Mandeure : Eglise paléochrétienne et castrum en Franche-Comté

Aquarelle de Jean-Claude Golvin évoquant le castrum du Bas-Empire. En rouge, secteur sud-ouest exploré par l’UNIL.
(© Conseil Général du Doubs)

L’Université de Lausanne explore depuis six ans le castrum de la ville romaine de Mandeure/Epomanduodurum située en Franche-Comté, à une dizaine de kilomètres du territoire suisse. Cette forteresse a été édifiée peu avant le milieu du IVe siècle au sud de l’agglomération antique.

Si les premières investigations archéologiques menées entre 2006 et 2008 se sont d’abord concentrées sur le rempart et l’une des portes principales de la fortification, les campagnes de fouilles entamées dès 2010 se sont attelées au dégagement progressif du secteur sud-ouest du castrum. Cette partie du site a d’abord livré plusieurs édifices militaires dont un complexe thermal construit par la legio I Martia comme en attestent plusieurs estampilles sur des pilettes en terre cuite.

Vers la fin du IVe siècle ou le tout début du siècle suivant, cette zone se voit réaffectée et une importante église paléochrétienne est alors édifiée. D’une longueur de 23,90 m, ce monument se définit par un plan en tau. Il est doté dès l’origine d’un baptistère octogonal et de toute une série d’aménagements liturgiques parfaitement reconnaissables sur les sols bien conservés (solea, autel, barrières, support à reliquaire ?). L’exceptionnalité de cet édifice réside dans ses dimensions importantes et son ancienneté, puisqu’il est bâti aux premiers temps du christianisme dans les cités des provinces nord-occidentales de l’Empire romain. Les baies de cette église paléochrétienne étaient enfin pourvues de vitrage ou, pour certaines, de vitraux polychromes, qui sont dès lors parmi les plus anciens de France.

Estampille de la legio I Martia sur pilette
en terre cuite (Yann Mamin, UNIL).

Fragments de vitraux polychromes
(Inès Pactat, UNIL).

 
Deux fragments d’un couvercle provenant peut-être d’un reliquaire. Ve-VIIe siècles (Mathias Glaus, UNIL).

Ces fouilles archéologiques s’inscrivaient depuis 2006 dans un Projet Collectif de Recherche intitulé « Approche pluridisciplinaire d’une agglomération antique : Epomanduodurum (Mandeure et Mathay, Doubs) ». Ce programme, qui bénéficiait du label du Ministère de la culture français, agrégeait des chercheurs et étudiants issus principalement de cinq universités : Bourgogne, Franche-Comté, Lausanne, Paris IV et Strasbourg. Ce projet a pris fin en 2011 après dix ans d’intenses activités. Malgré la fin de ce programme, l’Université de Lausanne a décidé de poursuivre ses recherches sur le castrum de Mandeure et plus particulièrement sur le monument de première importance que constitue l’église paléochrétienne. Ces investigations archéologiques ainsi que les publications scientifiques ou grand public qui en découleront se font avec le soutien de l’Association Pro Mandroda. Ces investigations comportent trois volets associés :

  1. recherche scientifique
  2. formation universitaire (chantier école des universités de Lausanne et de Franche-Comté)
  3. valorisation patrimoniale de l’église paléochrétienne
     

 

Restitution de l’église paléochrétienne. Début du Ve siècle (David Glauser, UNIL).

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