

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24 mars - Crise mondiale de la biodiversité. L'impensé français de la vigilance citoyenne œuvrant à sa prise en compte

24 mars 2021

Florian Charvolin
Directeur de recherche au CNRS, sociologue, membre du Centre Max Weber de Lyon et Saint-Etienne

Modérateur : Alain Kaufmann, directeur du colLaboratoire (UNIL)

La Plateforme intergouvernementale science/politique pour la biodiversité et les services écosystémiques (IPBES) est née en 2013 d'un constat qu'il manquait, au niveau mondial, un organisme impartial et consacré à la connaissance de la biodiversité, à la manière du GIEC pour le changement climatique. La garantie de la pertinence de l'IPBES reposait sur la scientificité de ses avis. Le tribu donné aux connaissances profanes pour assurer l'acceptabilité des préconisations de l'IPBES portait sur les peuples indigènes des pays du Sud. Dans les années de montage de l'IPBES, il demeure alors un point aveugle : la contribution des données amateures à la connaissance de la biodiversité dans les pays occidentaux.

A travers l'analyse de cette donnée amateure sur la biodiversité en France, on se propose de restaurer la contribution citoyenne au diagnostic de crise, notamment des espèces communes, au cœur de notre modernité occidentale. Il s’agit ainsi d'interroger les ressorts de l'expertise de la biodiversité et son assise sur le déni de la contribution populaire à la connaissance au sein de nos sociétés.

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31 mars - Biodiversité, quelle importance !

31 mars 2021

Bruno David
Président du Muséum national d'histoire naturelle

Modérateur : Antoine Guisan, professeur ordinaire à la FBM et à la FGSE (UNIL), président de la Commission environnement de l'UNIL

Tout le monde a entendu et utilisé le terme « biodiversité ». Mais que recouvre ce vocable simple en apparence ? On entend à l’envi « la biodiversité est en crise ». Qu’en est-il exactement ? Sommes-nous au bord d’une sixième extinction de masse ? La vraie question ne serait-elle pas éthique, une éthique pour la planète !

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14 avril - L'effet des crises sanitaires et environnementales sur la médecine. Quelles réorientations du soin sont induites par la pandémie de COVID-19 ?

14 avril 2021

Marie Gaille
Directrice de recherche en philosophie au CNRS, directrice scientifique adjointe de l'Institut des sciences sociales et humaine, CNRS, co-directrice de l’ITMO Santé publique d’AVIESAN, membre de l'UMR 7219, Laboratoire SPHERE

Modératrice : Nelly Niwa, directrice du Centre interdisciplinaire de durabilité, UNIL

Si l'idée n'est pas nouvelle, la question d'une médecine de la personne ancrée dans son environnement de vie prend aujourd'hui, face aux zoonoses et aux multiples événements attirant notre attention sur la relation entre santé et environnement, une actualité accrue. La question de savoir comment l'on peut traduire en pratiques cliniques et en politique de santé publique les éléments de connaissance dont nous disposons à ce sujet demeure en grande partie non résolue. Sans prétendre y répondre de façon exhaustive, cette présentation proposera quelques hypothèses et pistes d'orientation.

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21 avril - La crise socio-environnementale du COVID-19 : réponses féministes et antiracistes - ANNULE

21 avril 2021

Miriam Tola
Assistant Professor in Environmental Humanities, Institute of Geography and Sustainability, University of Lausanne

Modérateur : Patrick Haack, professeur ordinaire à la Faculté des HEC, UNIL

Le COVID-19 a rendu visible les inégalités sociales flagrantes ainsi que le lien intime entre la santé publique et la crise environnementale. Partant des exemples des Etats Unis et de l’Italie, cette présentation explore des réponses féministes et antiracistes au COVID-19. Il montre que ces acteurs sociaux considèrent la pandémie comme une crise socio-environnementale qui exige une juste transition pour sortir de la logique des inégalités.

Présentation en anglais, discussion en anglais ou en français possible.

COVID-19 as socio-environmental crisis: feminist and anti-racist responses

The COVID-19 pandemic has made visible stark social inequalities as well as the intimate relation between public health and the ecological crisis. Focusing mainly on the United States and Italy, this presentation explores feminist and anti-racist responses to COVID-19. It shows that these social actors consider the pandemic as a socio-environmental crisis that demands a just transition out of the logic of inequalities.

5 mai - Crise climatique et crise sociale : défi commun ?

