C'est en 1826 qu'est fondé à Kertch le Musée des Antiquités. La ville connaît à cette époque une expansion rapide favorisée par son nouveau statut de port franc. Elle s'étend au pied et sur le flanc nord du Mont Mithridate, recouvrant d'antiques nécropoles de Panticapée. Kertch est prise par les troupes franco-anglaises lors de la Guerre de Crimée (1853-1856), les collections de son musée sont pillées. Le musée est réorganisé dans les années 90 du XIXe siècle et de nouvelles méthodes de fouilles sont mises en oeuvre de manière systématique.
La collection d'enduits peints du musée de Kertch se constitue dès cette époque. Les premiers fragments mis au jour proviennent de fouilles menées par K. Dumberg sur le flanc nord du Mont Mithridate. Il est toutefois difficile de quantifier exactement les découvertes réalisées à ce moment, les fragments les plus intéressants ayant été expédiés pour une partie au Musée Impérial de l'Hermitage de Saint-Pétersbourg, pour une autre au Musée des Antiquités d'Odessa. Les recherches en archives nous permettent toutefois une première appréciation, corroborée par le témoignage de M. Rostovtseff qui rapporte la conservation, en 1914, d'environ 300 fragments dans les fonds du Musée de l'Hermitage.
De nouvelles investigations de terrain sont entreprises dans les années trente du XXe siècle par Ju. Marti, alors directeur du musée de Kertch. Ces fouilles systématiques visent à poursuivre les explorations entamées sur le Mont Mithridate par K. Dumberg ; elles livreront une abondante moisson de fragments d'enduits peints. Les interventions ponctuelles menées sur le territoire de la ville de Kertch produisent également de nombreux témoignages de peinture murale, à l'exemple des fouilles menées à la rue Rosa-Luxemburg.
Les collections du musée de Kertch continuent à s'accroître après-guerre, essentiellement par le biais de fouilles planifiées mais aussi grâce aux expéditions archéologiques détachées chaque année des musées et instituts de recherche de Leningrad et de Moscou. Les équipes de fouilles soviétiques s'attachent aussi bien à explorer les vestiges de l'acropole de Panticapée qu'à étudier les « petites cités » du royaume du Bosphore Cimmérien sous la conduite d'éminents spécialistes tels V. Gajdukevič, V. Blavatskij ou I. Marčenko. Le centralisme soviétique a fait que seule une partie du mobilier archéologique mis au jour à Kertch et dans ses environs a été remis au musée local, quand l'essentiel des découvertes prit le chemin des capitales.
Le musée de Kertch dispose dans les années 70 et 80 de sa propre équipe d'intervention fonctionnant toute l'année et placée sous la direction d'Oleg Čevelyov. A l'heure actuelle la collection du musée - devenu Réserve historico-culturelle de Kertch - s'enrichit de nouveaux fragments d'enduits peints provenant majoritairement de vidanges de fosses.