Drakospita

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Les drakospita de l’île d’Eubée

Depuis 2020, l’École suisse d’archéologie en Grèce, en collaboration avec l’éphorie des Antiquités d’Eubée, a initié un programme de recherche pour une étude renouvelée des « maisons de dragons » (Drakospita) dans le sud de l’île d’Eubée.

Cet ensemble de huit édifices de pierres sèches se situe à proximité de Styra. Ces maisons se caractérisent notamment par la taille monumentale des blocs employés pour leur construction et leur système de toiture en encorbellement. Les habitants de la région rapportaient jadis qu’elles auraient été bâties par des dragons, des géants anthropomorphes à la force surnaturelle. Si ces constructions ont depuis longtemps éveillé la curiosité des archéologues, elles sont encore loin d’avoir livré tous leurs secrets. En effet, l’absence de parallèles directs permettant d’appréhender leur origine, leur datation et leur(s) fonction(s) demeure un obstacle considérable à leur compréhension. Les hypothèses ne manquent pourtant pas : espaces cultuels, observatoires, tours de guet, maisons de carriers, ou simples bergeries, la question reste entière.

L’actuel projet de recherche ambitionne de reprendre l’étude de ces monuments énigmatiques en rassemblant de nouvelles données archéologiques. Pour ce faire, deux campagnes de fouille et de relevé topographiques ont été programmées. La première s’est déroulée en 2021 et a permis de documenter et de fouiller le drakospito d’Ilkizès. Plusieurs sondages stratigraphiques ont livré du matériel céramique permettant de dater les différentes phases de l’édifice et d’en préciser le plan. Trois autres monuments (Kroi Ptocht, Loumithel et Palli Lakka) ont fait l’objet d’un relevé architectural.

Le projet se poursuivra en 2022 avec la fouille du complexe de Palli Lakka et la documentation des autres maisons. En parallèle, des recherches topographiques vont être menées, non seulement pour mieux comprendre l’insertion de ces monuments dans le paysage antique, mais aussi en vue de mettre en valeur ces vestiges, qui comptent parmi les plus visités de la région. L’étude de ce type de sites permettra plus généralement d’apporter un regard nouveau sur le monde rural eubéen antique, encore peu connu.

Ce projet est placé sous la direction de Karl Reber (ESAG) et d’Angeliki Simosi (Éphorie des Antiquités d’Eubée), avec la collaboration de Maria Chidiroglou (Musée National d’Athènes). Les travaux sur le terrain sont dirigés par Chloé Chezeaux et Jérôme André (Université de Lausanne/ESAG) avec la contribution de Fani Stravroulaki (Éphorie des Antiquités d’Eubée).

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