5 mai 2021

Julia Steinberger
Professeure ordinaire sur les enjeux sociétaux liés à l’impact des changements climatiques à l’Institut de géographie et durabilité, UNIL

Modérateur : Antoine Guisan, professeur ordinaire à la FBM, FGSE (UNIL), président de la Commission environnement de l'UNIL

Que ce soit le climat ou le COVID-19, nous vivons maintenant une époque de crises simultanées. Dans cette conférence, je présenterai des pistes de recherches autour de nouvelles formes de société et d'économie qui nous permettraient d'agir équitablement et rapidement sur le climat, tout en augmentant le bien-être social.

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12 mai - Crises économiques et environnements

12 mai 2021

Jean-Louis Weber
Conseiller senior pour la comptabilité économique-environnementale de l'Agence européenne pour l'environnement

Modératrice : Anne-Christine Favre, professeure ordinaire en droit administratif et droit de l'environnement à la FDCA, FGSE (UNIL), et à l'EPFL, directrice du Centre de droit public

Les coûts non payés de l’usage de la nature conduisent aux crises écosystémiques du climat et de la biodiversité, avec leurs risques associés, sociaux et financiers. La comptabilité environnementale a pour ambition de fournir aux acteurs publics et privés des agrégats comptables et des bilans écologiques pour intégrer le capital naturel aux processus de décision et à l'évaluation des performances économiques. Nous nous intéresserons donc à comprendre quelles peuvent être les enjeux décisionnels afin de concilier économie et environnement.

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19 mai - L'effondrement ou les périls de la globalisation

19 mai 2021

Catherine & Raphaël Larrère
Respectivement, professeure émérite à l’Université Paris Panthéon-Sorbonne & ingénieur agronome et sociologue

Modérateur : Alain Kaufmann, directeur du colLaboratoire (UNIL)

Avec la globalisation de la question environnementale, s’est profilée l’éventualité que ce que l’on appelait alors la crise écologique conduise à la catastrophe, ou à l’effondrement : l’exemple le plus connu est le rapport Meadows (1972). Mais il s’agissait alors d’anticiper la catastrophe pour mieux l’éviter : c’était le sens du « catastrophisme éclairé » défendu par Jean-Pierre Dupuy (2004). Autour de 2015, est apparue une nouvelle forme de catastrophisme, celle qui prévoit un effondrement global et simultané et qui prétend en faire la science, appelée collapsologie. Nous en avons fait la critique dans le Pire n’est pas certain, en argumentant que l’effondrement ne peut pas être prévu, qu’il ne relève pas de la science mais du faire croire, et qu’il n’y a pas UNE catastrophe mais des catastrophes auxquelles réagissent des mobilisations politiques. Ainsi l’effondrement est-il moins une menace effective que l’effet d’une pensée globalisatrice qu’il convient d’interroger de façon critique.

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2 juin - Des processus critiques aux contre-anthropocènes. Une sociologie pragmatique des causes environnementales

2 juin 2021

Françis Chateauraynaud
Directeur d'études de l'EHESS, Directeur du Groupe de sociologie pragmatique et réflexive (GSPR), Paris

Modérateur : Alain Kaufmann, directeur du colLaboratoire (UNIL)

Depuis plus d'une trentaine d'années, l'écologie politique est traversée par des mouvements complexes, parfois contradictoires et difficiles à concilier en pratique. Des logiques incommensurables et des tensions irréductibles se révèlent dans les manières de penser et d'agir à différentes échelles spatiales, sociales et temporelles. En mettant à la juste distance les mots d'ordre et les catégories globales, de la société du risque à l'effondrement, en passant par le développement durable ou l'anthropocène, le pragmatisme sociologique s'intéresse à la manière dont des acteurs articulent, hiérarchisent et mettent en discussion des formes de raisonnement, des savoirs outillés et des expériences pratiques. Ce qui se donne à voir ce sont des rapports hétérogènes aux écosystèmes, aux dérèglements qui les affectent et aux manières d'y remédier. Plutôt que de projeter des formules totalisantes, l'enquête conduit aux points de jonction, et de friction, entre des représentations, des dispositifs et des milieux liés à des enjeux déterminés.

C'est ici que l'entrée par les controverses est particulièrement fructueuse : en étudiant des processus critiques de longue durée, faits d'alertes et de conflits, de mobilisations politiques et de formes de régulation (changement climatique, nucléaire, OGM, pesticides, perturbateurs endocriniens, pollution de l'air, gaz de schiste, etc.), on voit s'exprimer, au-delà des seules expressions publiques, une diversité de ruptures, de déplacements, de réversibilisations ou de reconstructions des façons d'être au monde, que l'on a rassemblées sous le concept de "contre-anthropocènes". On observe ainsi comment les causes environnementales ne relèvent pas d'une simple "gestion des risques" mais engagent des rapports de pouvoir et des formes de vie qui mettent humains et non-humains aux prises avec autant de déterminations que d'incertitudes, de vulnérabilités que de capacités d'agir.

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Programme

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